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Accueil > Chroniques > Psychanalyse de l'architecte > Psychanalyse de l'architecte - Saison 1 > Psychanalyse de l’architecte – Sentiments de déjà-vu

Psychanalyse de l’architecte – Sentiments de déjà-vu

16 octobre 2018

Episode 6 – L’associé principal (selon lui) de l’Agence Du Pont & Du Bois Architectes Associés commence à prendre goût à ces visites régulières chez la docteure Hazel, surtout en cette saison de récolte des noisettes. Il est à la fois anxieux et désireux de s’expliquer lui-même auprès d’une oreille attentive. Surtout que, à cette période de sa vie, il ne sait plus trop où il habite même s’il connaît le chemin par cœur.

«Le dégoût de la banalité et du plagiat peut avoir une conséquence fâcheuse ; il risque de vous ôter le goût à vos propres idées, quand vous les voyez reprises et défendues par d’autres». Henri Frédéric Amiel

Ethel Hazel – Comment allez-vous aujourd’hui ?

L’architecte (réjoui)– Ecoutez, ça va. Pour une fois, je me sens en pleine forme.

E.H. (d’un ton blasé, anticipant comme à chaque fois dans ce type de situation ce qui allait venir) – Justement, la dernière fois, vous vouliez parler de Géraldine me semble-t-il…

L’architecte – Ah Géraldine, oui, oui. (Sauf que la dernière fois, il ne passait pas encore la nuit à Villeurbanne quand Madeleine, sa femme et associée, est par monts par vaux. La rencontre avec Géraldine lui faisait un bien fou, au point qu’il n’avait soudain plus envie d’en parler). Vous vous souvenez que nous travaillons ensemble sur un chantier près de Lyon et elle m’a fait l’autre jour une remarque qui m’a troublé… (hésitant)

E.H. – … oui …

L’architecte – Excusez-moi si je prends tout ça dans le désordre.

E.H. (en étouffant un bâillement et jetant un coup d’œil à ses nouvelles pompes) – … bien ….

L’architecte – Voilà, il y a quelque temps, un ami architecte m’appelle et m’envoie deux photos, l’une d’un détail d’architecture de l’un de ses bâtiments, puis une autre, d’un autre architecte sur un autre bâtiment, du même détail quasiment reproduit au millimètre près. La ‘filiation’, pour le dire gentiment, semble évidente et je comprenais parfaitement le désarroi de cet ami. Il avait bossé pour créer ce détail qui avait tout son sens dans son projet, il se sentait floué d’être ainsi copié, sinon moqué puisque le détail n’avait plus le même sens dans un autre bâtiment construit par un autre. Vous comprenez ce que je veux dire docteur ?

E.H. (un peu perdue, ne voyant pas le rapport avec Géraldine, à moins que, un clone peut-être…) – Parfaitement, poursuivez.

L’architecte – La réaction de mon ami fut d’abord de vouloir poursuivre l’imposteur, de faire rendre gorge au malotru et d’affirmer à la face du monde qu’il y avait eu tricherie. Je lui conseillais alors de n’en rien faire car aucun maître d’ouvrage n’aime un architecte procédurier, surtout pour ce qui à leurs yeux est justement de l’ordre du détail. De fait, quand il a retrouvé son calme, il a suffi à mon ami de simplement relater l’histoire autour de lui, dans son réseau, et l’information a parfaitement circulée. Et tant pis pour le copieur. Il vaut mieux être le plagié que le plagiaire, non ? Et puis, résoudre les problèmes, c’est toujours mieux sans esclandre.

E.H. – (ha, esclandre, nous y voilà)… Géraldine ?

L’architecte (avec un brin d’impatience) – J’y arrive. Alors que nous discutions ensemble, Géraldine et moi, je lui ai fait part de la mésaventure de mon ami. «C’est une question difficile», me dit-elle. «Quelle est la part d’inspiration ? d’incompétence ? de cynisme ? de naïveté ? Il me semble que chaque cas doit être différent selon les intentions des uns et des autres». Elle a raison bien sûr. Je me souviens d’ailleurs, nous préparions à l’agence un concours pour un centre nautique. Du coup, j’esquisse un croquis que j’explique en quelques mots jusqu’à ce que Madeleine me fasse remarquer que je venais de dessiner peu ou prou les thermes du Havre de Nouvel… Jean Nouvel, un grand architecte français, excusez-moi.

E.H. – Je connais Jean Nouvel.

L’architecte (surpris) – Vous connaissez Jean Nouvel ?

E.H. (levant les yeux au plafond) – Pas personnellement non, je le connais de nom.

L’architecte (déçu) – Ah…. Bref, sans m’en rendre compte, en réfléchissant tout haut, j’étais partie sur une idée de piscine qui n’avait rien à voir avec moi ou l’histoire que je souhaitais raconter pour cet équipement. Remarquez quand même que je l’aurais peut-être mieux construit.

E.H. – ?

L’architecte (s’en voulant déjà de son accès de vanité) – Les thermes du Havre…

Mais bon, cette anecdote m’a ébranlé et suscite une question : peut-on de bonne foi reproduire sans s’en rendre compte quelque chose que l’on a déjà vu quelque part et dont on ne se souvient pas a priori ? C’est à ce moment-là que Géraldine me dit : «Toi par exemple, c’est le second bâtiment que nous faisons ensemble et, en toute honnêteté, je n’ai pas eu beaucoup de surprises pour ce second bâtiment, j’ai eu le sentiment d’avoir tout compris dès le premier, qui m’avait bien plu».

J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête !

Depuis cette question me tracasse et, de fil en aiguille en pensant à mon ami, j’en suis venu à me demander si je n’étais pas moi-même en train de ne plus jamais refaire que la même chose, de copier mes propres solutions à l’envi sous prétexte qu’elles marchent ? Depuis quelques jours, je m’enferme dans mon bureau et je regarde tout ce que nous avons construit depuis 20 ans à l’agence ; parfois j’ai le sentiment qu’un vrai fil rouge relie tous ces ouvrages, à d’autres moments j’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous, qu’ils sont tous bâtis sur la même grille de lecture, exactement comme le font les filles de la communication de l’agence qui appliquent dans leurs communiqués toujours les mêmes modèles. Qu’est-ce qui fait le style ? Je ne sais même plus s’il y a une signature à mon travail et laquelle ? Depuis la conception-réalisation, parfaitement calée sur les normes, tous les bâtiments finissent par se ressembler et, pour les miens, je crains qu’ils ne finissent par se ressembler entre eux.

E.H. (attentive désormais devant son émoi) – Vous craignez de vous plagier vous-même ? Est-ce possible ?

L’architecte (agité) – C’est exactement cela, je crains de me plagier moi-même. Dit autrement, j’ai peur d’avoir renoncé à l’architecture en quelque sorte. D’ailleurs, c’est un autre sujet de discussion avec Madeleine. Aujourd’hui que j’ai de l’expérience, que je suis en toute modestie un peu connu et respecté (en toute modestie, mon œil !), je sens donc que je pourrais partir dans des choses un peu plus radicales, ouvrir le champs des réflexions, quitte à perdre quelques concours, mais au moins tenter de redonner du souffle à notre pratique (à notre couple, pensa-t-il furtivement).

E.H. – Et pourquoi pas ?

L’architecte – C’est un autre point de discorde entre nous. Elle prône dans ses conférences, comme je vous l’ai déjà dit, une architecture que nous ne savons pas faire. Mais en réalité, pour le quotidien de l’agence, elle est plutôt conservatrice – ne pas prendre de risques, il faut faire tourner l’agence, tu veux faire quoi, licencier des gens ? Tu commences par qui ? et gnagnagna… Du coup l’agence, dont nous sommes les deux associés fondateurs, semble incapable de dépasser ce paradoxe. Pour ma part, je suis prêt à retrouver l’énergie et l’enthousiasme originels de ma passion pour ce métier. C’est comme une nouvelle jeunesse en quelque sorte et à mon âge c’est peut-être même le bon moment pour un architecte de briser ses chaînes.

E.H. – A condition de ne pas reproduire une situation que vous auriez déjà vécue…

L’architecte – Que voulez-vous dire ?

E.H. – Ce regain de forme, il est apparu d’un coup d’un seul ?

L’architecte (embarrassé, se sentant rougir) – Les circonstances ne sont pas les mêmes.

E.H. – Les circonstances ?

L’architecte – bah oui, quand j’ai rencontré Madeleine…

DRIIIINNNNNN DRIIINNNNNNNN

L’architecte (heureux comme jamais d’être sauvé par le gong) – Merci docteur.

Quelques minutes plus tard, au moment de démarrer son scooter, il voit la plaque du Dr. Hazel près de la porte d’entrée. Il se souvint de ses derniers mots. Ah ça non, pas de risque de clonage entre Madeleine et Géraldine ni de confusion entre la glace et le feu, entre l’Alaska et Cuba. Cette pensée le rassérène et, finalement, lui donne grande confiance. Il se dit donc qu’il est temps d’aller manger un morceau.

Dr. Nut (d’après les notes d’Ethel Hazel)

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Par La rédaction Rubrique(s) : Psychanalyse de l'architecte - Saison 1

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