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Accueil > Chroniques > Tête-à-queue pour le C42 de Manuelle Gautrand

Tête-à-queue pour le C42 de Manuelle Gautrand

13 février 2018

@Manuelle Gautrand

Le 7 février 2018, les rédactions ont reçu un communiqué de presse (CP) de Manuelle Gautrand intitulé : ‘Fermeture du « C42 » 42, avenue des Champs-Elysées à Paris’. C’est l’occasion d’apprendre que l’ouvrage qui a fait la réputation internationale de l’architecte est fermé depuis le 1er janvier 2018. Selon le communiqué, il serait même promis à démolition. C’est grave docteur ?

«J’ai fait un musée de l’automobile», explique Manuelle Gautrand, à juste titre, à propos de ce bâtiment dédié à la marque Citroën. En effet, elle a tellement bien répondu à la commande – «l’ADN de la marque» -, que la marque partie, plus personne ne sait que faire de ce bâtiment, comme d’une statue ayant connu des jours meilleurs et désormais encombrante dans le jardin. A tel point que, selon le communiqué de Manuelle Gautrand, une destruction pure et simple est envisagée.

@Manuelle Gautrand

Ce bâtiment fut acclamé à sa livraison. Je le connais bien car à chaque visite en famille sur les champs Elysées, les enfants étaient encore petits, nous ne manquions pas d’y faire un tour, de bas en haut puis de haut en bas. La visite était un plaisir à chaque fois renouvelé, beaucoup plus que n’importe quel détour dans un ‘Disney store’ ou un ‘sports store’ un peu vulgaires. C’était une visite sans autre but qu’elle-même, pour le bâtiment et l’atmosphère un peu étrange et éthérée du lieu. Il n’y avait rien à acheter – sinon quelques babioles – rien à vendre. Un bâtiment unique et une destination, dans les deux sens du terme, unique également. Considérant le prix du m² sur les Champs, cela tenait du miracle !

Cela me fait penser à ces brasseries aux noms bien parigots, ‘établies depuis 1910’ et qui ne changent jamais de nom parce que cela porte la poisse. Elles se retrouvent aujourd’hui victimes de la même pression financière que Manuelle Gautrand sur les Champs Elysées. Pourtant l’œuf mayonnaise est autant dans l’ADN de la France que les chevrons de Citroën. Ou est-ce encore vraiment le cas ? L’ADN a-t-il muté et la société toute entière avec lui ? Qui veut encore un œuf mayo pour le déjeuner ?

Manuelle Gautrand pouvait-elle penser que son bâtiment demeurerait intact sur les Champs-Elysées ad vitam aeternam ? Certes elle avait le droit de l’espérer, c’est le seul bâtiment neuf construit sur les Champs depuis 1975, mais l’idée qu’elle se fait – et nombre d’entre nous avec elle – de la valeur, voire de la beauté pourquoi pas, et de la durée d’un bâtiment n’est-elle pas surannée à l’heure de la financiarisation de l’espace, de tous les espaces ?

@Philippe Ruault

Alors sur les Champs, faut-il être surpris : aujourd’hui le C42, demain La Maison du Danemark ! Un jour, même le Fouquet’s finira par être ringard car moins en phase, c’est-à-dire moins rentable, avec les nouvelles technologies de financiarisation du m² parisien. En attendant, ailleurs en ville, à la place des bouchons et des boit-sans-soif s’installent des tisaneries et des épiceries vegan, socles de logements et de bureaux de plus en plus haut de gamme. Alors un musée de l’automobile, désormais l’ennemie du citadin branché, en plein sur les Champs, c’est un peu ‘has been’, ce n’est plus un symbole porteur comme disent les économistes. Et pourquoi pas une écurie comme nous y sommes !

Ce qui se passe pour le C42 est de plus révélateur d’une nouvelle échelle de temps. Aucun bistrotier n’imagine aujourd’hui que son troquet sera toujours là dans 100 ans, avec le même nom. Les architectes doivent-ils continuer à le penser pour leurs ouvrages ? A l’heure où nombre d’entre eux proposent, avec des arguments confondants, des bâtiments quasi démontables, quelle pérennité pour l’œuvre architecturale ? Est-ce encore une œuvre ?

Qui plus est, y a-t-il une économie pour des bâtiments – écoles, musées, bureaux, logements, etc. – vite construits, vite déconstruits ? Rien de radical dans le concept. C’est encore le cas dans nombre de sociétés, y compris occidentales, soumises à des contraintes climatiques fortes. Remplacez la contrainte climatique par la contrainte financière et le bâtiment qui remplacera le C42 sera peut-être construit en bambou et, si ça se trouve, ses propriétaires garderont le nom de C42, pour ne pas que ça leur porte la poisse. Ne faut-il pas reconstruire la ville sur la ville ?

@Philippe Ruault

Cela écrit, quelles qu’en soient les raisons, il est aisé de comprendre l’émoi de l’architecte. Au bout de dix ans à peine, son beau bâtiment déjà par terre, c’est profondément blessant.

Cela signifie peut-être que le nouveau maître de l’ouvrage, un ancien émir du Qatar qui a racheté le bâtiment en 2013 pour 77 M€, ne le trouve pas beau, lui, ce bâtiment. Ou, plus sûrement, qu’il ne le trouve pas pratique. Qu’en faire ? D’un autre côté, cela signifie peut-être un manque d’imagination de la part du nouveau propriétaire. Quoi, il achète à grands frais un bâtiment emblématique et un brin particulier dans son aménagement intérieur, laisse partir son premier locataire le mieux adapté, et ne sait plus ensuite quoi faire de son bâtiment ? Si gouverner c’est prévoir, alors …

Ou alors, l’opération était prévue de longue date. Le calcul a été vite fait. Tant de m² au 42 avenue des Champs sur tant d’étages, ça fait tant plus tant multiplié par tant HT moins la démolition TTC et moins les frais TTC de l’agence de Com pour expliquer la démarche = +++++tant et un rendement de tant en pourcentage. «Hey, not bad ! Roule ma poule». «En Citroën ?» «Arf arf, too funny !»

Et pourquoi pas, les investisseurs ne font rien d’illégal, cela se saurait !

D’ailleurs, pour Citroën, c’est peut-être un honneur. Dans des sociétés anciennes, quand un grand chef mourrait, il était enterré avec ses plus beaux atours et attributs, et parfois même avec toute sa smala. En 2007, lors de la visite de presse – nous y étions – l’architecte parlait de l’avenir. Elle disait avoir conçu un bâtiment qui «parvient à raconter ce que sera Citroën dans l’avenir». Dans la société moderne, Citroën s’en va, on rase son bâtiment.

@Philippe Ruault

«Qu’il soit démoli serait un crève-cœur pour moi, et sa dénaturation serait cruelle», indique Manuelle Gautrand. Que la démolition soit un crève-cœur, certes, mais sa dénaturation est-elle cruelle ? Si le bâtiment doit être adapté dans le temps à de nouvelles fonctions, pourquoi pas ? Je me souviens d’une remarque de l’architecte suisse Mario Botta. Comme nous parlions des maisons qu’il avait dessinées, je lui demandais s’il craignait l’arrivée d’un nouveau propriétaire de mauvais goût avec des meubles IKEA, il me répondit : «Si le mauvais goût du propriétaire dénature la qualité de la maison, c’est que l’architecte n’a pas bien fait son travail». En l’occurrence, peut-être que la volonté absolue de Manuelle Gautrand de répondre le plus précisément possible au programme d’origine est ce qui a finalement condamné l’ouvrage.

Ou alors, il lui faut accepter que le bâtiment vive une autre vie que celle qu’elle avait imaginée, ce qui est toujours infiniment mieux qu’une démolition, quitte à ce que le nouveau proprio ait un goût de chiottes. Même si le désarroi de l’architecte est compréhensible et que le devenir de ce bâtiment emblématique pose en effet questions, il demeure que, une fois livré, le bâtiment n’appartient plus à son auteur.

Et puis qui sait, dans 20 ans, un nouveau maître des lieux féru d’architecture en fera peut-être une rénovation remarquée et Manuelle Gautrand, invitée pour l’occasion, en sera sans doute émue.

@Philippe Ruault

Nul besoin donc pour Manuelle Gautrand de s’inquiéter pour son «image professionnelle». «Le préjudice moral que je subis est indiscutable, d’autant plus que sa localisation sur les Champs Elysées en fait un bâtiment ‘observé’ par des milliers de personnes qui passent devant tous les jours», écrit-elle.

Certes ce qui lui arrive n’est assurément pas une bonne nouvelle mais d’une part, les milliers de personnes qui passent devant son bâtiment inoccupé, depuis un mois seulement, ne connaissent pas le nom de l’architecte et s’en fichent comme de l’an 40 et il n’y a donc aucun préjudice pour l’agence, et, d’autre part, tous les professionnels de l’architecture au sens large – les maîtres d’ouvrage, les investisseurs, les journalistes, et tous les architectes évidemment – savent sans confusion possible qui a construit cet immeuble et pourquoi.

Manuelle Gautrand conclut son communiqué de presse en expliquant tenir «à porter ces informations à la connaissance du public afin de répondre aux questions que nombre de personnes ne manquent pas de se poser concernant cette soudaine fermeture».

Faire appel à la profession pour tenter de défendre le C42, son bâtiment, c’est de bonne guerre. Toutes griffes dehors ? C’est bien le moins sinon ce n’est pas la peine d’aller à la baston.

Dont acte.

Christophe Leray

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Chroniques, Editos Mots-clés : Manuelle Gautrand, Musée, Paris

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