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Accueil > Editos > Emmanuel Macron ne se met pas cartel en tête

Emmanuel Macron ne se met pas cartel en tête

7 novembre 2017

@ D.R.

Fin septembre 2017 le gouvernement d’Edouard Philippe a dévoilé sa politique du logement. Pas de grand soir. La volonté de «réduire les normes» et de «limiter les contestations des permis de construire» ne fait pas une politique révolutionnaire. Si l’on en croit l’Autorité de la concurrence et un arrêt du département de la justice américain, il y a pourtant de quoi faire.

Le 19 octobre 2017, l’Autorité de la concurrence condamnait les trois principaux fabricants de revêtements de sol en PVC et linoléum à une amende de 302M€ pour entente sur les prix. L’enquête, citée par Le Parisien et Le Monde notamment, a mis à jour «trois pratiques illégales déployées depuis 1990». Gerflor, Tarkett et Forbo, qui détiennent 65% du marché, et leur syndicat, le SFEC, également condamné, se sont donc échangé «des informations confidentielles» permettant «d’ajuster leur politique commerciale». Depuis 1990 !!! Un chef-d’œuvre «de sophistication dans la mise en œuvre d’un cartel», comme le soulignent, bluffés, les pandores de l’Autorité.

Les dirigeants de ces grands groupes ne sont pas des gauchistes, peu s’en faut, mais des libéraux bon teint. Ceux-là mêmes qui soutiennent tous les projets portés par la droite dite libérale, des amis politiques de François Fillon en somme. Pourtant, pour ces capitaines d’industrie, fleurons en leur domaine, le libéralisme, la concurrence non faussée, l’intérêt général, tout ça, très peu pour eux. Le cartel façon Scarface est beaucoup plus rentable. Ce sont les mêmes qui trouvent le prix du travail toujours trop élevé, les taxes toujours trop nombreuses, les impôts trop accablants. Et le prix des chantiers qui ne cessent d’augmenter…

Au moins est-il permis de penser que pour camoufler leurs petites affaires, ces boîtes payaient leurs impôts rubis sur l’ongle, elles n’avaient ensuite ainsi même plus besoin de blanchir le cash. Parce que, pour prendre de tels risques, la différence en cash, sortie directe de la poche du maître d’ouvrage puis de l’usager final, doit en valoir la chandelle brûlée lors d’une «cinquantaine de réunions secrètes», sinon à quoi bon ?

En 1995, Bruxelles condamnait les cimentiers européens – un cartel composé de 33 producteurs européens ! – à une amende record de 1,6 milliard de francs pour «avoir enfreint les règles de la concurrence». Les cimentiers se partageaient les zones géographiques et les marchés.

Une décision rendue en 2001 sanctionnait 15 sociétés pour avoir participé à plusieurs ententes de prix et de répartition de marchés concernant des produits en béton préfabriqués, les fabricants, localisés dans plusieurs zones géographiques différentes, «s’étaient entendus pour décider de hausses de prix importantes, de l’ordre de 30-40%», indique la cour. 30 à 40%, une paille !

En 2008, ce sont onze sociétés françaises de négoce d’acier qui étaient condamnées à une amende de 575,4 millions d’euros par le Conseil de la concurrence pour «entente illicite sur les prix entre mi-1999 et mi-2004». J’en oublie sans doute.

Du poulet au yaourt en passant par les lessives, jusqu’aux agences de mannequins paraît-il, il y a toutes sortes de cartels bon teint adhérents au MEDEF. Mais le marché de la construction, le troisième ou quatrième plus gros contributeur au PIB de la France, est apparemment une pièce de choix… Heureusement, depuis les années ’90, il n’y a presque pas en France de bâtiments construits en béton et en acier avec des sols en PVC.

Ces faits sont connus. Mais ils doivent être mis en regard de leur impact sur la macroéconomie. C’est ce qu’explique une tribune de Thomas Philippon, professeur de finance à la Stern Business School de New York, publiée par Les Echos paradoxalement le même jour qu’était rendue publique la condamnation du «cartel du lino».

«Le prix du forfait mobile est deux fois moins cher en France qu’aux Etats-Unis et les ordinateurs sont au même prix. Les vols domestiques américains sont plus chers que les vols intra-européens. C’était l’inverse il y a 20 ans», constate Thomas Philippon, avant de préciser que «les quatre principales compagnies aériennes américaines contrôlent aujourd’hui 80% du marché, en Europe le Top 4 ne contrôle que 45%». CQFD.

En substance, il explique donc que les concentrations au sein d’un domaine économique donné aboutissent toujours à une hausse du coût des produits pour les consommateurs ainsi qu’à une baisse des investissements et des budgets dédiés à l’innovation. «Les entreprises dominantes ne se sentent plus menacées et elles préfèrent racheter leurs actions plutôt que d’investir», note le professeur. Selon lui «l’intensification de la concurrence en Europe dans la plupart des secteurs», est donc au bénéfice des consommateurs européens. Le B.A.BA du capitalisme.

Pas partout en Europe cependant, en France la construction résiste encore et toujours. Faiblesse des investissements, peu de R&D, concentration, détérioration de la qualité du service, logique financière, cela ne vous rappelle rien ? En 2015 le chiffre d’affaires cumulé des trois Majors françaises de la construction atteignait les 70 Md€, soit plus du double que le chiffre d’affaires cumulé, 32Md€, des 47 autres sociétés de construction du TOP 50 français.** Cela fait combien en parts de marché ? Pas loin de 65%, comme pour les trois géants du sol PVC et lino ?

Sachant que la politique du logement du gouvernement compte pour elle seule 40 Md€ par an, une grande partie de ce gigantesque marché est donc sponsorisée par l’argent public. A ce titre, une autre répartition des richesses ne serait-elle pas envisageable ? Sans compter que les mêmes contrôlent également les autoroutes, des groupes de presse, leur influence toujours plus tentaculaire.

Or, si l’on comprend bien Thomas Philippon, que cela signifie-t-il pour l’ensemble du marché de la construction en France, celui-là même auquel sont confrontés tous les jours tous les architectes, et maîtres d’ouvrage d’ailleurs, et en bout de chaîne les usagers et citoyens ? Que dans ce domaine les investissements sont poussifs et que le consommateur tarde à percevoir les effets positifs de la concentration des pouvoirs ?

En 1982, la loi antitrust américaine a démantelé le monopole aux Etats-Unis et au Canada du réseau téléphonique US BELL contrôlé par AT&T, donnant naissance à sept ‘Baby Bells’ régionales. Ces nouvelles sociétés allaient rapidement développer et améliorer le service tout en faisant drastiquement baisser les prix. C’était le début de la révolution des télécoms dont nous connaissons les dernières évolutions. Les garde-fous du capitalisme ont fonctionné à cette occasion. L’ironie est que d’autres monopoles, directement issus de cet arrêt fondamental, sont parvenus à se reconstituer, nul besoin de les citer, et il n’est pas certain qu’un président américain soit aujourd’hui en mesure d’imposer leur démantèlement.

Toujours est-il que, à en croire le professeur de finance de la Stern School de New York, plutôt que cinq balles d’APL par-ci ou la énième réforme à deux balles par-là, si Emmanuel Macron veut vraiment améliorer la qualité du bâtiment en France tout en baissant les prix de la construction, deux solutions complémentaires s’offrent à lui. Il suffit d’une part de se montrer intransigeant avec les cartels – quelqu’un l’a entendu réagir à la condamnation du cartel du lino ? – et, d’autre part, de mettre en œuvre, à l’instar d’une loi antitrust passée par ordonnance, la dissolution des Majors du bâtiment en une quinzaine ou vingtaine de sociétés indépendantes et concurrentes. Le pays aura alors tôt fait de redevenir un parangon d’innovation.

Voilà une réforme qui serait de droite, parfaitement libérale, et «en même temps» de gauche puisqu’au bénéfice des citoyens et du trésor de l’Etat. Ne serait-elle pas salutaire ? Qui sait, les big boss du cartel du sol PVC et lino sont peut-être interdits de dîners en ville ? Au moins une semaine ou deux, avant que ‘business as usual’ ne reprenne tous ses droits ? Sans doute le président Macron, qui a fait la première partie de sa carrière dans la banque, sait-il mieux que Thomas Philippon ce qu’il en est du libéralisme et du service public. La preuve, ce sont ces mêmes groupes qui vont bientôt bénéficier de la ‘flat tax’ chère au président. N’en seront-ils pas encore plus puissants ?

Etc.

Christophe Leray

*Coup de balai dans le « cartel du lino », Le Parisien Vendredi 20 octobre par Delphine Denuit.
**Le Moniteur Exclusif : les plus grands groupes de BTP français publié le 07/12/16

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Editos Mots-clés : Emmanuel Macron, Normes

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