La Maison de Gafarim (274 m²), livrée en 2018 à Ponte de Lima dans la région Nord du Portugal est, selon l’architecte portugais Tiago do Vale qui l’a conçue, un projet singulier qui témoigne d’une étroite dualité entre des codes vernaculaires et une compréhension ‘néoplastique’ de la forme, de l’espace et du paysage environnant. Communiqué.
Dans un contexte marqué par la fragmentation et la déconnexion, La Maison de Gafarim, tout en ajustant son échelle au milieu environnant, offre d’opaques volumes bordant la rue. Ceux-ci font écho aux masses denses et parallélépipédiques, propres à l’architecture populaire du nord du Portugal.
Ce projet s’inscrit dans le contexte de manière fluide et autonome : un objet indépendant parmi d’autres objets indépendants. De plus, par son économie de forme et de détails, il s’éloigne de l’ornementalisme post-rural qui caractérise le paysage portugais aujourd’hui.
L’apparence extérieure minimaliste de la maison Gafarim contraste avec un espace intérieur généreux, vaste et haut de plafond qui intègre le paysage lointain.
L’entrée offre un long moment de transition et un espace à part entière qui rompt avec l’extérieur.
De l’ombre à la lumière et de l’opaque au transparent, ce contraste progressif qu’offre l’entrée est un symbole fort qui met en lumière la duplicité et les contradictions qui font l’identité de ce projet.
Après une entrée comprimée qui conditionne le mouvement des arrivants, l’espace intérieur s’étend généreusement pour offrir une belle respiration favorisée par une double hauteur sous plafond. Ce beau volume accueille ainsi le programme à caractère social de la maison, qui réunit sur un même étage la cuisine, la salle à manger et le salon, rappelant ainsi l’organisation domestique qui caractérise les maisons vernaculaires de cette région.
L’espace propose une superbe transparence offerte par un large mur de verre qui donne à la fois sur le terrain et sur un beau panorama du Minho.
Par sa transparence, l’ouverture nord-est permet de contrôler le rapport à la lumière naturelle. Le matin, les rayons du soleil illuminent la maison en se reflétant notamment sur le miroir d’eau et l’après-midi, ces mêmes rayons pénètrent l’habitacle par la mezzanine pour l’éclairer chaleureusement. C’est donc cette lumière qui anime l’architecture au fil des jours et des années
Sans aucune séparation physique et concrète, l’espace privé s’organise de manière autonome, tous les lits étant orientés coté sud-est.
Un petit patio intérieur permet de desservir à la fois la chambre principale et les salles de bain. Ce patio est un moyen de créer un endroit qui, bien qu’étant à l’intérieur même de la maison, offre un espace symbolique à part.
Mêlant des références à la fois vernaculaires et contemporaines, mixant des volumes opaques et des surfaces ouvertes, la Maison de Gafarim est un projet marqué par la contradiction, l’opposition et aussi un peu par la provocation, le tout condensé dans une structure simple et pragmatique.