Conçu par les Ateliers Jean Nouvel, le musée national du Qatar a ouvert ses portes au public le 28 mars 2019. Erigé autour du palais historique restauré du Qatar et entouré de vastes jardins, il accueille des collections riches d’objets rares et des commandes d’œuvres d’art. Communiqué.
L’architecture dynamique de Jean Nouvel évoque la géologie du Qatar tout en rendant compte de son histoire sociale et culturelle. Évoquant le projet, l’architecte a confié : «Le Qatar a des liens profonds avec le désert, sa flore et sa faune, ses populations nomades et ses longues traditions. Pour refléter toutes ces dimensions, j’avais besoin d’un élément symbolique. C’est ainsi que j’ai pensé à la rose des sables, une sorte d’architecture miniature émergeant du sable constituée de cristaux formés par l’évaporation de l’eau sous l’action du vent. Le musée que j’ai développé à partir de cette idée, avec ses grands disques incurvés, ses intersections et ses éléments en porte-à-faux, est une entité à la fois architecturale, spatiale et sensorielle».
L’expérience muséale
Le programme comprend des galeries d’expositions permanentes, une galerie d’exposition temporaire, un auditorium (220 places), un forum (70 places), deux cafés, un restaurant, des boutiques, un centre de recherche, des laboratoires de conservation, des réserves de stockage, des bureaux et un parc public
Le Musée national du Qatar s’organise en trois sections composées de onze galeries dont la muséographie a été conçue par Jean Nouvel : les origines, la vie au Qatar et la construction de la nation. Le parcours chronologique, qui s’étend sur plus de 1,5 kilomètre, met en valeur des œuvres et des objets datant de l’ère géologique antérieure au peuplement de la péninsule jusqu’à nos jours.
Après la traversée d’une succession de volumes imposants, la visite culmine par la découverte du cœur de l’identité nationale qatarie, le palais restauré de cheikh Abdullah.
Chaque galerie constitue un environnement holistique qui raconte une partie de cette grande histoire par l’association créative de différents éléments (musique, contes, images d’archives, récits issus de la tradition orale, senteurs évocatrices). Conçues pour offrir des expériences diversifiées, les galeries replacent dans leur contexte les vestiges archéologiques et objets patrimoniaux remarquables présentés, parmi lesquels le célèbre tapis de perles commandé par le maharajah de Baroda en 1865, orné de plus de 1,5 million de perles du golfe Persique (émeraudes, diamants, saphirs), mais aussi des manuscrits, des documents, des photographies, des bijoux et des costumes.
Une architecture inspirée de la rose des sables
Le bâtiment, dont la forme s’inspire de celle de la rose des sables, se compose de larges disques entrelacés de section sphérique, de diamètres différents et de courbures variables. Les disques «verticaux» sur lesquels reposent des disques «horizontaux» constituent la structure de support de l’ensemble.
Le système de disques qui entoure le palais historique intègre les espaces d’exposition organisés selon un parcours elliptique autour d’une cour centrale (le caravansérail), où peuvent être programmés des événements culturels en extérieur. Paré d’un revêtement en béton couleur sable en accord avec l’environnement local, le bâtiment semble émerger de la terre et fusionner avec elle. Les ombres générées par les éléments en surplomb permettent aux visiteurs de se promener à l’extérieur, et protègent l’intérieur du soleil et de la chaleur.
Tout comme l’extérieur, l’intérieur est un paysage de disques entrelacés. Les finitions sont neutres et monochromes. Pour les sols, du béton ciré couleur sable intégrant de petits fragments minéraux a été utilisé. Les parois verticales sont revêtues de stuc-pierre, un enduit traditionnel à la chaux imitant l’aspect de la pierre. Les volumes intérieurs étant différents, aucune galerie ne se ressemble, ce qui donne à la visite un goût d’aventure et de surprise.