Livrés en janvier 2019 à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), deux immeubles et 18 maisons en duplex proposent une diversité d’habitats. Une écriture architecturale signée Mobile Architectural Office (MAO) et JTB architecture qui contribue au renouvellement de la Cité des 4000. Communiqué.
La cité des 4000, une opération d’ampleur construite en 1956 par la ville de Paris fut pensée comme une construction de masses implantées les unes par rapport aux autres. Ce principe d’implantation génère des espaces libres non qualifiés et sans usage défini, empêchant l’appropriation des espaces publics qui en deviennent résiduels. L’ensemble des réhabilitations de la cité des 4000 s’est attaché à supprimer l’effet de construction de masse uniforme et impersonnelle, afin de redonner du sens à l’espace public, avec une véritable qualité paysagère et humaine.
Ce projet (4 855 m² SDP, 8,5 M€ coût travaux HT) propose de donner une nouvelle identité au quartier tout en intégrant cette diversité actuellement manquante à toutes les échelles du projet.
Une diversité volumétrique
L’hétérogénéité des masses bâties offre au paysage urbain une «skyline» plurielle permettant d’éviter une implantation monotone et massive sur les rues. Les différents volumes s’implantent sur la parcelle afin de dégager un maximum de vues pour les logements tout en créant un minimum de masques et de covisibilité entre eux ou avec les avoisinants.
La disposition des volumes sur la parcelle permet un ensoleillement généreux pour les logements et le jardin central. L’implantation propose des logements qui s’ouvrent sur toutes les orientations et n’offrent ainsi aucune façade arrière ou pignon non traité.
Deux failles apportent également une respiration et davantage de lumière à l’ensemble de l’îlot. Elles créent des porosités entre les espaces publics et le cœur d’îlot, permettent de favoriser les échappées visuelles et tissent des liens entre la ville et les espaces collectifs partagés.
Une diversité typologique
Le projet propose deux typologies clairement identifiables : «l’immeuble» et «la maison de ville superposée». L’articulation de ces deux échelles se fait au travers de porosités et de continuités bâties au droit des limites de la parcelle.
Ces principes prennent forme à travers une figure simple articulant trois éléments distincts : à l’ouest, en limite séparative avec la parcelle voisine, un immeuble à R+5 et une série de maisons duplex superposées à R+3 sur l’avenue Henri Barbusse. A l’angle sud-est de la parcelle, un immeuble à R+5 accolé à une série de maisons duplex superposées à R+3.
L’alternance des hauteurs bâties donne à lire la diversité des typologies depuis l’espace public, à travers une lecture simple et évidente de leurs différents atouts. D’un côté, des appartements avec balcons filants sur toutes les pièces et de l’autre, de véritables maisons avec de larges terrasses créant une façade à échelle humaine pour l’ensemble. Ces maisons de ville s’organisent autour de volumes généreux ainsi qu’un escalier central en bois.
Les espaces communs sont des lieux de partage et de rencontre pour les habitants. Des parcours diversifiés sont créés à travers les espaces partagés (halls éclairés, terrasses communes, deck sur jardin, potager central …). Des halls lumineux, largement dimensionnés et vitrés ou un grand local vélo peuvent se transformer en espace de réunion, des accès multiples créant une diversité de parcours.
La desserte en cœur d’îlot se fait à travers un deck central qui irrigue l’ensemble des bâtiments. Ces venelles entourées de mur en moucharabiehs de briques et l’organisation des espaces libres en cœur d’îlot favorisent l’utilisation du jardin intérieur qui devient un véritable espace de maraîchage urbain de plus de 150 m².
Le filtre de brique et de serrurerie des espaces extérieurs privatifs fait la transition entre la vie collective et le logis. Ils donnent la possibilité au foyer de s’ouvrir ou de s’’intimiser’. Sur les bâtiments collectifs, le projet varie les hauteurs des allèges en fonction des niveaux pour augmenter l’apport lumineux et cadrer une vue soit plus verticale, soit plus horizontale en fonction du paysage urbain.
«La notion de diversité des volumes, des architectures et des usages est le principe qui sous-tend notre proposition. Nous avons développé un projet qui offre une lecture multiple des espaces extérieurs et intérieurs des bâtiments permettant une appropriation par ses habitants. Nous pensons que la réussite du projet passera par l’utilisation collective des espaces partagés qui seront un support essentiel du vivre-ensemble», soulignent les architectes.