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Accueil > Editos > Le coliving, le communautarisme du pauvre

Le coliving, le communautarisme du pauvre

19 janvier 2021

coliving

Dans la série « Comment resolvabiliser les clients pour conserver nos marges », le coliving est en train de devenir la tête de gondole de la production des Majors de la construction. Le coliving, une bonne affaire ? Vraiment ?

Le coliving nous est vendu aujourd’hui comme les promoteurs vendaient la maison individuelle il y a quarante ans ! Plus un bâtiment sans coliving ! Tenez, fin 2020, cette annonce de l’EPA Paris-Saclay de la construction sur le campus d’un nouveau programme évidemment « à haute exigence environnementale » composé « d’une résidence en coliving et des bureaux pour nouveaux entrepreneurs ». Exemple parmi tant d’autres. Noter quand même que si la colocation était il y a quarante ans destinée aux étudiants désargentés, le coliving est aujourd’hui le nouvel horizon des « nouveaux entrepreneurs » …

Le coliving s’appuie d’ailleurs sur la science, le concept « de co-dividualité [offrant] une architecture qui exprime une nouvelle réponse à la vie en commun à l’ère du postindividualisme, des médias sociaux et de l’économie du partage », explique l’ouvrage What is Co-dividuality? De Salvator-John A. Liotta. Vie en commun à l’ère du postindividualisme ? Cela vous dit quelque chose ? Certes l’auteur parle de ce qui se passe aujourd’hui au Japon mais voyons son analyse :

« L’accent est mis sur l’expérimentation actuelle de l’architecture japonaise et présente des maisons thématiques avec des espaces partagés conçus à la suite de réflexions de design chaleureux, simples, amusants et contemporains », écrit-il. Des designs amusants ??? Qu’est-ce qu’on se marre en coliving.

Poursuivons. « En plus de leur chambre privée, les colocataires disposent de grands espaces communs où ils peuvent pratiquer l’agriculture urbaine, créer une start-up, cuisiner ensemble ou expérimenter une nouvelle ergonomie spatiale. Le livre offre un aperçu non seulement de l’espace domestique, mais aussi de projets caractérisés par un mélange multiforme entre sphères publique et privée. [L’ouvrage] réfléchit à la façon dont nous pourrions vouloir vivre demain ».

Aujourd’hui au Japon, ici bientôt comme là-bas ? En tout cas, sauf peut-être pour l’agriculture urbaine dans la cuisine, ces quelques lignes pourraient être issues d’un communiqué de presse d’un promoteur français. N’est-il pas déjà question dans l’Hexagone de ces projets avec une pièce en commun que chacun peut réserver au gré de ses besoins en fonction des besoins des voisins, voire du jardin partagé sur le toit, si bon à partager avec les copropriétaires et les abeilles.

Et les architectes de crier « Hosanna » et tous d’offrir moult solutions pour le coliving, le coworking, le colaversonlinge, la cocuisine, la copromiscuité. Toujours est-il que la publicité pour le coliving ne peut pas avoir échappé aux hommes et femmes de l’art.

Le Parisien par exemple a dévoilé le 4 décembre 2020 une enquête commandée par Whoomies, une « plate-forme de réservation de colocation, coliving et résidence étudiante », réalisée sur Internet, c’est dire si c’est sérieux. Les résultats, publiés sous le titre Le coliving séduit les jeunes, sont édifiants : 66% des Millennials – c’est-à-dire, explique le journal, la tranche d’âge 18-34 ans – considèrent que le coliving est « la réponse aux enjeux des villes modernes », 44% se disant prêts à vivre en coliving.

Les enjeux de la ville moderne, certes, mais pour qui ? En effet, dans le même sondage, à la question ‘Pourquoi ils [les sondés de la tranche 18-34] choisiraient ce mode de colocation ?’, ils sont 60% à indiquer « un loyer attractif », loin devant toutes les autres raisons invoquées, le plaisir de vivre en communauté n’inspirant qu’un sondé sur trois. La colocation n’est donc que rarement un choix sinon économique. Que cela dit-il de notre société ? Et en quoi ce loyer est-il « attractif » ?

L’article indique en effet que le coût des chambres en colocation peut désormais atteindre de 399€ à Ivry (Val-de-Marne) jusqu’à 1 300€ à Paris. Le 5G comprise ? Dit autrement, le prix d’une chambre en coliving à Paris est supérieur au SMIC, soit le revenu moyen à BAC+5 de ces « nouveaux entrepreneurs ». La raison pour laquelle, comme à Saclay, même les chercheurs et étudiants sont virés des centres-villes et exportés en banlieue, de plus en plus loin de tout, mais en coliving, ce qui évidemment change tout.

Le journal indique enfin que plus de 5 000 chambres de coliving seront créées à l’horizon 2021. Ainsi, il n’est même plus question de logement, ni même de studio, ou « du p’tit appart partagé avec un copain/copine », il est désormais question de « chambre », ce qui est infantilisant au possible puisqu’il faut pour le grand garçon et la grande fille de 34 ans envisager que le coliving soit apparemment la seule solution qui reste pour partir de chez ses parents avec un salaire d’employé(e) de mercerie.

Evidemment que le tarif du coliving semble attrayant pour les Millenials, c’est tout ce qu’ils ont connu. Ils ne savent pas que 20 ans avant leur naissance, dans les années 80, il y a une éternité, un seul salaire de policier ou d’enseignant voire d’ouvrier spécialisé suffisait encore pour entretenir toute une famille logée décemment, envoyer ses enfants à l’école et mener une vie normale, avec une voiture et un garage. L’autre parent, les femmes le plus souvent, pouvait encore choisir entre travailler ou rester à la maison élever les enfants, et pour tous une retraite à 60 ans au plus tard. Les Millenials seraient bien étonnés d’apprendre qu’il existait un système appelé retraite anticipée qui permettait, y compris à des employés du privé, de partir à la retraite à 59, 58 ans, voire 57 ans. Incroyable non ?

Aujourd’hui, le salaire d’un seul parent n’y suffit plus. Non seulement les deux parents doivent désormais travailler – ils n’ont plus le choix – mais leurs deux salaires ensemble les autorisent à peine à vivre dans un pavillon à Trifouillis-loin-de-tout ! Avec la perspective de devoir travailler jusqu’à 65 ans, au mieux, pour toucher une retraite qui leur permettra à peine, à deux, de joindre les deux bouts, surtout quand ils auront découvert que leur pavillon n’a guère de valeur patrimoniale.

Alors la question pour les promoteurs demeure de parvenir à resolvabiliser la génération suivante pour maintenir ses marges. Et devinez quoi, le coliving est une martingale : même espace mais là où il y avait avant une personne seule, voire un couple, on peut désormais en caser cinq ou six en coliving. Byzance !

L’argument – économique – est que ça coûte moins cher à chacun des colocataires. Forcément puisque chacun d’eux ne paye plus qu’un pourcentage du bien/service. Si je n’achète qu’une demi-baguette, il est normal qu’elle coûte moins cher qu’une baguette entière ! C’est une évidence ! Et voilà l’esprit d’indépendance d’une génération entière foudroyé par la nécessaire croissance à deux chiffres. Dommage collatéral, si le Millenial ne trouve enfin à se loger pour lui-même qu’à l’âge de 34 ans, le coliving nous prépare une armée de Tanguy.

Bref, cette volonté de continuer à resolvabiliser des populations de plus en plus déclassées et appauvries au fil du temps va finir par tous (ou presque) nous faire vivre en coliving dans un monde merveilleux de cuisines, armoires à chaussures et buanderies partagées. D’ailleurs, pour gagner encore en m² et en coût de construction, et donc pour faire encore baisser le coût du coliving, les toilettes seront sur le palier, afin de récupérer toute cette matière organique nécessaire à l’agriculture urbaine dans les cuisines.

Il est vrai que le coliving rassure sans doute les parents des Millenials. Ceux-là qui ont connu les trente glorieuses, le chômage inexistant, zéro guerre ou presque, une retraite assurée et une mobilisation inouïe du pays pour les préserver du Covid, n’ayant connu que le confort, sont sans doute inquiets pour leur progéniture et ne sont pas malheureux, surtout si ça leur coûte moins cher, que leurs grands garçons et grandes filles de 34 ans nouveaux entrepreneurs, s’ils ne sont plus à la maison, vivent encore en coliving.

Qu’ils soient rassurés. Quand l’heure de la retraite de ceux-là aura enfin sonné, ils continueront de vivre en coliving, en « résidence-services ». Au moins sauront-ils comment ça marche. Leurs propres enfants en revanche auront retrouvé, vanté par les brochures des Majors, le charme désuet des dortoirs et seront élevés en communautés sous la garde bienveillante d’agents de l’État. Et le prix du m² aura peut-être alors atteint son prix plancher et c’en sera fini de l’éternelle resolvabilisation des masses.

S’il n’y prend garde, le libéralisme immobilier va, au travers du coliving, réinventer le co.mmunisme.

Christophe Leray

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Editos

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