Ilink a été façonné par une histoire particulière. Trois promoteurs, avec Block, Guinée*Potin et Explorations Architecture à la maîtrise d’œuvre, ont intégré les futurs usagers dans la réflexion dès la conception du projet. L’îlot démonstrateur qui a ouvert ses portes en novembre 2018 donne l’impulsion d’une ville attrayante et stimulante à l’ensemble du quartier de la Prairie-au-Duc.
Le programme îlink (22 000m²) compte 187 logements (20 % de logements en accession abordable, 30 % en hab. social pour les seniors), 6 000 m² de bureaux, près de 500 actifs, dont le pôle Europe de Nantes Métropole, des espaces mutualisés (jardin partagé, coworking et atelier multi-usages), 2 000 m² d’activités (crèche, théâtre jeune public…) et de commerces en rez-de-chaussée (épicerie, restaurant, yoga…) et une conciergerie de quartier.
Impulsée par la SAMOA (aménageur de l’île de Nantes) en 2012, la consultation pour la construction de cet îlot pilote au sein du quartier de la Prairie au Duc avait vocation à encourager la mixité sociale, la mutualisation des espaces et l’animation des rez-de-chaussée.
Trois promoteurs, QUARTUS, Vinci Immobilier et Adim Ouest, le bailleur social Harmonie Habitat et l’agence conseil SCOPIC, sensible aux problématiques de territoire, se sont regroupés pour y répondre. Ce groupement d’acteurs, qui ne changera pas de 2012 à 2018, innove fortement pour penser autrement la ville de demain.
«En tant qu’aménageur, la SAMOA réfléchi depuis plusieurs années à intégrer cette maîtrise d’usage, notamment au travers des consultations d’opérateurs. Avec îlink, nous tournons le dos à une ville générique, que l’on pourrait voir partout ailleurs. C’est un bâtiment totem de notre volonté de construire un urbanisme centré sur les usages, de créer une ville stimulante», indique Jean-Luc Charles, Directeur général de la SAMOA.
«L’identité de la Prairie au Duc est intimement liée à la culture comme dynamique urbaine. Cette façon inédite de faire la ville contribue à l’invention de nouveaux modes de vie. Le rapport particulier que ce quartier entretient avec la culture ne se traduit pas par des produits figés ou patrimoniaux mais comme des productions en mouvement», souligne l’équipe de maîtrise d’œuvre, Block avec Guinée*Potin et Explorations Architecture.
«Le travail sur le programme aboutit au dessin de trois entités de quatre à neuf niveaux qui se juxtaposent par des relations de mitoyennetés. Le cœur d’îlot dessiné par B.A.S.E constitue un espace paysager qui offre une réelle interface entre l’espace public et privé. Il est support à une appropriation des habitants», poursuivent les architectes.
Au nord, sur le front du parc des chantiers, un bâtiment de cinq niveaux est constitué d’une façade minérale lisse de teinte béton gris clair. Suivant le dessin de grille, il communique l’image d’une architecture à la fois empreinte du quai de la fosse dans son gabarit et des bâtiments industriels historiques de l’ile dans sa matière.
A l’est, le bâtiment équerre affiche une façade plus légère qui poursuit la géométrie générale à travers un dessin de coursives donnant sur les appartements en duplex. Cette rupture géométrique articule par le vide le lien avec l’immeuble de bureaux de neuf niveaux. Ce dernier dessine un point haut voulu dans la volumétrie générale. Il est une réelle interface entre la ville et le projet. Cet élément figure le site et le rapport au lointain.
«Le long du parc des Chantiers, le front bâti est conçu de façon homogène et contemporaine en réponse aux bâtiments du XVIIIe siècle du quai de la Fosse, de l’autre côté de la Loire. Des émergences ponctuelles, des petites tours en quinconce et des bâtiments plus bas au sud, permettent de ménager des vues en biais. Avec la création de ce nouveau quartier, l’enjeu était également de construire un lien entre le quartier de la Création et la pointe ouest de l’île», souligne Anne Mie Depuydt, architecte-urbaniste agence uapS, maîtrise d’œuvre urbaine de l’île de Nantes entre 2010 et 2017.
«Avec la création de nouveaux usages et services, la Samoa cherche à développer des communautés habitantes à l’échelle de l’immeuble, de l’îlot et du quartier, afin de créer les conditions d’une ville agréable et accueillante», conclut Jean-Luc Charles.
Découvrir plus avant le quartier Prairie-au-duc/Parc des chantiers
Depuis octobre 2003 et jusqu’en 2037, la Samoa (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique) assure le pilotage global du projet de l’Île de Nantes et sa mise en œuvre opérationnelle. Territoire composite de 337 hectares avec près d’un 1,5 million de m² constructible et situé face au centre historique de la ville, l’île de Nantes connaît depuis 15 ans un renouvellement urbain important.