Le concours pour le centre des relations franco-britanniques de Ouistreham (Calvados) a été emporté à l’été 2017 par l’Atelier Philéas, avec l’atelier H. Audibert pour la lumière et Casson Mann pour la scénographie. Le programme comprend : hall, salle d’exposition permanente, salle d’exposition temporaire, boutique, auditorium, administration, restaurant. La livraison de ce projet de 3 100m² pour un budget de 9,245 M€ HT est prévue en 2019. Communiqué.
Cet équipement culturel et touristique va s’intégrer en totale harmonie dans la dune. Il s’élève dans le sable, offre par sa toiture un lieu de promenade. Il forme une arche, entre la ville et l’océan, un pont sur les relations franco-britanniques.
Le projet de centre des relations franco-britanniques de Ouistreham Riva-Bella entend dépasser la dimension mémorielle pour offrir une approche scientifique et ludique sur les liens établis entre les français et les britanniques au cours du temps. Sa vocation d’équipement culturel et touristique doit participer à l’animation culturelle du territoire et devenir un outil de développement du tourisme, y compris du tourisme d’affaires.
L’emplacement retenu pour l’implantation du futur équipement est situé sur la plage. A proximité, le Bunker, témoin de l’histoire du mur de l’Atlantique. Cette implantation en articulation entre ville et océan, entre bâti et nature, doit renforcer les relations entre les différents sites présents sur le territoire communal et gérer harmonieusement les interfaces avec le voisinage direct.
Au-delà de ces éléments déjà très structurants, l’échelle et la beauté du panorama maritime et dunaire domine le visiteur. Cette caractéristique rare et précieuse devra être prise en compte par le projet qui devra faire preuve à la fois d’humilité devant la nature et de présence par son identité urbaine.
«Par son échelle et sa morphologie le bâtiment doit être en harmonie avec le cordon dunaire et contribuer à l’accès aux plages».
«Le projet se veut rayonnant par une approche ludique et thématique, traitée dans un esprit de divertissement».
«Par son traitement, le projet doit participer à la valorisation du caractère naturel du site».
Exprimé par l’explicite «like a bridge on a trouble water», traduit «comme un pont sur les idées reçues entre la France et l’Angleterre», le projet scénographique a servi de catalyseur et de liant entre deux volontés exprimées par le programme : le désir d’avoir un projet muséal urbain structurant et signifiant et la volonté d’intégration, voire d’assimilation d’un bâtiment par un paysage naturel remarquable.
Par sa forme et son organisation, le projet proposé satisfait ces deux désirs, une arche en dune sous laquelle le programme s’installe en rez-de-chaussée desservi par un espace traversant entre la ville et la plage.
C’est une dune habitée que l’on franchit, que l’on escalade, que l’on traverse et de laquelle émergent des volumes de béton comme autant de vestiges recouverts par le sable, pendants contemporains et pacifiques du bunker belliqueux de jadis.
«Allégorie du pont, le projet est une dune soutenue par un tablier enjambant une perspective miroir et symétrique de la France et de l’Angleterre»
Si par son plan le projet est un pont sur les relations franco-britannique, son volume et sa toiture seront pratiqués par les Ouistrehamais et leurs visiteurs.
La connexion des volumes en bas de pente avec les limites du terrain permet sur le parcours de la plage, par des accès et des circulations protégées, de traverser le bâtiment sans le contourner.
La toiture devient utile, un paysage dunaire jalonné par les volumes périscopes, une terrasse et un belvédère qui crée une promenade et se connecte avec le site du bunker, laissant ouverte une prolongation de la scénographie intérieure.
«Côté ville, un vaste parvis se reflète sur une façade incurvée qui guide et conduit naturellement le visiteur vers l’entrée»
Ce traitement matérialise une intégration urbaine exprimant un désir d’Identité et de présence, et une capacité à connecter le site de la plage avec ses équipements de loisirs, ses vestiges historiques et leurs dessertes.
«Côté plage, le panorama maritime se reflète et habille le projet d’une présence britannique que l’on devine derrière la ligne d’horizon».
Ce traitement intègre le projet dans le panorama maritime, sans pour autant le dissimuler. C’est un projet furtif qui participe au paysage dunaire en devenant territoire dunaire.