Merci de votre mail. À Chroniques, nous nous efforçons de donner suite à l’abondant courrier reçu mais le service n’étant pas encore dématérialisé dans un pays exotique, demeure toujours, à l’heure de solder l’année qui fut, quelque correspondance en souffrance. Ce pot-pourri du courrier reçu en 2023 permet d’y remédier !
De Jean-Claude J.*, cette remarque à propos de la Lettre ouverte : Non à la démolition de la cité-jardin de la Butte Rouge
« Il serait bon de rappeler qu’on rénove pour la moitié du prix du neuf des immeubles en bien pire état que ceux de la Butte Rouge. La logique de démolition vise uniquement à supprimer l’habitat social au profit du spéculatif, la rente foncière étant encore dans ce pays et malgré 1789 l’ossature d’exploitation du droit au logement, (si tu veux être heureux nom de dieu, pends ton propriétaire…). Il y a peu d’espoir en dehors de la lutte ouverte de renverser cette tendance à paupériser. Le socialisme d’affaire a depuis 1981 créé une multitude d’emplois fictifs pour ponctionner encore plus l’appareil de production du bâti, et cette multitude est aussi là pour prétendre qu’il vaut mieux démolir, car c’est dans son intérêt ».
Cher Jean-Claude. Attention quand même à ne pas pendre les propriétaires aux grues comme en Iran, ce ne serait certainement pas bon pour l’image du bâtiment en France. Pour autant, le rappel de l’une des logiques de démolition est nécessaire, les pauvres n’ayant qu’à bien se tenir.
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De Célestin L., poli et plein d’espoir
« Bonjour Équipe chronique d’architecture
Bien reçu votre chronique d’architecture et je vous remercie. Sur demande de Sa Majesté, chef du village de Mbanya à Douala, au Cameroun, nous sommes à la recherche d’un architecte hydraulique pour les études de poldérisation des marais qui baignent son village. Votre réponse favorable nous conduira à vous envoyer quelques photos de ces marais.
Salutations sincères ».
Cher Célestin. Nous nous prosternons huit fois devant Sa Majesté pour l’honneur qu’elle nous accorde en s’adressant à nous en notre humble abode. Nous ne pouvons hélas répondre à votre demande, l’assèchement des marais n’étant pas à l’heure actuelle, mais alors pas du tout, tendance. Préserver ces zones humides est d’ailleurs peut-être ce que, les concernant, vous pouvez faire de mieux pour le futur.
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D’Ahlem H., au bord de la panique mais qui prend le temps d’expliquer.
« Bonjour. Les drux numéros mis en ligne pour contacter l’aéroport d’Orly sont depuis hier injoignables ça sonne même pas.
J’ai un vol à 6h25 demain matin départ Orly et je voulais savoir si à 3h30 du matin l’aeroport est ouvert ou bien je dois y passer la nuit pour ne pas rater mon vol! Sur google c’est noté fermeture à 23h et reouverture à 6h !
Merci de bien vouloir me répondre le plutot possible.
Cordialement »
Chère Ahlem. Le temps de découvrir votre appel au secours, votre vol était parti. Pour autant, par quel mystère décidez-vous de venir sur Chroniques pour nous parler de tout ça ? Vous avez vu de la lumière ? En tout cas merci de penser à nous et n’hésitez à nous contacter à nouveau si vous avez besoin de quoi que ce soit.
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De Djamel M., pas loin non plus de la panique
« Bonjour. Pourriez-vous nous contacter car nous avons beaucoup de défauts lors de la réception de notre maison à BRON le 28/10/22.
Le temps presse et la coordinatrice ne parvient pas à gérer nos attentes.
Merci beaucoup de votre compréhension. 06…….. ».
Cher Djamel. Merci de votre confiance. Cependant, Bron est dans le Rhône et la rédaction de Chroniques est à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine et le tapis volant est en panne. Quant à votre maison, avez-vous fait appel à un/e architecte pour la construire ? Si non, …
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De Geneviève V., à propos de la chronique Architecte, jeune et femme : le cumul des handicaps ?
« Chère Consœur,
Voilà à peine 1 an que tu es architecte DE-HMONP et que tu exerces en tant qu’associée de ta SAS. Tu ne peux pas encore tout savoir de la profession d’architecte. […] Il existe des architectes femmes et des architectes hommes et non des architectes et des femmes architectes. Si toi tu es une femme architecte, « Nicola » (notamment) est homme architecte (Ne pas oublier le « homme »).
Enfin, je ne connais pas d’article (sur la profession d’architecte (!)) écrit par un jeune (1 an ou plus) architecte homme qui soit illustré d’une image d’un torse d’un jeune homme recouvert d’un t-shirt transparent et montrant pointer l’un de ses seins.
Est-ce toi qui a choisi les illustrations de ton article « … jeune et femme : le cumul des handicaps » ?
Il y a deux cas : Si c’est toi, tu n’as rien compris, ni de la profession d’architecte, ni du féminisme. Si c’est quelqu’un de ton entourage, tu peux être sure qu’il s’agit d’un « vieux phallocrate », quels que soient son sexe et son âge.
Avant d’écrire un autre article, peut-être que tu peux te renseigner ?
Très confraternellement, ».
Chère Geneviève, si cela n’est pas de votre part de la bienveillante confraternité… Estelle a pris le temps de vous répondre : Couvrez ce téton que Geneviève ne saurait voir
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De Thiébaud C., désespéré à propos d’une perte de mémoire
« Bonjour. Je suis à la recherche d’un article pour mon mémoire qui semble avoir disparu. Il s’agit de ; Schutz, L., & Vidal, C. (2019). La loi ESSOC et les architectes: un défi pour la profession
Pourriez vous m’indiquer comment je pourrais y accéder? »
Cher Thiébaud. Comment vous dire sinon que nous ne savons rien de cet article. Est-ce parce qu’il a disparu justement ? Hum… Avez-vous posé la question à ChatGPT ?
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De Dominique B., à propos de la tribune intitulée Pour les ENSA, budget frugal ou famélique ?
« Bonsoir Chroniques. A croire que tout le monde de l’architecture a oublié que les écoles ont une double tutelle :
– ministère de la culture
– secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche.
Oublier la seconde tutelle, c’est se priver de son implication financière notamment et de son expertise ».
Chère Dominique. Il n’y a en effet pas trop d’un ministère et d’un secrétariat d’Etat pour exercer la tutelle sur un domaine, l’enseignement de l’architecture, qui fait l’envie du monde entier. Merci de ce rappel en tout bien tout honneur.
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De Sonia L., à propos de la chronique Former des architectes à ne pas construire – un paradoxe français
« SVP, la photo utilisée n’est PAS LA GARE de Roskilde. Mais une usine de traitement des déchets qui produit de l’énergie pour cette ville ».
Chère Sonia. Mea culpa ! Merci de votre lecture attentive et de votre temps à nous prévenir.
De Alexis L., à propos de l’article Stan l’architecte vs Goliath le promoteur : et Goliath mordit la poussière !
« Vous indiquez à la fin de votre article : « C’est la MAAF qui doit être contente, surtout si l’affaire fait jurisprudence. »
Il me semble qu’il s’agit plutôt de la MAF (mutuelle des architectes français) et non de la MAAF ».
Cher Alexis. Décidément, quand ça veut pas… Mea culpa ! Merci de votre lecture attentive et de votre temps à nous prévenir.
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De Jérôme M., à propos de la chronique SOLO Houses ou l’avant-garde habitable
« Très bon article mais j’ai été très déçu de l’utilisation de l’écriture inclusive qui gâche la lecture et qui rabaisse la qualité de cet article pourtant richement documenté…
J’espère que ce n’est qu’un effet de mode car ce n’est vraiment pas agréable ».
Cher Jérôme. Merci de votre mail. À Chroniques, plutôt qu’écriture inclusive, nous avons un attachement à l’écriture vernaculaire qui autorise toutes sortes d’exceptions créatives quand c’est nécessaire. Mais nous respectons aussi la langue /l’écriture utilisée par les chroniqueurs. Voilà pour le coup votre remarque transmise à l’auteur.
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De Pierrine R., à propos des vapeurs
« Le fait de sentir parait si simple et si évident qu’on a parfois tendance à trouver normal de pouvoir respirer le parfum de l’herbe du jardin fraichement tondue, ou celui de son croissant chaud de bon matin. Pourtant, ce sens de l’odorat est bien moins simple et banal qu’il n’y parait.
Les senteurs sont essentielles et nous connectent au monde qui nous entoure.
L’architecture comme reflet de notre société intègre désormais cette variable émotionnelle et de plus en plus de projets prennent vie en imaginant l’odeur d’un lieu, d’une vie, d’un espace.
Je serais ravie d’échanger avec vous sur ce vaste et beau sujet … ».
Chère Pierrine. Certes. D’où sans doute les désordres du monde : les gens ne peuvent pas se sentir, alors ils se fument !
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De Annie H., à propos de la chronique De jour comme de nuit, d’hier à aujourd’hui, Mykonos telle quelle
« A la béatitude (béé-attitude) de J.P. Heim : Le tourisme des nantis venus en avion des capitales internationales, autrement dit la « jet-set », n’abîme rien, on vous le jure ».
Chère Annie. Certes, et vous avez raison. Mais Mykonos n’était-elle pas la ville blanche qui a inspiré tant d’artistes ? Pour mémoire également, sachez que Delos par exemple n’était accessible dans l’Antiquité qu’aux riches et aux personnes en bonne santé ! O tempora, o mores…
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De Jean- Louis T., sans-culotte indigné ?
« Versailles, par son prestige, est à l’abri de toute critique, et pourtant :
* Vente de terrains du conseil départemental, bâtiments de l’aide sociale, avec parc, désormais résidence de luxe, adieu l’espace !
* Château soumis à des transformations pour restaurants, hôtels, appartements dans les dépendances pourtant liées à l’histoire architecturale du bâtiment (appartement du Cardinal Dubois, de Turgot…)
* Bâtiments plus ou moins entretenus dans le parc (entrée du Grand Trianon, etc.)
Enfin, une partie des chapelles sous l’orgue Cliquot de la Chapelle Royale sert d’entrepôt pour la société Versailles Spectacles, sans respect des normes (tissus, matériel, chaises en tissu…)
Dommage que les critiques constructives épargnent ces dysfonctionnements ».
Cher Jean-Louis. Dont acte !
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De Benoit V., à propos de l’article Malakoff, dissolution du Tripode de l’Insee : bilan carbone, la stat qui fait peur
« Vous etes ridicule car lavenir de la planete terre ne depend pas du sort de la tour insee à malakoff au revoir ».
Cher Benoit. Vous avez raison : l’avenir de la planète terre ne dépend plus de l’homme, c’est bien le problème.
Courriers recueillis par Christophe Leray
*Les prénoms n’ont pas été modifiés, l’orthographe originale non plus.