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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques d'Alain Sarfati > Le virus va-t-il s’attaquer aux « cellules » et permettre l’évolutivité des espaces ?

Le virus va-t-il s’attaquer aux « cellules » et permettre l’évolutivité des espaces ?

19 mai 2020

Cellule Cellules

Pendant le confinement, l’architecte peut chercher une réponse à la question que beaucoup de gens se posent : comment concevoir un appartement évolutif ? 

Si le pragmatisme n’a pas de place en ce moment, paradoxalement c’est lui qui va nous éclairer pour surmonter un obstacle fait de facilités, d’habitudes, de réflexes et qui souvent nous empêche de voir l’évidence : l’appartement modèle s’est figé dans sa forme des années 60 alors que le monde autour n’a pas cessé d’évoluer.

Tout le monde s’accorde sur le recul de la qualité de la conception des logements : trop de normes, réduction de la surface, coût élevé de la construction. Selon moi, seule une stratégie de l’offre permettrait d’apporter une réponse mieux adaptée à l’évolution des modes de vie. La question du logement n’est pas uniquement quantitative. L’attente est là d’un autre type de logement avec une qualité architecturale initiée de l’intérieur.  

Le slogan familial « tous ensemble dans un même lieu, avec des activités différentes » rend compte des nouvelles attentes et des nouvelles pratiques. Si chacun doit pouvoir participer, chez soi, à la vie en commun tout en ayant sa part d’intimité, ce concept semble impossible dans certains quartiers. La question du logement est à la fois sociale, économique, foncière, urbaine et culturelle. Elle est d’une telle complexité que l’on en oublie le logement lui-même en tant qu’objet de conception architecturale.

D’aucuns pourraient croire que tout a été pensé, exploré, que les sujets de recherche sont basés sur les caractéristiques énergétiques, l’économie circulaire, les services, les outils, la co-conception, les matériaux… Mais la vraie question porte sur le confinement actuel : est-il compatible avec les logements modernes ?

A l’évidence, la réponse est non. Vivre à quatre, cinq ou plus dans 60 m², nos trois-pièces standard, suppose une formidable capacité d’adaptation de la part de ses occupants. Si le confinement est une notion de droit criminel, une peine d’isolement dans les prisons, sommes-nous préparés pour autant, hors milieu carcéral, psychologiquement, humainement, architecturalement à une telle situation ?

Que signifient l’organisation des espaces et son évolutivité, quel sens lui donner sur le plan architectural, dans un moment aussi singulier ? Nous devons revoir la notion de distribution de l’espace d’un logement et le rapport de tout appartement avec l’extérieur. Comment faire évoluer les normes, souvent premier obstacle à tout changement dans le logement ?

Jusque-là, en transformant les appartements en « cellules », les architectes avaient pris une bonne longueur d’avance. Avec des cellules, des capsules, des conteneurs… l’industrie, les hôtels ont poursuivi la voie que les prisons et les bagnes avaient ouverte. Donc pas de risque de dépaysement, les mêmes cellules sont répétées à l’identique du rez-de-chaussée au quinzième étage.

De façon disciplinée, cette notion de cellule a été intégrée systématiquement et, par scissiparité, elles sont devenues des F1, F2, F3, F4 voire des F5. Dans les années 60, les maîtres d’ouvrage questionnaient les architectes : « Qu’avez-vous d’original à nous proposer ? Montrez-nous vos cellules ! ».

Si ce vocabulaire carcéral était choquant, je comprends mieux aujourd’hui pourquoi le mot « cellule » était utilisé. Objet de toutes les attentions, la cellule était étudiée dans ses moindres détails et il n’y avait pas grand-chose à rajouter pour espérer faire évoluer la démarche. La répétition, lancinante, de ces cellules était loin de refléter l’idée que l’on pouvait se faire d’un logis et de son appropriation.

La façade, elle aussi, se devait d’être répétitive « pour faire industriel ». Il fallait donner l’image de la machine, du produit manufacturé. Elle se résumait à une enveloppe, un emballage de boîte, reproduite à des milliers d’exemplaires dont seule la couleur pouvait les différencier. Au mépris des futurs habitants, la capsule spatiale, tout comme le conteneur, semblait être l’avenir du logement.

Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. Les élus, plus attentifs, ont les yeux rivés sur les images 3D. A quoi ça va donc ressembler ? Y aura-t-il un beau ciel bleu et des arbres ? Et voilà que nous sommes confinés et que personne ne s’y attendait. Est-ce pour autant le moment de rêver à la maison escargot qui s’introduit dans une mégastructure et se développe autour du foyer ?

L’utopie semble salutaire et l’architecture continue d’être l’art de construire des réponses afin d’améliorer concrètement les conditions de vie. Les propositions du groupe Archigram n’ont pas pris une ride, elles font toujours rêver : une mégastructure et un habitat mobile, des conteneurs qui répondraient à toutes nos attentes. L’utopie est un moyen de prendre de la distance avec le réel pour ne pas avoir à l’affronter.

Mon rêve à moi pour le logement serait la possibilité de faire varier l’espace au fil de la journée, au cours de la semaine, suivant le nombre d’occupants… un espace avec une qualité essentielle : sa divisibilité. Chacun choisirait concrètement la distribution de son espace en fonction de ses usages, de ses pratiques ou de sa culture.

Dans la période singulière que nous traversons, quand la consommation d’eau est exponentielle, que nous avons le temps de prendre un bain… l’architecte, dans sa baignoire, revoit le film de l’appartement évolutif. Devenu « Archimade », il se demande si le virus va s’attaquer aux « cellules » et quelle réponse donner à l’élasticité ou à l’évolutivité de l’espace. Face aux conditions extrêmes de confinement, quel est le dessin/dessein d’une cellule, d’un logement ? Quelle leçon en tirer pour l’avenir ? Quelles transformations en attendre ? Comment faire pour que ce rêve se concrétise ?

Comme d’autres, je pense que le vrai luxe est de disposer d’espace, de lumière, de hauteur sous plafond mais c’est surtout, pour moi, de pouvoir choisir l’organisation de son « chez soi » et la distribution de son espace. La démarche d’appropriation a été, jusque-là, de proposer aux futurs occupants de participer au plan de son logement. Mais la réponse a souvent été surprenante, voire décevante, chacun proposant ce qu’il connaît déjà, ce qu’il a déjà expérimenté. La démarche s’est donc transformée en co-conception avec, finalement, le même résultat.

Comment donc proposer dix organisations d’espace réellement différentes pour apporter un véritable changement ? Comment sortir des habitudes et des obstacles normatifs mais aussi idéologiques ? Tout a été dit, expérimenté, sur l’étude de la « cellule » et la réponse apportée, il y a quelques décennies, ne peut être satisfaisante aujourd’hui car tout évolue très vite : espérance de vie, structure familiale, pratiques sociales, repas familial…

Tous ces sujets sont à étudier, à nouveau, à la lumière du confinement pour que l’architecture donne une réponse conforme aux attentes actuelles. Par opposition au monument, le logement c’est la vie, mais jusqu’à présent ce sont les monuments qui ont inspiré la conception des logements, depuis le familistère de Guise aux pyramides en tout genre. La diversité n’est pas encore à l’ordre du jour, il faudrait tout reprendre et repartir de l’intérieur, remettre l’autonomie de l’architecture en question et passer de l’intimité du chez-soi, à un cadre de vie collective.

L’innovation passe par la capacité à remettre en question quelques réflexes. Il faut prendre de l’avance pour ne pas être pris par le temps, la sortie du confinement, et, réflexion faite, dire que le nouveau logement devra pouvoir se prêter à de nouvelles habitudes de vie et de travail, à la fois individuelles et collectives.

L’architecture haussmannienne nous a livré le secret de la technique de construction, libre de la trame constituée par des voiles perpendiculaires à la façade. Il y a un rapport direct entre la variation de la distribution et la façon de construire. Aujourd’hui, il faudrait franchir l’obstacle de la construction qui induit « la conception en tunnel ». Les entreprises de construction s’en sont affranchies pendant que la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre sont, elles, restées dans ce même tunnel. La conception actuelle est restée entre deux voiles, il faudrait sortir de ce qui ressemble aussi à un confinement.

Le secret de l’évolutivité est en train de se dévoiler… La réflexion conduit à une évidence : le nombre de positions de cloisons est lié à la dimension des trumeaux, de même que le nombre de pièces est contingent du nombre de fenêtres. Alors où sont les difficultés ? La position des gaines qui ne peuvent pas se situer n’importe où et deviendrait un obstacle à la fluidité de l’espace intérieur ? Elles seront adossées à un refend longitudinal, un mur technique, parallèle à la façade.

Dernière observation, le balcon filant révèle toute son utilité lorsque les fenêtres deviennent des portes-fenêtres et garantissent une relation de chacune des pièces avec l’extérieur. La nature pourra envahir la façade si l’occupant a la main verte ! Habiter dans les arbres deviendra possible pour ceux qui en rêvent. C’est l’hypothèse de l’usage qui prend le pas sur une conception cloîtrée, géométrique, modulaire, cellulaire.

Le confinement me permet de dire eurêka : l’espace des appartements, s’il répond à ces conditions permettra des choix divers et, par la même occasion, une formidable appropriation : c’est l’évolutivité tant attendue. Confinés, c’est le moment de réfléchir et de trouver le Graal. 

En attendant, il faut définitivement bannir la notion de cellule pour ne plus parler que d’appartements, d’adaptation, d’évolution, d’appropriation, et permettre à chacun de fabriquer son paysage intérieur. 

Alain Sarfati
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Par Alain Sarfati Rubrique(s) : Chroniques d'Alain Sarfati

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