Deux passerelles de 300 m chacune, conçues par Explorations Architecture, permettront de rejoindre le cœur de ville et offriront une promenade sécurisée accessible aux piétons et cyclistes. Dotées de belvédères, elles offrent des vues sur le lac Léman et le Mont Blanc et invitent à la contemplation du paysage. Communiqué.
Le 5 juin 2019, la ville de Nyon, Suisse, a déclaré Explorations Architecture (Benoît Le Thierry d’Ennequin et Yves Pagès), lauréat du concours international d’ingénierie d’architecture, d’aménagement paysager et d’art intégré pour la construction de deux passerelles dans le cadre du développement du Grand Genève.
La démarche du projet de mobilité douce Nyon-Prangins / Bois-Bougy se veut intégrée, l’œuvre et l’ouvrage sont nés simultanément du programme et du site, de ses contraintes et de ses beautés.
Situés dans un interstice le long des voies ferrées, les sites de Nyon-Prangins et Bois-Bougy partagent un grand nombre de caractères. Ils sont tout le temps dans la pente, pris entre les nuisances des trains et des morceaux de nature à préserver. Ils sont de ce fait peu accessibles, tant pour les usagers des mobilités douces que pour les entreprises amenées à les aménager. Le projet naît fondamentalement de cette opposition : surélever pour rendre possible une nouvelle mobilité plus confortable ; ancrer l’acte de construire dans le site pour qu’il soit tout simplement faisable dans le respect du budget et de l’environnement naturel.
Les deux sites offrent une symétrie et une dualité par rapport au cœur de ville. Site rural versus site urbain. Entrée versus sortie de ville. Accélération versus décélération des trains à l’approche de la gare. Regards tournés vers Genève ou vers Lausanne. Les deux sont également tous deux marqués par la rencontre avec des corridors boisés qui justifient une approche aussi douce que possible.
«Nous avons donc proposé deux passerelles basées sur les mêmes modes constructifs, dans une logique de légèreté, d’économie de matière et d’échelle. Les deux passerelles développent un dégradé chromatique en symétrie par rapport à la gare, du blanc à un bleu teinté, de la campagne vers la ville», expliquent les architectes, avec à leurs côtés pour l’occasion l’artiste Xavier Veilhan et la paysagiste Ana Marti Baron.
Le projet vise avant tout à améliorer les mobilités douces. Le premier critère de fonctionnalité est évidemment le confort d’usage. «Nous avons optimisé les profils en long pour lisser au maximum les pentes et permettre une collecte des eaux pluviales au droit de chaque pile. Le profil en travers est horizontal pour optimiser l’usage d’une déneigeuse. Le revêtement retenu est un asphalte clouté, matériau durable, antidérapant, étanche et esthétique. Il est compatible avec le salage de l’ouvrage en période hivernale», poursuivent-ils.
Le second critère est évidemment la sécurité. La largeur courante entre mains courantes est de 4,7m afin de permettre la coexistence entre des pratiques rapides (voie express vélo) et des éambulations plus calmes. Les garde-corps d’une hauteur de 120cm sont composés d’une ossature tubulaire et d’un filet en inox de type Webnet. Ils offrent solidité et transparence.
Un éclairage par micro spots LED dans la main courante participe d’une mise en lumière homogène du cheminement. Le tracé en plan des deux passerelles suit une ligne brisée qui permet de rythmer agréablement le linéaire sans être pénalisante pour les cyclistes cheminant à plus grande vitesse.
Ce tracé d’apparence pittoresque est issu d’une réflexion logistique et écologique. Il suit au plus près le sentier actuel qui sert de piste de chantier.
Usages statiques et dynamiques
Les passerelles constituent des balcons sur le grand paysage du Léman. Afin de proposer une expérience amplifiée à toutes les catégories d’usagers, des zones statiques, qui s’inscrivent naturellement dans le principe modulaire de la structure, sont prévues en sur-largeur du cheminement.
Des belvédères de contemplation, équipés de bancs, permettent de s’installer face au paysage dans un rapport frontal et quasi pictural. La localisation de ces espaces correspond à des lieux emblématiques du tracé comme par exemple le surplomb de la route de l’Etraz. Des «plongeoirs» étroits permettent de s’avancer dans le vide. Ces excroissances, accessibles à une seule personne à la fois, se projettent au cœur des boisements, au-dessus des cours d’eau, dans une expérience intime et sensorielle de la nature.