A l’été 2020, l’agence montréalaise yh2 – fondée en 1994 par les architectes Marie-Claude Hamelin et Loukas Yiacouvakis – a livré à Rishikesh, dans l’Himalaya indien, l’hôtel Taj Rishikesh, un établissement de 14 000 m² pour 79 chambres et villas. Vue imprenable. Communiqué.
« L’Himalaya indien, paysage de montagnes escarpées traversé par le Gange sacré est d’une nature qui supplante toute construction humaine. Dès l’élaboration du projet de complexe hôtelier Taj Rishikesh, c’est cette modestie face à ce lieu grandiose qui a guidé notre approche », explique yh2.
Le projet a été élaboré suite à un voyage dans l’Himalaya indien afin d’y étudier son architecture traditionnelle développée au fil des millénaires. Cette architecture de montagne, adaptée à la topographie et tirant parti des ressources du lieu, a servi de base au projet.
Le complexe, situé à 250 km au nord de New Delhi, intègre un hôtel, un spa et une série de villas sur un vaste site escarpé surplombant le Gange. Il s’inspire des villages traditionnels himalayens organisés autour du Darbargadh, palais-forteresse-temple intégrant la résidence du Maharaja et offrant en son cœur une vaste place murée devant assurer la protection des villageois en temps de guerre, mais aussi la vie communautaire du village de montagne en temps de paix.
À l’image du Darbargadh traditionnel, le bâtiment de l’hôtel domine la vallée et offre une place centrale autour de laquelle s’articulent ces différents services : réception, restaurant, bar, boutique, bibliothèque …
Les villas comme dans un village traditionnel himalayen se déclinent en une kyrielle de pavillons construits sur une succession de plateaux aménagés à même la montagne.
Cette stratification du site en paliers successifs offre à chaque villa une vue privée sur le panorama des montagnes et du Gange.
« L’architecture du projet tire parti des matériaux que l’on trouve sur place ; pierres de rivière pour les murs de soutènement des différents plateaux et bâtiments, plaques d’ardoise pour les toits et les planchers, et larges cadrages de bois pour les menuiseries », souligne yh2.
La technique traditionnelle de construction himalayenne nommée Kath-Kuni qui intègrent des murs de pierre et de vastes poutres de cèdre en porte-à-faux a été ici réinterprétée avec des matériaux modernes, l’acier remplaçant les poutres de cèdre maintenant interdit d’exploitation dans l’Himalaya.
C’est un long chemin sinueux, serpentant à travers les plateaux aménagés sur le site, qui donne accès aux différents bâtiments du complexe hôtelier.
À partir de la route nationale en haut du site, ce long cordon se déploie, reliant successivement l’hôtel sur le haut plateau, aux villas sur les terrasses intermédiaires, aux pavillons de yoga et au spa sur le plateau bas pour aboutir en fin de parcours à la piscine et au restaurant sur les rives du Gange.
« Ce cordon de gravier clair serpente ici de façon douce à travers le site à l’image du Gange sinueux à travers l’Himalaya indien », conclut yh2.