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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Stéphane Védrenne > Le concours était un sprint, c’est devenu un marathon. L’architecte à bout de souffle ?

Le concours était un sprint, c’est devenu un marathon. L’architecte à bout de souffle ?

28 février 2023

concours architecture
@Shivendu Shukla (via unsplash)

Depuis la crise sanitaire, le monde de la construction vit dans une sorte de schizophrénie entre la volonté pour certains d’arrêter de construire et, pour les autres, des besoins toujours croissants de nouveaux projets, les maîtrises d’œuvre étant prises dans un étau infernal.

Il y a encore peu, un projet de construction de bâtiment était une opération qui durait entre trois et cinq ans. Après un mois d’appel à candidatures, les heureux élus étaient sélectionnés dans le mois suivant et recevaient le dossier de consultation. Ils avaient alors deux ou trois mois pour rendre leur esquisse et, dans le mois qui suivait, se déroulait un jury qui désignait le lauréat. En huit mois, lauréats ou pas, les maîtres d’œuvre pouvaient prétendre à un défraiement de leur investissement ; non pas que cela soit rentable pour les équipes perdantes mais, au minimum, cela réduisait leurs pertes.

Ces dernières années, le schéma s’est étiré. Ainsi il n’est pas rare de recevoir l’information d’un « retenu à concourir » six ou huit mois après avoir déposé la candidature, puis attendre le dossier à nouveau dix ou douze mois. En revanche, au nom de l’urgence, la phase esquisse fond comme neige au soleil et il n’est plus un concours où il ne soit nécessaire pour les équipes de demander des prolongations de délai… Lorsqu’il faut concevoir un lycée en cinq semaines après avoir attendu près d’un an le dossier, il n’est pas sûr que le gain de temps soit recherché au bon endroit !

D’autant qu’une fois le concours rendu, il n’est pas rare de devoir attendre encore trois à six mois pour voir se réunir le jury de sélection. Ce qui se faisait en huit mois nécessite aujourd’hui entre 14 et 18 mois ! Et, pendant ce temps, ce sont les maîtrises d’œuvre, essentiellement des PME, qui endossent le rôle du banquier !

Si tout cela peut paraître anodin pour un maître d’ouvrage car, de fait, les équipes de maîtrise d’œuvre ne travaillent pas plus qu’avant, il s’agit pourtant d’une réalité mortifère pour les PME que sont les agences d’architecture : en effet, pas de jury, pas d’indemnisation ! Or cette indemnisation permet aux structures de supporter le coût de la constitution des dossiers de candidature qui, aujourd’hui, compte tenu de la complexité des demandes, demandent plusieurs jours voire semaines à préparer avec un taux de sélection assez faible : entre 5 et 20-25 % de réussite pour les structures les plus efficientes. Puis, l’élaboration de l’esquisse va mobiliser des architectes, des ingénieurs et, paradoxalement, plus le délai pour la réaliser est court, plus il faudra mobiliser des forces.

Bref, tout cela représente un investissement conséquent pour lequel l’indemnité de concours ne représente en réalité qu’un défraiement largement insuffisant pour équilibrer les comptes des maîtrises d’œuvre. Alors, considérant qu’entre le moment où l’investissement est engagé et son retour financier il peut désormais se passer un an et demi, pour nombre de petites structures, le jeu devient extrêmement périlleux.

Il y a quelques années, l’Etat, ayant pris conscience de cette dérive autant que du problème que génère le code des marchés publics pour les entreprises générales, a mis en place le principe de conception-réalisation avec tous ses acronymes dérivés, CREM, MGP, etc…

Ces typologies de projets, à l’origine réservées aux grands projets, se développent de plus en plus pour les projets plus petits. Or cela participe de la difficulté d’accès à la commande car chaque agence doit trouver une entreprise si elle veut répondre ; cette dernière va chercher à maximiser ses chances d’être retenue donc va privilégier l’association avec une agence reconnue. Comme les entreprises capables de porter un projet ne sont pas légion, les places sont chères pour pouvoir participer à ces commandes ! D’autant que là encore, dans ce jeu, pour les petites structures ou les jeunes agences, si le concours peut être mortifère, le format conception-réalisation peut relever du suicide !

Imaginé à l’origine pour accélérer la construction d’équipements, le principe de base envisageait deux phases : une phase initiale, suivie d’une analyse par la maîtrise d’ouvrage et un temps d’échange avec chaque équipe, pour aboutir à la phase d’offre finale intégrant les remarques de la maîtrise d’ouvrage et, évidemment, le geste commercial de l’entreprise qui s’impose. Mais nous assistons aujourd’hui à l’effet inverse.

En effet, rien n’empêche une maîtrise d’ouvrage de composer avec le principe de base et, aujourd’hui, nous avons droit à des opérations à quatre voire cinq tours, et donc des « concours » s’étalant sur 12, 14, voire 16 mois, avec des rendus de niveau APS ou APD, quand il n’est pas demandé aux équipes de constituer directement les dossiers de permis de construire… !

Que chacun se rassure, les bâtiments ainsi conçus sont parfaitement écologiques et faiblement consommateurs d’énergie. Est-ce que cela compense ou justifie toute cette énergie dépensée et mise au pilon… ?

Quant au bilan financier, si les primes sont généralement plus conséquentes, elles ne sont en rien proportionnées à l’effort engagé ! Quand pour un projet de 25M€ une maîtrise d’œuvre peut légitimement percevoir 800 000 € d’honoraires de l’esquisse à l’APD, les primes n’iront guère au-delà de 200 000 €… Le manque à gagner est bien là, d’autant que pendant 14 ou 18 mois les structures devront vivre sur leurs fonds propres !

Ce sont alors des sommes absolument astronomiques qui sont investies aussi bien par les maîtres d’œuvre que par les entreprises. Là encore, les primes ne peuvent absorber les déficits que génèrent ces procédures. Ces manques à gagner sont tels qu’ils peuvent entraîner des difficultés pour certaines entreprises générales. Et pour les maîtres d’œuvre, architectes en tête, quels sont ceux qui peuvent investir, à risque, plusieurs centaines de milliers d’euros ? Seules les grandes agences peuvent raisonnablement s’engager dans de telles opérations et encore, elles sont obligées de sélectionner les projets pour ne pas multiplier les risques.

Une fois la consultation remportée, le rythme ne s’accélère pas pour autant. Les difficultés commencent en réalité car vient le moment de dévoiler les projets au « grand public » avec son lot de groupes de pressions divers qui, au nom d’une vertu ou d’une autre, vont chercher dans le meilleur des cas à apposer leur empreinte sur le projet, et dans le pire, le faire avorter.

Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des projets parfaitement conformes à toutes les législations, réglementations, normes et règles de PLU ou PLUI applicables, devoir être amendés, maltraités voire vidés de leur sens pour répondre à telle association riveraine, les électeurs potentiels se servant dudit projet pour faire pression sur le politique. Là encore, ce sont les petites structures de maîtrise d’œuvre qui en paient le prix, avec des allongements de délai, des abandons de projet. Parfois des maîtrises d’ouvrage qui ne comprennent pas vont jusqu’à tenir rigueur à leur maître d’œuvre de ces atermoiements.

D’ailleurs, chacune de ces modifications se compte en heures d’études, la plupart du temps non valorisables. Les contrats de maîtrise d’œuvre étant par principe fondés sur un paiement aux rendus de phases, si celles-ci ne peuvent être rendues par la faute de ces différents blocages, là encore ce sont les agences qui font œuvre de banquier pour pouvoir payer leurs salariés sans savoir quand leur travail pourra être valorisé.

Ce n’est finalement que lorsque le chantier peut enfin débuter que les choses peuvent se stabiliser, les maîtres d’œuvre n’étant plus les seuls à être impactés par les éventuels dérapages. Ils sont en effet rejoints par les entreprises qui, pour peu qu’il s’agisse d’une Major ou d’une entreprise de taille intermédiaire (ETI), sont dotées de services juridiques suffisants costauds pour calmer certaines velléités d’entraver le bon déroulement du projet.

Ainsi, un projet réalisé auparavant en trois à cinq ans ne peut aujourd’hui être construit en moins de cinq à sept ans tandis que la durée effective des études n’a jamais été aussi courte, la durée des chantiers n’ayant pas changé.

Si l’acte de construire n’a jamais été un long fleuve tranquille, il faut reconnaître qu’il devient aujourd’hui sujet à des attaques de toutes sortes. Lesquelles rentrent malheureusement en résonance avec la particularité de la maîtrise d’œuvre française, constituée d’une multitude de petites entreprises avec une forte division entre les ingénieries et les architectes. Ce qui la rend d’autant plus fragile.

Malheureusement l’Ordre des architectes, censé défendre la profession et sonner l’alerte sur ces dérives, semble bien plus préoccupé à répandre un discours sur la vertu de réduire les besoins de construction neuve au nom de la sauvegarde de la planète, ce qui est certes louable mais malheureusement très éloigné des enjeux des agences d’architecture qui tentent de survivre et préserver des emplois locaux.

Si rien n’est fait, quelles seront les probables conséquences ? La poursuite de la paupérisation des maîtres d’œuvre ne sera pas sans conséquence sur la qualité des bâtiments produits, notamment leur impact environnemental. Surtout la disparition à court terme de nombreuses petites et moyennes structures sera une fermeture de débouchés pour les étudiants des écoles d’architecture.

Stéphane Védrenne
Architecte – Urbaniste

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