L’agence TVK (Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler), invitée à la 17ème Biennale d’architecture de Venise – dont le commissaire est Hashim Sarkis et le thème développé est «How will we live together ?» – présente La Terre est une architecture.* Communiqué.
« La Terre a été plate, puis ronde. Maintenant, la Terre est une architecture ».
À l’occasion de la 17ème exposition internationale d’architecture, TVK présente les résultats d’une recherche initiée depuis 2015 lors de l’exposition La Terre est une architecture à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, à l’invitation de Francis Rambert, pour le lancement de la Plateforme de la création architecturale.
En 2020, le Fonds de dotation de TVK est créé et vise à soutenir une éducation critique à l’architecture et une création émergente, renouvelée et transversale à travers des programmes d’accompagnement, de recherche et de prospective – définis et développés à l’année, auprès de et avec des partenaires locaux, nationaux et internationaux.
« En tant qu’architectes nous explorons de nouveaux concepts et représentations pour appréhender l’animation de la Terre et pouvoir la prendre en compte dans nos projets architecturaux et urbains. La Terre se forme et transforme en permanence – en particulier la fine pellicule qui occupe les 15 derniers kilomètres de sa surface. Ce phénomène complexe et vital est décrit de plus en plus finement par les recherches contemporaines sur les interactions entre êtres vivants, substances chimiques et phénomènes géologiques. L’action des humains n’occulte pas l’action et la réaction des autres puissances terrestres », expliquent Pierre Alain Trévelo & Antoine Viger-Kohler.
« Le titre « La Terre est une architecture », volontairement ambigu, rapproche deux termes a priori contradictoires pour essayer de les penser ensemble et prendre ainsi acte d’un nouvel état du monde. La Terre n’est plus le décor fixe et naturel de l’architecture humaine, mais un corps continuellement formé et transformé par les actions et réactions de tous ceux qui, vivants ou non-vivants, l’animent. Les humains sont une des puissances majeures qui participent au vaste chantier commun des matières et des vivants. L’architecture doit être pensé à partir de cette position d’interdépendance : elle n’est plus simplement posée sur la Terre, elle est la mise en forme permanente du monde », indiquent les fondateurs, en 2003, de TVK.
La Terre est une architecture : un livre et une installation monumentale
L’installation de TVK est exposée dans la première salle principale du pavillon central des Giardini de la Biennale. Elle se distingue des maquettes d’architecture traditionnelles par ses dimensions monumentales (3,5 x 7 mètres) et se compose de cinq continents caractérisés par des pièces spécifiques inspirées de lieux réels (Chine mer, Méditerranée, Bassin parisien, le continent américain, les îles du Pacifique…).
L’installation se tourne vers le futur de la Terre, par la représentation d’un monde fictif où l’enchevêtrement des infrastructures avec le sol est rendu visible. En référence aux situations réelles du livre, les lignes, surfaces, volumes, et fragments construisent un ensemble d’archipels transformant le sol et participant à l’apparition d’une nouvelle couche géologique en formation.
L’architecture de cette Terre fictive émerge de cet ensemble sédimentaire où s’entremêlent roches, terres, résidus organiques et artefacts humains. L’installation comportera aussi des vues de la maquette numérique déployées sur les murs autour de la maquette offrant d’autres interprétations de l’œuvre physique.
Par cette recherche, TVK pose un regard critique autant que prospectif sur les modes d’aménagement terrestres actuels, qui accaparent toujours plus la surface de la Terre mais porte aussi une approche inédite de l’écologie.
L’installation présentée à Venise et le livre (Éditions Spector Books) La Terre est une architecture / The Earth is an architecture inversent cette tendance pour montrer le sol comme une région commune du monde, une infrastructure primaire et inaliénable, un soubassement partagé.