Pour sa première exposition à l’Arsenale lors de la Biennale de Venise 2018, à l’inverse des précédentes années, le commissaire, le Ministère de la Culture, a décidé de ne pas lancer un appel à projet mais de faire confiance pour la conception et la production de l’exposition au LUCA Luxembourg Center for Architecture et au Master en Architecture de l’Université du Luxembourg afin de mettre en valeur les compétences du pays dans la recherche architecturale et la Baukultur. Communiqué.
«The Architecture of the Common Ground»
«Notre façon de gérer les sols et les surfaces a une influence significative sur l’architecture et l’urbanisme», indiquent Florian Hertweck (Master in Architecture / Université du Luxembourg) et Andrea Rumpf (LUCA Luxembourg Center for Architecture), curateurs de l’exposition.
Au cours de la dernière décennie, la privatisation et surtout la spéculation dont font l’objet les terrains en zone urbaine ont augmenté de façon dramatique. De nombreuses villes européennes qui, comme Luxembourg, sont soumises à une importante pression de développement, ne disposent quasiment plus de ressources foncières.
Même si cette problématique est avant tout un défi politique, de nombreux architectes s’y intéressent, notamment pour son aspect conceptuel. L’exposition The Architecture of the Common Ground du Pavillon du Luxembourg a adopté l’approche la plus radicale : des bâtiments surélevés laissant le sol sur lequel ils reposent physiquement et symboliquement libre.
Divers projets tirés du vivier d’idées existantes entrent en résonnance avec les expérimentations actuelles et partagent une même revendication : rendre le sol accessible à un usage public. Ce faisant, ils s’opposent à la prétendue logique qui conduit à la privatisation effrénée du sol créant des enclaves et réduisant l’espace public.
Freespace, le thème de la Biennale Architettura, a été transformé en Freeland. La dimension sociale et politique de l’architecture est ainsi liée à sa force créatrice.
The Architecture of the Common Ground véhicule un message clair qui ne cherche pas à apporter des réponses universelles, mais qui montre comment les architectes peuvent réagir sur le plan conceptuel à la privatisation des terres. L’exposition n’est pas un plaidoyer pour une ville intégralement surélevée mais un appel à considérer la ressource du sol, limitée et indispensable, comme un bien commun, tout comme l’air et l’eau. Alors seulement, nous serons en mesure de développer nos villes de manière socialement et écologiquement durable.
Où : Pavillon du Luxembourg, Sale d’Armi / Arsenale
Jusqu’au 25 novembre 2018