Lieu emblématique et incontournable de la scène contemporaine, friche artistique pionnière, le Confort Moderne de Poitiers rouvrira ses portes le 16 décembre 2017 après 16 mois de travaux. La nouvelle architecture du lieu a été confiée à Nicole Concordet. Communiqué.
Depuis plus de 30 ans, le Confort Moderne offre une programmation alternative dans les domaines des musiques actuelles et de l’art contemporain. La qualité de sa programmation, exigeante et généreuse a forgé, sa renommée nationale et internationale, et en a fait un élément d’attractivité incontournable pour la ville de Poitiers.
Soucieuse de préserver l’identité du lieu, tout en offrant un équipement plus en adéquation avec le projet culturel et artistique porté par la structure, la Ville de Poitiers a engagé en 2014 une réhabilitation globale du site. La rénovation a permis de favoriser la fonctionnalité du site, d’optimiser les conditions de travail et d’accueil du public et des artistes.
En lien avec ses partenaires sur ce projet que sont l’Etat, la Région Nouvelle-Aquitaine et le Département de la Vienne, la Ville – à l’issue d’un dialogue compétitif – a confié le projet de réhabilitation à Nicole Concordet, connue pour ses projets de réhabilitation architecturale de bâtiments industriels en lieux culturels.
Tout en préservant les éléments emblématiques, qui en constituent le patrimoine et l’identité, l’architecte a su proposer une structure brute et non finie, permettant de répondre à la modularité et à la souplesse d’usage recherchées, et d’offrir un outil performant répondant aux besoins des artistes.
Les fondements du projet architectural par Nicole Concordet
«Le Confort Moderne, fonderie, confort 2000 puis lieu culturel est une enclave industrielle dans le quartier du Faubourg du Pont neuf à Poitiers au cœur d’un vaste jardin dont le contour n’est pas visible. C’est un site à échelle urbaine. Nous proposons une architecture non finie en opposition à une architecture définitive pour favoriser une nouvelle appropriation, une liberté d’usage des lieux par les utilisateurs actuels. L’appropriation des lieux ne doit pas être surdéterminée par l’architecture.
Le ‘déjà là’ a été notre source d’inspiration pour un projet généreux et modeste qui devait respecter l’enveloppe budgétaire.
Pour le Confort Moderne, la question posée était assez simple : comment le transformer tout en conservant les qualités de ses espaces emblématiques, la salle de concert et l’entrepôt-galerie, créer de la fluidité pour profiter au mieux de la générosité du site étendu avec l’acquisition de nouvelles parcelles ?
Forts des échanges avec les «habitants» du Confort Moderne, nous avons pensé le projet architectural avec un toit qui embrasse tous les espaces du confort moderne, faits d’entre deux et d’interstices, la confusion volontaire créée entre intérieur et extérieur, les structures neuves et existantes tricotées ensemble, l’esthétique, autant de facteurs qui je l’espère contribueront au succès renouvelé du lieu.
L’équipe a été présente sur le site tout au long du chantier et y a maintenu une activité publique, le chantier était ouvert au public, pas de «fermeture pour travaux» : le lieu a traversé une saison artistique autour de la construction. Le chantier a été vu comme un acte culturel, l’occasion de montrer et transmettre des savoirs.
Le projet architectural s’est glissé dans le projet culturel et inversement, voilà aussi ma façon de faire de l’architecture, histoire de faire tomber quelques frontières…»