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Accueil > Politique > Emblematik, habiter le ciel, la descente en enfer

Emblematik, habiter le ciel, la descente en enfer

11 mai 2021

Emblematik
@CDA

En ce mois de juin 2050, la tour Emblematik, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) verra ses derniers habitants quitter leur logement, devenus insalubres et dangereux. La spirale infernale de dégradation a commencé il y a un peu plus de vingt ans.

La tour inaugurée le 11 février 2019 incarnait le concept « d’habiter le ciel » de Roland Castro associé à Sophie Denissof. De 55 m de haut et 18 étages, elle proposait 88 logements et des jardins suspendus accessibles à l’ensemble des habitants tous les quatre étages. Les bâtiments voisins accueillaient des logements sociaux et une résidence étudiante. Les 88 logements en accession ont trouvé preneurs rapidement. Hélas, en seulement 10 ans, les premiers arrivants ont commencé à décamper.

Après la première pandémie du Covid et ses secousses successives, la crise économique a mis à mal les finances de quelques propriétaires, incapables de payer les traites et les charges de l’immeuble. Qui plus est, le quartier promis avec ses bureaux et locaux universitaires n’a jamais réussi à créer un nouveau quartier à Aubervilliers. Les bureaux n’ont pas trouvé acquéreur et restent désolément vides. Quant à l’université, si les étudiants sont bien présents la journée en semaine, le soir le quartier est déserté et peu avenant. Les commerces successifs installés en pied d’immeuble ont tenu quelques années sans parvenir à concurrencer les nouveaux modes de consommation démultipliés par la crise sanitaire, les casiers de livraisons dans les halls d’immeuble finissant par remplacer les commerces de proximité.

Les habitants d’Emblematik, classe aisée pour Aubervilliers, ont peu à peu vendu leurs logements, souvent moins chers qu’ils ne les avaient acquis. Les nouveaux résidents, dans une volonté d’ascension sociale via le « tous propriétaires » mais plus fragiles économiquement, ont acquis les logements pour un peu moins de 3 000€ le m², contre 4 500€ lors de la mise en vente.

Bientôt, des retards de paiements par quelques-uns des nouveaux propriétaires sur les charges de copropriétés ont commencé à mettre à mal l’ensemble. De procédures en procédures, les sommes n’ont pas été recouvrées. Par ailleurs, l’entretien des parties communes a commencé à être délaissé. « Cette tour […] est généreuse. On aurait pu faire plus de mètres carrés à vendre mais on a préféré mettre à disposition des espaces partagés dont tous les habitants profiteront. Cette gratuité est difficile, mais c’est pourquoi cette tour représente un emblème de ‘’Paris en grand’’ », expliquait Roland Castro*.

Emblematik
@Vincent Bourdon

En réalité, les jardins suspendus n’ont pas été entretenus par les nouveaux propriétaires. Si accessibles soient-ils, ces espaces demandent un investissement matériel que les propriétaires n’ont pas pu réaliser. Payer les traites du crédit, la taxe foncière qui a explosé avec la fin de la taxe d’habitation, puis les charges de copropriétés du mieux que l’on peut avec le fond travaux en prime à alimenter, le plus tard possible… Alors l’entretien esthétique des jardins suspendus …

La fragilité économique de la copropriété n’a pas inquiété les pouvoirs publics dans un premier temps. Après tout, la majorité de droite de la ville n’entendait pas s’immiscer dans une affaire de parc privé. En attendant, le 8ème étage avec son sol gorgé d’eau, où aucune plante ne retient plus rien et n’absorbe le surplus des pluies diluviennes lié au changement climatique, a fragilisé l’ensemble de la structure au fil des infiltrations dans les étages inférieurs.

Les assurances ont fonctionné pour certains appartements, et encore difficilement, et pas pour tous. Des procédures ont été tentées. En vain. Pour les espaces communs, aucune assurance n’est venue financer les jardins inondants, ni consolider la structure endommagée. Il a fallu choisir. Les propriétaires ont tenté de réparer a minima, en colmatant, et en renonçant à la maintenance d’un des deux ascenseurs au coût trop élevé. Les poteaux porteurs se sont érodés avec l’eau accumulée sur les terrasses suspendues, altérant la sécurité de l’ensemble du bâtiment.

Des propriétaires, incapables de payer les réparations, ont préféré revendre, faisant une croix sur une potentielle plus-value. Des marchands de sommeil se sont immiscés, d’abord avec deux appartements où s’entassaient 20 personnes au moins. Aucun entretien dans les logements. Les puces de lit sont apparues. Le traitement pour tout l’immeuble a fini par achever la copropriété dans sa gestion cahin-caha, ajoutant à la spirale de la décrépitude.

En 2035, un plan de sauvegarde a été tenté mais, face à la fragilité de la copropriété et l’impossibilité d’accompagner les travaux d’urgence demandés, l’Etat a dû intervenir massivement. Les logements ont été repris par les institutions afin de tenter un rééquilibrage fragile de la copropriété. Impossible pour les autres copropriétaires de suivre le vote des travaux. Alors il a fallu continuer à racheter pour que finalement l’édifice soit vidé. Les propriétaires ont été relogés plus loin, loin de leur vie ordinaire, souvent à contrecœur. Comment passer de propriétaire à locataire ? Comment vivre ce qui s’apparente à un déclassement ? Ce n’est jamais aisé. Les marchands de sommeil ont fini par être condamnés, et la mairie a pu réquisitionner et acquérir les deux logements, après dix années de procédure.

L’immeuble sera vide au 14 juin 2050. Une nouvelle vie l’attend. De lourds travaux vont être entrepris. Les logements vont être divisés. De moins en moins de familles et de plus en plus de demandeurs célibataires ou de familles monoparentales ont obligé les bailleurs à changer les typologies des logements et aussi à revoir leur offre avec des hébergements d’urgence.

D’ici 2055, huit étages accueilleront un foyer d’hébergement d’urgence, tandis que les dix étages supérieurs accueilleront des PLAI. Les terrasses et fondations seront renforcées, et les jardins suspendus définitivement comblés. La mixité sociale conçue à l’origine a cédé face aux temps, économiques et sociaux, à l’indifférence de la ville pour son parc privé et à une ambition architecturale démesurée, les charges de copropriété non incluses.

Julie Arnault

* https://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/a-aubervilliers-la-tour-symbole-du-paris-en-grand-09-02-2019-8007936.php
Lire également notre article A Aubervilliers, la densité d’Emblématik est à dormir debout

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Par Julie Arnault Rubrique(s) : Politique

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