Inauguré en octobre 2018, le nouveau centre d’art contemporain d’Amilly (Loiret) conçu par Bruno Gaudin a pris place sur le site d’anciennes tanneries, un ensemble de bâtiments construits en 1947 pour les besoins de production industrielle d’une petite entreprise. Communiqué.
Les Tanneries, restructurées pour 5,92M€ HT en centre d’art contemporain, offrent désormais une grande variété d’espaces d’exposition intérieurs et extérieurs sur un site verdoyant bordé de part et d’autre par deux bras du Loing.
Cet ensemble immobilier, d’une surface totale de 4 300m² SDP, est composé de quatre bâtiments existants indépendants : Le premier bâtiment, sur rue, accueille les logements du gardien et d’artistes en résidence. Les bâtiments n°2, 3 et 4 accueillent les différents espaces du centre d’art contemporain. Ils sont reliés entre eux par un auvent périphérique délimitant le parvis minéral qui sert de cœur au centre d’art, et de lieu de circulation entre les différents éléments programmatiques.
La terrasse circulatoire est devenue extérieure par la démolition de sa toiture qui était en très mauvais état. Couvrir ce lieu d’une verrière a permis de garder la magie d’un espace bordé sur trois côtés de ses murs existants percés de menuiseries pour offrir des vues cadrées sur la végétation de la clairière à l’arrière du site.
Le bâtiment n°1 (sur rue), est le plus visible. Celui-ci accueille le logement du gardien ainsi qu’un logement d’artistes en résidence. Seul le bâtiment n°2 offre une façade clairement visible depuis la rue des Ponts et peut ainsi servir de signal. Ce signal est matérialisé par une mise en couleur très marquée de sa façade visible depuis la rue et détourne ainsi le caractère industriel du lieu vers la création artistique.
«Le parking existant à l’entrée du site a été conservé, la déambulation s’effectue donc à pied depuis l’entrée du site», souligne Bruno Gaudin.
Toutes les salles de l’école d’art (bâtiment n°2) donnent directement sur le parvis (sous l’auvent de liaison), le lieu de circulation entre les différents éléments programmatiques. L’accueil (bâtiment n°3) est un espace multifonctions, il est le centre du site et fait également office de café, point-information, lieu de réception lors de vernissages, lieu de repos lors des expositions. Il distribue de part et d’autre l’école d’art et la halle d’expositions. Un poêle est installé dans la pièce principale pour accentuer le caractère chaleureux de ce lieu qui se veut être le foyer du centre d’art contemporain.
La halle d’expositions (bâtiment n°4) est le bâtiment industriel majeur du site, «le grand vaisseau». Son rez-de-chaussée et sa façade avant ont été conservés dans un état proche de celui de l’existant, afin que ce lieu industriel marqué puisse inspirer librement les artistes.
De béton et de bois
Deux matériaux pour construire qui n’en font qu’un. A l’origine, ceux qui ont bâti la grande halle l’ont fait en béton coulé dans des coffrages en planches. La structure porte les traces brutes du bois placé comme il vient pour donner forme au béton. L’empreinte est encore vivante, rugueuse, striée, le bois vit encore au travers de ce négatif. Plus loin, le bois d’une grande porte est comme pétrifié, transformé en pierre, uniformisé par la patine du temps, grisé par le soleil et l’humidité.
«Bois et béton ont échangé leurs caractères spécifiques et ne forment plus qu’une matière qui donne unité et force au lieu», conclut Bruno Gaudin.