Sur l’Ile de Nantes, l’agence nantaise TICA et l’agence parisienne Palast présentent le processus de conception de l’opération du lot BETY, qui fait partie du bloc B du quartier République. Il comprend 52 logements sociaux et 27 logements Bail Réel Solidaire (BRS), répartis en cinq immeubles de différents gabarits (de R+1 à R+7). Des enjeux urbains à différentes échelles. Découverte.
L’échelle du quartier République
La place Suzanne Noël, la polarité du quartier
Le lot BETY représente l’archétype du lot d’habitation développé dans la fiche de lot du quartier République, par sa densité, sa morphologie fermée créant une intériorité au sein même de l’îlot B, et surtout sa situation urbaine, en interaction avec des espaces publics structurants à l’échelle du quartier. À l’est, la rue Barbe Torte, prolongée depuis la place François II, connecte le nouveau quartier avec le nord de l’île de Nantes. Au sud, la rue Gisèle Halimi est la voie principale irriguant l’ensemble du quartier d’est en ouest. Au nord et à l’ouest, le lot BETY est bordé par la rue des Voisins, une venelle résidentielle organisée en zone de rencontre traversant l’ensemble des blocs.
La place Suzanne Noël sur la rue Gisèle Halimi, constitue une des polarités principales du quartier. Son dessin en pan coupé fait directement écho aux deux places existantes les plus proches, la place François II et la place de la République. La façade en plan coupé du lot BETY, au même titre que celle du lot ANDY invite à penser des espaces extérieurs pour les logements et la terrasse du futur commerce.
Un épannelage varié dialoguant avec les îlots voisins
L’épannelage (forme urbaine et hauteurs) varié des volumes constituant les différents lots est pensé de manière itérative que ce soit en termes de rythme urbain, de perspectives, d’ensoleillement ou de vis-à-vis. En ce sens, la position de l’émergence en R+7 sur l’angle nord/est s’inscrit dans la fiche de lot et dialogue par un jeu de quinconce avec les émergences des lots ANDY et AMIR.
L’échelle de l’îlot B
Deux formes urbaines contrastées
Le projet BETY reprend les principes de la fiche de lot avec une densité plus forte le long de la rue Barbe Torte et de la rue Gisèle Halimi (bâtiments A, B et C). À l’inverse les bâtiments D et E le long de la rue des voisins à l’intérieur de l’îlot B sont pensés comme des volumes plus bas avec une typologie de maisons en bande (le bâtiment D). Le contraste entre les deux formes urbaines porte sur la volumétrique, les modes constructifs et le traitement des façades (structure et bardage bois sur la rue des voisins et plus minérales et métalliques sur la rue Gisèle Halimi).
La placette de l’école
La particularité du bloc B est d’intégrer un groupe scolaire à l’angle nord- ouest. Cet équipement va créer un flux piéton important le matin et l’après-midi notamment sur les voies piétonnes. L’intersection entre le chemin des Écoliers et la rue des voisins est l’occasion de créer une placette au cœur du Bloc B. Des logements en RDC sur le bâtiment E, dans la continuité des maisons, accompagnent le frontage paysager des façades de la rue des voisins sur la place se retournant sur la façade Ouest du lot BETY.
Mutualisations
La conception urbaine du quartier République pense des mutualisations à l’échelle de ces grands îlots : espaces plantés en pleine terre, gestion des eaux de pluies, stationnement…
Sur la question du stationnement, l’ensemble du parc de stationnement de l’îlot B, et donc du lot BETY, est prévu au sein du lot BOUL. La connexion entre ce stationnement, la rue des voisins et les halls du lot BETY se fait via un porche pour faciliter le parcours des résidents.
L’échelle du lot BETY
Maximiser le cœur du lot planté
Le projet cherche une certaine verticalité sur les volumes donnant sur la rue afin de maximiser la surface du jardin central en pleine terre. Si ce jardin en pleine terre constitue à l’échelle de l’îlot une respiration verte et une zone perméable, il permet à l’échelle du lot BETY d’offrir un cadre de vie planté pour l’ensemble des résidents, servant de filtre végétal.
Le cœur d’îlot
Un espace de pleine terre d’un seul tenant
Le parti pris exprime l’idée du patio vert. Une circulation périphérique en béton sablé relie les porches et les accès rez-de-chaussée. Ce principe permet de dégager un vaste espace central de pleine terre d’un seul tenant.
Un sol retrouvé
Les architectes ont souhaité travailler l’idée du sol naturel qui s’affranchit de la rectitude et trouve son propre vocabulaire. Le jardin central est donc en creux, modelé et engazonné. La pente générale est épaulée sur trois côtés par une longrine béton de 0,40 m de hauteur faisant assise. Les eaux pluviales seront tamponnées aux points bas, modelés en légères cuvettes.
Une présence arborée, un étage vert
Le cœur d’îlot est planté d’une dizaine d’arbres tiges dont au moins trois seront plantés en forts sujets. Ce « petit bois » donne une échelle et une ambiance propres au jardin, fait à la fois voute verte et canopée. Les terrasses des petites maisons (bâtiment D) sont délimitées latéralement par des ganivelles et par des haies arbustives qui font office de clôture souple le long du cheminement. La rive nord du jardin, la plus ensoleillée, est dédiée aux potagers de pleine terre.
Culture habitante
Les espaces communs du quotidien
À travers la notion de « Culture habitante » nous souhaitons poser la question des formes de voisinage auxquelles nous aspirons. L’objectif étant de créer les conditions nécessaires pour encourager des usages différenciés et favoriser le lien social.
Des qualités résidentielles variées
Chaque logement est pensé comme une singularité intime et individuelle mais également comme partie d’un tout urbain. Chaque bâtiment développe une manière particulière d’accéder à son logement, des qualités de plans variés selon la géométrie du bâtiment, l’orientation et le contexte urbain, un rapport à l’extérieur singulier se traduisant dans le type de prolongements extérieurs et le dessin des façades.
En termes de qualité intérieure des logements, des planchers bois apparents sont prévus pour les logements en structure bois (bâtiments A,D et E). Des hauteurs généreuses à 2,70 m dans les logements sont prévues pour l’ensemble des bâtiments.
Rationalité verticale
Dans la production immobilière actuelle, un immeuble résidentiel est généralement composé d’une superposition verticale de niveaux différents liée à des logiques de commercialisation : un rez-de-chaussée d’activité des niveaux bas accueillant des petits logements et des grands logements dans les derniers niveaux.
Le projet propose à l’inverse une rationalité verticale. Chaque bâtiment développe un étage courant pour une rationalité technique et économique du projet tout en affirmant une verticalité des volumes pertinente avec l’idée de mitoyenneté et d’écriture faubourienne. Ce principe d’organisation permet ainsi de développer des bâtiments avec un seul vrai étage courant, avec une structure rationnelle et optimisée, sans reprises, avec des positions de gaines les plus pertinentes par rapport à l’aménagement des logements, sans compromis entre plusieurs niveaux différents, sans dévoiement compliqués.
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A propos de la SAMOA
La Samoa est une société publique locale créée en 2003 à l’initiative de Nantes Métropole. Elle est chargée jusqu’en 2037 de l’aménagement de l’île de Nantes et du développement économique des filières culturelles et créatives sur le territoire. Cette originalité lui permet d’expérimenter de nouvelles manières de fabriquer la ville et ses usages. Territoire de 337 hectares en mouvement, l’île de Nantes se positionne comme un véritable laboratoire in vivo.
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SAMOA
2, ter quai François-Mitterrand
BP 36 311 – 44263 Nantes Cedex 2