Le Festival des Architectures Vives (FAV) est un rendez-vous architectural et artistique, désormais international, se tenant à Montpellier (Hérault) dans les cours habituellement fermées d’hôtels particuliers privés. Les projets retenus pour le FAV 2023 (du 13 au 18 juin) autour du thème de la sacralité.
LIVRONS-NOUS
Maire Camille – Le Deunff Viviane – Jeanjean Charlotte, Architectes
Paris, France
L’installation “Livrons-nous” met à l’honneur le livre et la poésie comme supports de transmission d’émotion et de sacralité à travers le temps. Dans l’époque digitale dans laquelle nous sommes, nos interactions sociales sont régies par le monde virtuel. Notre société a du mal à se déconnecter de ce monde numérique. Le livre, est le réceptacle des œuvres de l’humanité !
L’émotion que procure la poésie est traduite par un tourbillon constitué de centaines de feuilles qui s’échappent d’un livre ancien en lévitation, grand ouvert vers le ciel.
LES FLEURS DE LA MALADIE
Collective Hagijo : Langbein Atidh Jonas (Architecte) ; Neumann Gianna (Architecte) ; Ising Anne-Fleur (Scénographe) ; Fuchsenberger Hannah (Architecte, Urbanist)
Munich/Berlin/Weimar, Allemagne – Bruxelles, Belgique
La santé était plus que jamais définie comme le plus grand sanctuaire de notre société, qui s’est immobilisée pour la sauver. Aujourd’hui, un champ de tests Covid-19 sera installé au Trésorier de la Bourse et, selon le vent, se balancera ou s’immobilisera. Il symbolise l’incertitude qu’entraîne cette maladie imprévisible.
L’installation “Les fleurs de la maladie” se compose d’environ 1000 fines tiges métalliques solidement ancrées dans une sous-structure, sur lesquelles sont fixés des tests rapides Covid-19. Si les tests Covid-19 apportent une sécurité momentanée, la santé – ou dans ce cas, le terrain – est toujours dans un état fragile qui peut être déséquilibré à tout moment par des facteurs externes.
MAKE A WISH
WOW estudio et Clestudio. Puga María José – Andrade Juan Esteban – Montilla Anne Michelle, Architectes
Panama – Quito, Equateur
Les voeux concentrent toute notre force et notre énergie. Ils viennent d’un endroit profond et personnel, étant uniques et irremplaçables. Nous les consacrons généralement à quelque chose de plus grand, d’infini, de sacré et de mystérieux avec l’illusion qu’ils deviennent réalité.
L’installation invite les visiteurs à écrire leurs voeux sur un petit papier rose, à le plier avec la technique de l’origami en forme de fleur et à le déposer dans la rivière infinie. Plusieurs contenants seront disposés le long de la surface, les mêmes qui seront progressivement remplis en fonction de la visite des personnes et des souhaits dédiés. L’installation sera différente tout au long de la journée, il n’y aura jamais deux souhaits identiques mais ils seront tous dédiés à l’infini.
CON-TEMP(S)L(E)-ATION
Dubois Clémence – Alaux Mathilda, Architectes
Paris/Montpellier, France
L ’installation questionne le temps, la perception que nous en avons et son impact sur le rapport à notre environnement. Elle propose de reconstruire un lien sensible avec le temps, peu à peu dissous dans nos sociétés contemporaines.
À l’accélération, l’urgence, et la vitesse, s’oppose aujourd’hui un mouvement vers la lenteur. Nous souhaitons engager le corps du visiteur dans la contemplation du temps qui passe à travers un rite par le dessin : Il retire ses chaussures et les dépose à l’extérieur du sol blanc central, où sont projetées les ombres de branchages. En mouvement tout au long de la journée, le visiteur dessine le contour de ces ombres, qui viendront peu à peu recouvrir la surface, vers une saturation de lignes qui représentera le temps écoulé.
TWO POINT FIVE PLANETS
Spínola Vicente, Architecte
Porto, Portugal
Référence à la fragilité des équilibres, cette installation fait allusion à la crise climatique imminente, notamment due à la surexploitation des ressources de notre planète, où il faudrait 2,5 planètes pour supporter le mode de vie actuel de l’Européen moyen.
Le thème du sacré est présent sous une forme qui est sacrée dans de nombreuses cultures ; le totem, ou une colonne symbolique. Le totem est composé de cinq demi-sphères empilées asymétriquement. Le visiteur doit prendre conscience de la fragilité de cet équilibre chaque jour plus remis en question.
PYRAMIS MUSICAM
FABRICARÉ : Torres Martinez Jorge – Beraldin Christophe, Architectes
Pantin, France
La sacralité libre d’interprétation prend corps dans cet assemblage à la croisée du symbolique formel, de la musicalité et de la lumière. La géométrie, le son et la lumière dictent l’installation et font transparaître dans ce projet la multiplicité du sacré.
– la recherche de la pureté géométrique visible dans de nombreuses civilisations passées et contemporaines est à notre sens un des éléments majeurs de la sacralité ;
– dans chaque rite, mise en scène ou cérémonie, le rythme, la musique, le son accompagnent le mouvement ;
– insaisissable, la lumière reflète et apporte une dimension sacrée. Sa mise en scène et son orientation permettent d’augmenter l’intensité du lieu.
VÉRITÉ
LoCo Architectes : Divol Corentin – Raineval Loïc, Architectes
Montpellier, France
La sacralité est inhérente à la recherche d’une vérité. Les cultes, aussi variés soient-ils, s’établissent et se distinguent par la vérité qu’ils donnent à la sacralité. Le projet que nous proposons cherche à déconstruire le rapport exclusif à la sacralité, et appelle à la tolérance.
Par-delà un corridor obscur, l’allégorie de la sacralité que nous formulons est décomposée en deux éléments : un cœur, représentant la notion de sacralité dans son universalité, et la peau, représentant la vérité projetée sur ce cœur. Cette vérité ne sera pas unique, mais multiple, animée par le va-et-vient des visiteurs. La sacralité prendra ainsi autant de formes qu’il y aura d’êtres dans la cour de la Petite Loge.
ICI, FÛT
Lafleur-Chartier Christophe, Architecte
Montréal, Canada
Ici, fût., évoque délicatement les traces d’une présence humaine ancienne. Est-ce les restes d’un lieu de culte abandonné ou ceux d’un simple abri de nomades ?
En matérialisant ce mystérieux aura associé aux vestiges humains, l’installation cherche à sensibiliser l’observateur sur la fragilité de notre passage sur terre.
MATIÈRE MORTE
Atelier AJAM : Moine Loïc – Bastide Joël – Gadois Florent – Magne Lucien – Pichon Charles, Architectes
Montpellier / Paris, France
De la thématique au processus de conception, nous abordons à travers notre position d’architecte, l’action de sacraliser. Quelle est notre capacité à rendre sacral, à revêtir d’un caractère sacré ?
Sacraliser la matière. L’œuvre que nous projetons est composée de monolithes. La massivité et l’échelle de ces éléments dépassent celles de l’être conscient. Les monolithes s’élancent et se taisent face à l’immensité du ciel.
WASHI PAPER PAVILION
YET Architecture : Katliarskaya Anastasiya – Katliarski Ilya, Architectes
Israël – Biélorussie
Le pavillon est un cylindre, une enveloppe constituée d’un matériau homogène, sans contraste avec l’environnement qui l’entoure, notamment le papier. L’espace intime crée comporte des ouvertures qui dégagent des perspectives sur le mouvement des personnes, les détails architecturaux et le ciel en constante évolution.
Une fois démonté, le pavillon de papier peut être recyclé, prolongeant sa durée de vie tout en n’ayant aucun impact sur l’environnement.
THE HOLY WELLS
Schaengold David – Tryon Jerome, Architectes
Seattle, États-Unis
Les fontaines de dévotion représentent un très ancien type d’espace sacré, associé à l’Europe pré-chrétienne ou, au moins, pré-16ème siècle. Il y a quelque chose d’intuitivement et inévitablement sacré à propos d’une fontaine, avec son obscurité profonde et le scintillement de l’eau reflétée au fond. Cela explique peut-être aussi la présence de fontaines magiques et/ou maléfiques dans le folklore et les contes de fées. Ils semblent être des portails vers d’autres mondes.
Dans la cour de l’Hôtel de Lunas, un espace moderne précoce et proto-séculier, nous introduisons six de ces fontaines superstitieuses, qui sont également des tours, élevées vers les cieux, comme un clocher ou un minaret.
MÉDI-FAV
Étudiants et Professeurs à l’ENSAG – Grenoble, France
Le projet MédiFAV est lauréat de Montpellier Capitale Culturelle 2028. Le projet MedI-FAV vise à conjuguer l’innovation dans le secteur alimentaire par la réutilisation des éco-déchets et plus spécifiquement de l’ostréiculture à celui de l’architecture avec de nouvelles approches. Il s’agira en particulier d’en éprouver les possibilités d’usage constructif pour la fabrication de parois, structurelles ou non, que cela se fasse par concassage, par assemblage, par intégration en fond de coffrages.