L’agence grenobloise Chapuis Royer (Christine Royer, Dominique Chapuis) signe l’extension, la restructuration et la réhabilitation de l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Grenoble à Saint-Martin-d’Hères (Isère). Livré en 2018 pour Grenoble Alpes Métropole, maître d’ouvrage, pour un coût de 6,7M€HT, le nouvel institut de 9 065 m² (1 890 m² création ; 7 175 m² restructuration) fait corps de l’ancien et du neuf. Communiqué
Programme
L’IEP Grenoble n’avait pas connu de rénovation depuis sa création en 1960. Il est maintenant l’un des bâtiments phares les plus modernes du campus. Le programme comprenait pour moitié une réhabilitation structurelle, thermique, acoustique et fonctionnelle de l’ancien bâtiment et une extension comprenant deux halls d’entrée, des lieux de rencontre, un point bar, un amphithéâtre, trois salles de cours, la salle du conseil et plusieurs salles pour la recherche.
Un soin particulier a été accordé aux lieux de rencontre et d’échange avec des espaces de convivialité, dans le bâtiment existant la restructuration des espaces a permis de créer un vaste espace de documentation et de travail, des amphis rénovés et accessibles et des salles de cours supplémentaires. D’immenses œuvres du peintre Isérois Arcabas et une sculpture de l’artiste espagnol José Séguiri viennent parfaire et rehausser les lieux.
Situé à l’écart de la ville, le campus de Grenoble s’est installé, depuis le début des années 1960, sur un terrain boisé avec, en fond de scène, les montagnes. C’est dans cet environnement privilégié que les premiers bâtiments universitaires ont vu le jour, dont certains sont aujourd’hui labellisés patrimoine du XXe siècle pour leurs qualités architecturales et notamment pour leur utilisation du béton, à l’instar de la bibliothèque des sciences ou de l’amphithéâtre Louis Weil.
Voisin direct de ces constructions remarquables, l’Institut d’études politiques (IEP), construit en 1965 et autrement nommé Sciences Po, présentait un design moins exceptionnel et était marqué par les stigmates du temps.
Une extension restructurante
Ne répondant plus à aucune norme, L’IEP devait être réhabilité et surtout être agrémenté d’une extension afin de pallier les manques du programme initial. Situé à la croisée de deux grands axes et à proximité immédiate de la station de tram desservant le campus, il bénéficie d’une place stratégique. Il fallait lui redonner un statut et une vraie présence.
« Nous avons pris le parti de se servir du rythme de la structure existante, des poteaux/poutres, des claustras et des pare-soleil en béton brut pour concevoir une extension qui a la particularité de se fondre littéralement avec la construction initiale, de la faire revivre, de lui donner une nouvelle jeunesse et une belle prestance architecturale », explique Chapuis Royer. À tel point qu’il s’avère quasi impossible de différencier aujourd’hui l’ancien bâtiment du nouveau.
Une réhabilitation soignée
En termes de programme, l’IEP ne disposait pas de locaux dédiés à l’unité de recherches, une entité administrative indépendante. Le bâtiment d’origine souffrait également d’un manque cruel d’espaces d’échanges permettant de se croiser, de se retrouver, et d’un véritable hall d’entrée à l’échelle de sa dimension internationale.
L’extension et la restructuration des locaux existants résolvent ces problèmes de surface disponible et d’organisation. La construction ajoutée, en forme de L, vient littéralement se coller à l’ancienne. La jonction se fait par une rue intérieure, double hauteur, qui s’étend le long du bâtiment existant, côté est. Ce nouvel axe offre des espaces de convivialité et une articulation des différents services.
Il permet également de mieux se repérer spatialement et de créer deux entrées majestueuses à chacune de ses extrémités, dont l’une offre au département « recherche » un accès dédié. Les circulations sont désormais fluides et les différents départements facilement repérables. L’ajout de la rue intérieure, a transformé l’échelle du lieu, lequel semble plus ouvert et baigné de lumière.
Si le béton n’est pas l’unique matériau utilisé pour réaliser l’IEP, extension comprise, il n’en demeure pas moins le plus marquant. Matériau de référence pour l’agence Chapuis Royer, il a ici d’autant plus sa place que le projet est entouré de constructions remarquables en béton brut.