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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de la catastrophe annoncée > L’Intervention Minimale, de Derna à Mandelieu : Mandelieu

L’Intervention Minimale, de Derna à Mandelieu : Mandelieu

30 janvier 2024

Mandelieu
Intervention Radicale sur le Riou. Plan montrant les emplacements des enrochements avec un détail de coupe @EDL

L’inondation meurtrière de 2015 du fleuve Riou a montré que l’intervention Radicale sur le vaste domaine de Barbossi, qui sépare les quartiers urbanisés de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes), s’est avérée vulnérable. L’Intervention Minimale définie par Bernard Lassus* et des arguments rationnels permettent une approche salutaire, littéralement. Troisième partie (III/III) : Mandelieu.

J’ai été consulté par le propriétaire de Barbossi en 2022** et j’ai entrepris avec les services de gestion du domaine et surtout avec le concours de l’hydraulicien, Bernard Couvert, un examen systématique des formes d’exposition aux risques naturels, et des conflits avec les règlements nationaux relatifs en particulier à la protection des sites, aux risques d’incendie et à la protection de la vie sauvage.

L’intervention minimale repose sur la mise en œuvre d’un groupe de coproduction de l’évaluation des problèmes et de l’exploration des possibilités d’action réunissant acteurs et contrôleurs de la conformité réglementaire. Nos partenaires étaient les gestionnaires du golf, des services de l’État dont l’architecte en chef des bâtiments de France responsable de la protection du massif de l’Esterel, et du département ainsi que le maire de Mandelieu, intéressé au premier chef dans la mesure où il est responsable de la sécurité des habitants en aval du domaine.

Il fallait créer une nouvelle entité paysagère autour du fleuve afin qu’un nouvel équilibre écologique et esthétique entre le golf, le fleuve et le massif de l’Esterel soit capable de survivre aux prochaines crues aussi violentes que celle de 2015.

Nous avons choisi de porter notre attention sur une transformation du lit du fleuve qui, en dépit d’une structure technique invisible rendrait sa liberté au fleuve, permettrait la transformation de sa flore et de sa faune au gré des vents et des oiseaux, et en ferait à nouveau le premier plan sauvage derrière lequel se découvre l’Esterel.

Cela nous a conduit à envisager l’abandon des trois passerelles le franchissant, l’enlèvement des rochers qui avait servi à faire la falaise de protection de la rive gauche, le retour du trou 7 à la nature, et l’aménagement de la berge rive gauche dans toute la longueur où elle est exposée aux assauts turbulents d’une crue.

Ce projet a été longuement discuté parce qu’il remettait en cause le tracé du parcours du golf et de certains de ses accès. L’abandon de la passerelle 3 donnait satisfaction aux services de l’État mais semblait rendre inaccessibles les trous 4 et 5.

Comme le fleuve est très bas pendant la quasi-totalité de la saison de golf, nous avons négocié l’utilisation d’un gué existant situé sous la passerelle 3. Il est formé par une dalle en béton appuyée sur des buses où le fleuve s’écoule sans obstacle en dehors des crues, et comme ce gué est très bas, il passe au-dessus à la moindre crue sans que le gué ne forme un obstacle susceptible d’être obstrué par des embâcles comme pouvaient l’être les piles de la passerelle 3.

Le parcours du golf se trouve ainsi agrémenté d’une descente dans le lit de la rivière, offrant aux golfeurs une nouvelle proximité à la nature sauvage ; et les passerelles cessent de morceler l’entité paysagère, pour reprendre le mot de Lassus, que constitue le lit du fleuve. L’enlèvement des rochers ne fut accepté que lorsqu’un nouveau tracé du golf fut accepté.

En effet la proposition que nous faisions posait deux problèmes, l’un dû au recul de la berge rive gauche, l’autre à la perte du trou 7. Nous avons proposé un aménagement de la berge en pente douce à partir du bord de la rivière et mordant donc inévitablement sur le terrain de golf. Ce recul d’environ quinze mètres de la rive du terrain de golf sur un linéaire d’environ 700m autorise la construction d’une protection hydraulique indispensable à la mise à l’abri du golf.

Il s’agit de l’aménagement technique minimal permettant d’assurer à la fois le bon fonctionnement du golf et le libre écoulement du fleuve. La masse de terre formant un ruban le long de la berge recouvre un parement en béton dont seul le sommet affleure à la verticale de la nouvelle rive du terrain. Descendant jusqu’au niveau du lit du fleuve, il est destiné á empêcher toute érosion du terrain de golf, même si la masse de terre et de végétaux qui le recouvre était emportée en tout ou partie.

Cette éventualité n’est pas impossible, mais elle est facilement remédiable par un apport de terre, ce qui n’était pas le cas du mur d’enrochement qu’elle remplace car une fois écroulé on ne pouvait pas assurer la sécurité de sa reconstruction. Elle n’est pas non plus fort probable car la masse de terre elle-même est protégée contre les affouillements par des pieux en bois foncés à deux mètres de profondeur à sa base, une profondeur largement supérieure à la profondeur des affouillements dont le Riou a été capable jusqu’à présent.

Fleuve golf
Intervention minimale sur le Riou. Plan d’aménagement de la rive avec la coupe proposée @EDL

La coupe donne quelques précisions techniques supplémentaires. Il importait ici d’expliquer comment une surface végétalisée pouvait constituer une meilleur protection qu’un mur en enrochements et assurer en même temps le retour d’une ripisylve plantée avant d’être laissée à la spontanéité de la nature.

Il convient de retenir qu’au contraire de l’intervention radicale qui parie sur sa propre éternité, l’intervention minimale est conçue pour être réparable. Enfin on peut redescendre la clôture de protection contre les sangliers à mi-côte au milieu de la pente et de la végétation sur la future berge, offrant ainsi aux golfeurs l’impression d’être en continuité visuelle avec la rivière, donc avec la nature, tout en empêchant les sangliers de pénétrer de nuit sur le terrain.

La véritable difficulté était ailleurs. En effet la suppression du trou 7 sur la rive droite appelait un remplacement sur la rive gauche, mais celle-ci semblait déjà pleine comme un œuf, et il était exclu de refaire complétement le tracé de plusieurs trous afin d’en ajouter un nouveau à ceux qui eussent été refaits. Il fallait donc trouver une parcelle contiguë au golf, et assez longue pour recevoir un trou supplémentaire.

Le propriétaire disposait de deux parcelles répondant à ces exigences : une longue clairière en rive gauche du Riou et une autre entre deux surfaces de vignes proches respectivement des trous 10 et 13. Toutefois il est clair que les entités paysagères que constituent le massif de l’Esterel, le lit du Riou et le golf introduisent des échelles profondément différentes. L’architecte des bâtiments de France a immédiatement récusé ces deux possibilités car, étant visibles au premier plan d’une vue sur les monts de l’Esterel, elles devaient être soumises à la protection du site classé, donc appartenir à la nature et non comme un parcours de golf aux artifices de la culture.

Tout le projet était remis en cause, en dépit de la prudence qui avait présidé au respect du fleuve et au soin pour la nature. Suivit un moment d’angoisse. Or, la ville de Mandelieu possède, sur la rive droite du fleuve, juste en aval des trous 4 et 5, un terrain qui ne fait pas partie du site classé. Désireux de voir un aménagement résilient du Riou juste en amont de quartiers d’habitation de la commune se concrétiser, le maire proposa de louer au propriétaire du golf pour une longue période ce terrain, utilisé jusqu’alors comme décharge de matériaux. 

C’est bien une négociation entre les acteurs qui permet de résoudre le problème esthétique créé par la confrontation des échelles différentes. Une telle résolution du problème eut semblé impensable si le maire, les services de l’État et les gestionnaires du golf n’avaient pas été en contact étroit tout au long du processus de recherche d’une définition des actions possibles. Cette décision rendait possible une transformation du lit du Riou qui donnait satisfaction à toutes les parties prenantes pour des raisons qui étaient différentes pour chacun d’eux.

En juin 2023, le propriétaire fit enlever les rochers qui encombraient le lit du fleuve. Dans une lettre au directeur de la DDTM 06, le propriétaire annonçait ses intentions de déposer la passerelle 3 et d’enlever les enrochements en y joignant la photo suivante et une demande de repositionnement d’une future passerelle, plaidant pour le maintien temporaire du gué permettant d’accéder aux trous 4 et 5.

« Nous vous proposons de ne prévoir la suppression du radier situé sous la passerelle que dans le cadre de cette nouvelle autorisation, pour les raisons suivantes :
• La suppression du radier entraînera une remobilisation des sédiments bloqués en amont qui nécessite une analyse plus fine pour en mesure les incidences sur la tenue des berges et le fonctionnement du lit du Riou ;
• Le radier permettra de façon transitoire le passage des usagers du golf en période d’assec ou de basses eaux du Riou, lorsque le radier est sec
», écrit-il.

Intervention minimale sur le fleuve Riou Golf
En rouge, éléments supprimés dans les meilleurs délais @EDL

Le temps d’une coopération fondé sur des arguments rationnels entre l’État, le maire de la commune et un grand propriétaire terrien est arrivé. Le Riou et ses berges ont été rendus à la nature, et les craintes des habitants de Mandelieu apaisées.

Éric Daniel-Lacombe
Architecte DPLG, Professeur titulaire de la chaire « Nouvelles Urbanités face aux risques Naturels : Des abris ouverts » à l’École Nationale Supérieure d’architecture de Paris-la Villette.

*Lire L’Intervention Minimale, de Derna à Mandelieu : Derna (I/III)
* Lire L’Intervention Minimale, de Derna à Mandelieu : le domaine de Barbossi (II/III)

Retrouver toutes les chroniques de la catastrophe annoncée d’Eric Daniel-Lacombe

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Par Eric Daniel-Lacombe Rubrique(s) : Chroniques de la catastrophe annoncée

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