![Kenzô Tange – Kengo Kuma](https://chroniques-architecture.com/wp-content/uploads/2024/06/01-Kenzo-Tange-–-Kengo-Kuma.jpg)
La Maison de la culture du Japon à Paris propose Kenzô Tange – Kengo Kuma : Architectes des Jeux de Tokyo, une exposition qui revisite la construction de sites sportifs remarquables lors des Jeux olympiques de 1964 et de 2020. Jusqu’au 29 juin 2024.
Kenzô Tange et Kengo Kuma sont les pères des infrastructures sportives construites à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964 et de 2020 (reportés en 2021) : le Gymnase national de Yoyogi et le Stade national. Cette exposition met en lumière, à la veille des Jeux olympiques en France, l’importance de ces réalisations dans le parcours de ces deux immenses architectes, permettant d’appréhender leur influence sur l’architecture japonaise d’aujourd’hui, leur fascination pour la Villa impériale de Katsura, ainsi que leurs liens avec la France.
Tenus deux fois à Tokyo, respectivement en 1964, en pleine période de haute croissance économique du Japon, et en 2021, alors qu’il était demandé une plus grande prise en compte de l’environnement, les Jeux olympiques ont été prétexte à la construction de sites sportifs remarquables. Conçu par Kenzô Tange (1913-2005), le Gymnase de Yoyogi, site de compétition lors de ces deux Olympiades, a été désigné Bien culturel important du Japon en 2021. Il constitue aujourd’hui indéniablement un héritage architectural, tout comme le Stade national de Kengo Kuma (1954- ). Celui-ci a, en sus de nombreuses compétitions des JO de 2020, accueilli les cérémonies d’ouverture et de clôture, offrant alors aux yeux du monde entier l’image du Tokyo du XXIe siècle.
Au cœur de l’exposition, une maquette des environs du sanctuaire Meiji, de 3 mètres de côté, représente à l’échelle 1/1000 les quartiers de Shibuya et d’Aoyama, dans lesquels se trouvent ces deux sites olympiques. Afin de pouvoir comparer ces derniers – notamment au travers de quatre dimensions : la ligne, l’avant-toit, le paysage et l’arche –, les photographies en noir et blanc signées Yasuhiro Ishimoto et Mikiya Takimoto ici présentées offrent des clefs explicites.
Dans la section suivante, la résidence personnelle de Tange, réalisée en 1953, et le Great (Bamboo) Wall de Kuma (2002) sont mis en regard avec la Villa impériale de Katsura (Kyoto, XVIIe siècle) photographiée par Yasuhiro Ishimoto. La Villa Katsura, qui concentre les attraits de l’architecture et de l’art des jardins du Japon, forçait l’admiration de Bruno Taut et de Walter Gropius. Elle a servi de point de référence à Tange et à Kuma pour ces deux réalisations. Là aussi, le visiteur pourra saisir les approches respectives des deux architectes : le goût pour la géométrie de Tange et l’intérêt que Kuma porte aux matériaux.
Enfin le parcours de l’exposition dévoilera leurs liens avec la France, leur perception de l’architecture moderne en France ainsi que leurs réalisations dans l’Hexagone. Les échanges que Kenzô Tange a entretenus avec Le Corbusier seront ici illustrés par la présentation de lettres, photographies et meubles, attestant de leurs relations. Plusieurs projets de Kengo Kuma en France, à commencer par le musée Albert-Kahn et la gare Saint-Denis Pleyel, la plus proche du site des JO de Paris, seront aussi présentés, cette fois à l’aide de maquettes et d’images de synthèse.
Commissariat : Saikaku Toyokawa (maître de conférences à l’Université de Chiba)
Kenzô Tange – Kengo Kuma, architectes des Jeux de Tokyo
Jusqu’au 29 juin 2024
Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis Quai Jacques Chirac
75015 Paris
Téléphone : 01 44 37 95 01