Le Centre européen du Judaïsme, conçu par l’agence Stéphane Maupin Architectures (SMAC) Place de Jérusalem à Paris (XVIIe), a été inauguré le 29 octobre 2019 par Emmanuel Macron. Au-delà du culte, l’ouvrage de 5 000 m² (12 M€ HT) constitue un vaste lieu d’échange et de savoir regroupant une synagogue, des salles de spectacle et d’exposition, des espaces d’études et de conférences, ainsi qu’un centre culturel. Communiqué.
A l’heure de la tragédie de Notre-Dame, construire un édifice sacré est un sujet sensible d’actualité. Les esprits hésitent entre passion nostalgique et ferveur futuriste. Il faut pourtant répondre à ce dilemme en apportant une réponse satisfaisante à tous les caractères.
L’édifice est moderne et sa facture renvoie à la terre promise. Le centre du Judaïsme, avec tous ses morceaux, est un paysage d’Israël. Tant dans leurs plastiques que dans leurs pouvoirs d’évocation. «Il s’agit d’abord d’un lieu d’ouverture et d’échanges qui permettra, au-delà de l’aspect religieux, de mieux connaître l’histoire, les fêtes, la culture, et toutes les nuances et sensibilités qui font les richesses de la communauté juive française», souligne Joël Mergui, président du Consistoire, l’instance représentative du judaïsme.
L’édifice est la combinaison de quatre entités dans un seul ouvrage. Il réunit un pôle religieux, un pôle culturel, un jardin intérieur et un pôle associatif, orientés vers la connaissance du Judaïsme. Ce Centre européen du Judaïsme est donc un ensemble unique qui, en s’organisant autour de la grande synagogue, visible par les visiteurs depuis la rue, permet une autonomie de chacune de ses parties.
Cette pièce, posée sur un socle commun à toutes les parties du programme, à la fois discrète et remarquable, est l’élément sensible de la construction.
Le béton de façade s’applique à tous les volumes. Cette unicité du matériau permet la lecture du centre du Judaïsme comme un tout. Les morceaux s’identifient progressivement par des ouvertures différentes et des traitements spécifiques.
Les bureaux supportent une façade métallique en caillebotis, officiant en brise soleil. La synagogue se découpe vers le ciel en alternant trumeaux remplis et vitraux allongés. L’école est percée d’orifices conventionnels pour s’associer à la régularité des fenêtres haussmanniennes adjacentes. C’est donc un ensemble en équilibre qui s’intègre dans la parcelle, où hauteur, longueur, largeur s’animent et se distinguent pour ne faire qu’un.
L’équilibre est aussi maintenu avec les projets voisins. Les masses bâties sont positionnées de façon à ne pas se projeter sur les autres. Le projet accueille en son centre un espace paysagé intérieur contigu avec celui de la cour de l’école voisine. Les écoliers peuvent donc bénéficier d’un bel environnement végétal.
La forme du projet fait apparaître chaque pôle. Le pôle associatif s’installe à la limite de la parcelle en contact avec le futur conservatoire. C’est le volume le plus haut. Le dernier étage abrite le Lamed. Il dispose d’un confort visuel avec une orientation privilégiée sur Paris, et de l’ensoleillement optimum.
Le nouveau Centre européen du Judaïsme alterne entre massivité et convivialité, brillance et transparence, matériaux nobles et brutalité. A l’heure du développement durable, il affiche l’économie de moyens tout en favorisant un éclectisme des matériaux. En soignant le spectaculaire sans ostentation, le bâtiment offre une sobriété raffinée.