Pour la 17ème édition du Palmarès architecture Technal, 119 participants ont candidaté, répartis dans six catégories (Habiter Individuel, Réhabiliter – Habitat Individuel, Réhabiliter, Étudier, Travailler, Découvrir). Six prix et un prix spécial du Jury ont récompensé les ouvrages les plus emblématiques. Découverte des ouvrages primés.
Une maison de verre
Prix HABITER – Maison M. Meudon (92)
Agence d’architecture : DDA – Devaux & Devaux Architectes (75)
Maître d’ouvrage privé (92)
De retour en France après plusieurs années en Hongrie, les maîtres d’ouvrage recherchaient activement un terrain à Meudon qui pourrait donner vie à leur rêve de maison privilégiant le rapport intérieur/extérieur. Ils se sont rapprochés de l’agence DDA – Devaux & Devaux architectes, sensible, tout comme eux, à la relation entre le dedans et le dehors.
La maison de 260 m² est implantée en mitoyenneté est-ouest. La façade Sud est totalement vitrée sur une largeur de 9 m et l’ensemble des trois niveaux. Sur la façade nord, côté rue et voie ferrée, les architectes ont favorisé naturellement les espaces «servants» (entrée, salle de bain, sauna et cuisine) avec un vitrage doté d’une performance acoustique de 40 dB pour limiter les bruits extérieurs. En toiture, une verrière laisse pénétrer le soleil au cœur de la maison, sur le bassin de nage et l’escalier-bibliothèque.
Chaque niveau bénéficie de perspectives traversantes qui maximisent les vues et la lumière naturelle. Sur les deux façades, un dispositif de volets «papillon» en bois joue un rôle de brise-soleil, protège l’intimité des occupants et sécurise la villa tout en apportant du mouvement à l’ensemble.
Les principaux matériaux utilisés sont l’aluminium pour les menuiseries, le bois pour les occultations et les aménagements intérieurs (escalier-bibliothèque en particulier), la pierre pour les sols extérieurs et le béton pour les sols intérieurs.
Un loft industriel baigné de lumière – The new garage, Paris
Prix REHABILITER – logements individuels
Agence d’architecture – ITAR Architectures (75)
Maître d’ouvrage privé (75)
La transformation de cet ancien garage industriel parisien, des années 1930, en un loft et des bureaux contemporains et lumineux de 700 m² constituait un véritable défi pour l’agence ITAR Architectures. Sans s’affranchir des problématiques structurelles et contextuelles du lieu, les maîtres d’œuvre ont réussi à révéler ses potentialités architecturales en exploitant toutes les lignes fortes du bâtiment. Le jeu de sculpture des volumes et l’articulation des espaces font la part belle à la lumière et offrent divers panoramas vers le ciel, le végétal ou la façade d’un hôtel particulier.
Les anciennes verrières de verre armé ont été déposées et remplacées. Elles éclairent zénithalement tous les espaces à vivre. L’élégance de leurs profilés en aluminium magnifie la structure consolidée en petit fer, et permet d’allier finesse du dessin d’origine et performance thermique (1,7 W/m².K). Des ouvertures à soufflet assurent la ventilation naturelle et optimisent ainsi le confort intérieur des occupants. Des stores extérieurs, dissimulés par les épines des profilés, ont également été mis en œuvre pour les protéger de la chaleur.
Jeux de pleins et de vides en volumes
Prix RÉHABILITER – Tertiaire
Siège social de la Fédération Départementale d’Énergies du Lot, Cahors (46)
Atelier d’architecture Franck Martinez (46)
Maître d’ouvrage : Fédération départementale d’énergies du lot (46)
Au bord d’un petit bras de rivière, face à la presqu’île du stade de Cahors, les nouveaux bureaux de la Fédération Départementale d’Énergies du Lot (FDEL) occupent une ancienne parcelle maraîchère. Ce terrain en zone inondable a amené l’architecte Franck Martinez à surélever cet ouvrage de 600 m². Il a imaginé un volume tout en longueur, lié à une ancienne bâtisse du XVIIIe siècle soigneusement conservée et réhabilitée.
Le bâtiment s’oriente vers une typologie rationnelle d’immeuble de bureaux. Son enveloppe est rythmée par une trame régulière, alternant éléments en béton (3,20 m) et 50 ensembles menuisés. La composition dynamique des pleins et des vides contraste avec la bâtisse existante et son ordonnancement régulier. Pour se protéger du soleil, les menuiseries accueillent des claires-voies métalliques fixes ou des stores motorisés selon l’exposition des façades est/ouest.
Les bureaux s’organisent de part et d’autre d’une circulation centrale donnant lieu à deux épaisseurs de locaux. À l’est, les services, les circulations verticales et les locaux communs sont privilégiés. À l’ouest, sur le jardin paysager, les différents services du programme s’alternent avec de petits patios toute hauteur.
Jeux de transparence et de matières
Prix ÉTUDIER – Lycée La Plaine, Saint-Denis (93)
Agence d’architecture : Brenac & Gonzalez & associés (75)
Maître d’ouvrage : Région Ile-de-France – Unité lycées (75)
Ce nouvel établissement scolaire regroupe un lycée international et son internat, situés au cœur de la ZAC Montjoie, au sud de la ville de Saint-Denis en pleine mutation. Par sa dimension et son programme d’envergure de 15 500 m², il représente un double enjeu, urbain et architectural, pour cet écoquartier. L’agence Brenac & Gonzalez & Associés a souhaité imaginer un projet largement ouvert sur la ville et participant à la vie quotidienne des habitants.
Les volumes se soulèvent pour dégager des perspectives et des connexions visuelles entre l’espace public, le parvis, la cour, le préau ou encore les jardins intérieurs, une transparence qui se retrouve en façade.
Les façades sont traitées comme un entrelac de rubans en mouvement. Passant imperceptiblement de l’extérieur vers l’intérieur, ces glissements de plans, sont valorisés par un changement de matières et de matériaux selon leurs situations. Côté ville, des panneaux de béton texturé blanc habillent les parois, côté intérieur le parement de bois gris prend possession des méandres volumétriques de la cour de récréation. Le jeu entre l’aluminium et le bois est renforcé par une tonalité Bronze qui se fond dans l’enveloppe bois et s’oppose au béton blanc.
Un bâtiment public prend possession de la forêt
Prix TRAVAILLER – Ateliers municipaux et logement de fonction, Poigny-la-Forêt (78)
Agence d’architecture : Boidot Robin Architectes (75)
Maître d’ouvrage : ville de Poigny-la-Forêt (78)
Poigny-la-Forêt est l’une des communes prisées des Yvelines. Lorsque la mairie a eu l’opportunité de déplacer ses ateliers municipaux en périphérie et libérer ainsi un terrain en centre-ville, elle n’a pas hésité. Le site retenu se situe au cœur de la forêt classée de Rambouillet, à proximité immédiate des terrains de sports.
L’agence Boidot Robin Architectes a été sélectionnée par procédure adaptée avec remise d’intention architecturale. Plutôt que de juxtaposer les programmes, elle a imaginé un unique bâtiment public regroupant les équipements sportifs existants, les nouveaux ateliers municipaux et un logement de fonction de 65 m², lequel se niche dans deux chiens-assis XXL autour d’une terrasse en R+1.
Les différents usages du programme cohabitent sous un grand toit effilé, qui semble se glisser entre les chênes. L’ensemble est relié par une galerie en structure bois. Ce projet ambitieux et cohérent dialogue avec le cadre paysager telle une maison forestière et incarne parfaitement la vocation publique des lieux.
Rythme vertical et répétitif
Prix DÉCOUVRIR – Salle multisports « La Cimenterie », Landerneau (29)
Agences d’architecture : BVL architecture (75 – mandataire) – Rémy le Gall (29 – associée)
Maître d’ouvrage : Communauté de communes du Pays de Landerneau Daoulas (29)
Sur un socle de béton habillé de bois, la salle multisports «La Cimenterie» trouve ses sources de lumière naturelle sur son attique. Les quatre façades supérieures sont habillées de 1 430 m² d’ensembles composés aux dimensions originales. Leur grande hauteur de 7 m et leur fine largeur d’1,2 m accentuent la verticalité du bâtiment. Le rythme serré et répétitif des menuiseries en aluminium, marié aux épines métalliques en relief et jouant le rôle de brise-soleil, apporte une lecture esthétique particulière.
Le contraste entre le socle opaque, qui abrite l’espace d’accueil, les locaux de rangement, vestiaires, gradins, murs d’escalades…, et son attique haut caractérise l’architecture de ce projet d’envergure de près de 2 000 m². Il constitue un véritable élément signal au cœur de cet environnement urbain de Landerneau en pleine évolution (bâtiments industriels, terrains sportifs extérieurs, aménagements paysagers…). Sa rigueur structurelle symbolise également la vitalité sportive de la communauté de communes.
Faire cohabiter patrimoine et modernisme
Prix SPÉCIAL DU JURY – Musée des Pêcheries, Fécamp (76)
Agence d’architecture : Basalt Architecture (95)
Maître d’ouvrage : ville de Fécamp (76)
Ce bâtiment emblématique de la ville de Fécamp, datant de 1950, abritait une sécherie de poissons jusque dans les années 1980. Friche industrielle depuis cette époque, le lieu a été transformé en un grand musée regroupant l’histoire de la pêche en terres neuves, les Beaux-Arts, des espaces pédagogiques et un centre de documentation. L’agence Basalt Architecture, qui a gagné le concours, a proposé une réhabilitation de cet ouvrage patrimonial, résolument moderne et tourné vers l’avenir avec son nouveau belvédère.
La mutation du lieu est affirmée par le belvédère, posé sur le toit tel un objet indépendant. Ce triangle, en porte-à-faux à 20 m de hauteur, est habillé de 260 m² de murs rideaux. Cette façade de verre sur deux niveaux (6 m) offre une vue panoramique à 360° sur la ville, le port et la mer.
L’accès s’effectue par un ascenseur vitré, qui s’ouvre sur les différents niveaux du musée. Il donne à voir le contenu des collections comme le sommaire d’un livre.