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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Stéphane Védrenne > La fin du commerce dans les écolos-cités interdites ?

La fin du commerce dans les écolos-cités interdites ?

29 septembre 2020

Alors que la crise sanitaire de la Covid semble s’installer dans la durée, ressurgit la crainte de la mort du commerce de rue.

Depuis quelque mois on ne compte plus les annonces de fermetures de boutiques. De H&M à Alinéa, en passant par Camaïeu, Zara, mais aussi des agences bancaires et d’assurances de toutes sortes…

Depuis quelques années, l’Internet endossait, seul, la responsabilité de la disparition du commerce de rue. Aujourd’hui, la Covid semble être le nouveau coupable idéal.

La ville et son développement sont indubitablement liés à l’essor commercial. Les villes se sont en grande majorité développées à des carrefours commerciaux. Depuis leurs origines elles sont des lieux d’échanges, sortes d’organismes voraces happant à elles des biens produits en masse pour les faire changer de mains au détail. Dans cette course commerciale, les villes ont toujours eu besoin pour vivre d’être les mieux connectées aux différents réseaux routiers et fluviaux jusqu’au XIXe siècle. Puis au début du XXe siècle ce fut l’avènement du chemin de fer, le développement des autoroutes, des plateformes aéroportuaires devenant l’objet de toutes les convoitises.

Depuis le début des années 80 et la création du Forum des Halles, à l’époque un pari osé, nous savons qu’un système de transport performant peut à lui seul générer une attractivité commerciale conséquente. Lorsqu’Unibail se lance dans la réalisation de ce centre commercial, personne n’aurait cru que cela marcherait et encore moins avec le succès qu’on lui connaît aujourd’hui !

Pourtant des précédents inverses étaient déjà connus : les projets d’urbanisme de dalle des années 60 appliquant à la lettre les règles Corbuséennes de différenciation des flux se sont généralement soldés par des échecs ; le commerce avec seulement un accès piéton et sans lien direct avec les moyens de transport ne survit pas.

Malgré ce constat, nos édiles ne semblent pas comprendre. La course à l’échalote de l’écologie urbaine engagée depuis une vingtaine d’années les a tous lancés dans une logique d’esthétisation des espaces publics dont le corollaire est l’éradication de l’automobile en ville. Pour les villes les plus importantes cela s’est accompagné à grands frais de la création d’une ou deux lignes de tramway pour « compenser » la perte de fluidité dans les déplacements.

Dans une ville de province, la zone de chalandise se situe entre 30 et 50 Km autour du centre et couvre donc des aires périurbaines et rurales importantes. Dans la mesure où ces zones ont déjà subi l’abandon de nombre de services publics, à commencer par les transports en commun, leurs résidents n’ont d’autre choix que de se débrouiller avec leurs voitures… auxquelles on interdit l’accès au centre-ville ! Le centre-ville se grève ainsi naturellement d’un bassin important de chalandise.

La suite logique ? Ce que les adeptes de l’urbanisme vertueux dénoncent : la création de centres commerciaux aux franges des agglomérations, près des grandes artères et avec de grands parkings pour happer les périurbains et les ruraux exclus de la vertueuse urbanité. Mais aussi, de préférence, au bout des lignes de tramway pour recueillir également les citadins, tout vertueux qu’ils sont, en mal de grandes enseignes.

Cet urbanisme tant dénoncé, et au demeurant dénonçable, n’est en réalité que la résultante des politiques qui vendent à leurs électeurs des villes propres et belles, dépourvues de tous désagréments liés à l’urbanité. Tout le monde veut des commerces mais personne ne souhaite les camions de livraison, ni les affluences du samedi. Tout le monde veut des restaurants et des bars au pied de son immeuble, mais s’ils pouvaient ne pas faire de bruit ni dégager d’odeurs lorsque l’on n’y est pas soi-même, de préférence !

En réalité le commerce répond à une équation très simple : minimum de contraintes + maximum de visibilité = un commerce qui fonctionne.

Ainsi, lorsque vous avez le choix entre, ouvrir une boutique dans une rue étroite, dans laquelle les livraisons doivent se faire sur des créneaux horaires précis – plutôt la nuit et sans faire de bruit ! – avec des véhicules non polluants, que l’on ajoute à cela une forte limitation d’accès pour une partie de votre bassin de chalandise, ou un emplacement dans un centre commercial où les livraisons peuvent se faire à toutes heures et avec un bassin de chalandise étendu et quasi garanti par la présence de « locomotives »… même si l’urbaniste peut le regretter, le choix du commerçant est vite fait !

Evidemment, aujourd’hui, l’Internet vient ajouter son grain de sel dans tout cela ; en effet l’absence de surface commerciale pour vendre à une population presqu’illimitée, c’est forcément tentant.

Revenons à nos centres-villes apaisés, écolo-bobo, avec leurs tramways : l’un des premiers effets à la suite de l’arrivée d’un tramway en ville est l’augmentation des baux commerciaux liée à l’augmentation de standing des espaces publics environnants. Il en résulte à chaque fois que de nombreux petits commerces ont disparu au profit de chaînes, notamment de vêtements, et de succursales de banques et d’assurances. Les uns trouvant là de quoi flatter leur image de marque tandis que les autres ont simplement les moyens de s’offrir de beaux pas-de-porte au plein cœur de villes.

Les premiers ont déchanté rapidement et ont doublé leurs boutiques « showroom » peu rentables d’autres boutiques lucratives dans les centres commerciaux périphériques. Tandis que les seconds, submergés par la déferlante d’offre en ligne, commencent à refermer progressivement leurs succursales. Lorsque la crise survient, il n’est pas difficile de comprendre que ce sont les boutiques les moins rentables qui sont sacrifiées les premières ; la qualité de vie urbaine n’a que peu de place dans ce choix…

Selon les lois de l’offre et la demande, les prix des pas-de-porte de centre-ville ne devraient donc pas tarder à baisser, offrant ainsi la possibilité à des petits commerces de se réimplanter. Mais dans une ville de « l’entre-soi-s » où l’on refuse, ou tout du moins, contraint les échanges avec la banlieue et la périphérie en général, seuls les petits commerces, ceux dont la zone de chalandise n’a besoin que de quelques îlots pour vivre, pourront se développer.

Autrement dit : le retour des métiers de bouche, tendance haut-de-gamme. Il faudra quand même assumer les contraintes d’approvisionnement et flatter l’ego du citadin vertueux !  Vraisemblablement aussi, de nouveaux commerces, ou activités liées à la tendance écolo-bobo-chic, vont apparaître. Cela suffira-t-il à remplir tous les pas-de-porte… ?

La périphérie, elle, va devoir se réinventer aussi ; les centres commerciaux en perte de vitesse depuis la crise de 2008 vont accuser un nouveau coup avec la crise sanitaire. Ces dernières années, pour masquer la désaffection des consommateurs, ces centres ont tenté de se « réinventer » ce qui s’est surtout traduit par des centres encore plus gros et intégrant des « attractions » pour divertir les consommateurs et les enfants de consommateurs durant leur shopping. Le succès est loin d’être à la hauteur des investissements. La Covid aidant, il est fort à parier que de nombreux centres commerciaux deviennent rapidement des coquilles vides ; les marques ayant déjà déserté les centres-villes auront de plus en plus d’intérêts à axer leur développement vers l’Internet. Il n’y a guère que les grandes surfaces alimentaires qui devraient parvenir à s’en sortir.

Néanmoins, pour le commerce, la position en interface entre les « écolo-cité » interdites et les campagnes pernicieuses promet un avenir serein. Entre les chalands ruraux captifs, faute d’autres solutions, et les citadins qui oseront franchir la barrière du quart d’heure que leur dicte l’urbanité responsable pour venir se ravitailler à des prix raisonnables, la frange urbaine commerciale semble être un pari peu risqué ! Aussi les urbanistes seraient bien avisés de prendre cette question à bras-le-corps plutôt que de la reléguer aux promoteurs commerciaux.

Faisant fi de tout cela, ou pas… le commerce sur l’Internet va continuer de se développer. Pour le plus grand plaisir coupable des urbains qui se font livrer leur dernier livre par les géants d’Internet en vantant les mérites de leur libraire de quartier. Mais aussi pour les ruraux qui peuvent ainsi avoir accès aux produits chics des magasins de centre-ville, sans avoir à s’y rendre…

L’urbain adepte du « tout transport en commun » garde ainsi bonne conscience : il évite les centres commerciaux et peut continuer à se trouver vertueux. Pour autant, s’il peut se défendre de l’artificialisation des sols par les centres commerciaux, celle bien plus importante des entrepôts logistiques se fait, certes loin de sa vue, au plus près des jonctions d’autoroutes, loin de toute urbanité dans cette campagne pernicieuse qu’il dénonce mais dont il n’est pas le dernier des responsables…

De rue, de centre, ou d’Internet, le commerce continuera de vivre. Les édiles doivent comprendre que la ville ne décide pas du commerce mais le commerce peut faire la ville si elle en accepte les règles du jeu.

Les villes moyennes qui commencent à avoir le vent en poupe doivent se méfier des sirènes auxquelles ont répondu leurs aînées. D’autres chemins plus vertueux et socialement plus responsables sont sûrement à trouver en cessant d’opposer systématiquement l’urbain et le rural, le commerce de rue et celui d’Internet. Il vaut toujours mieux essayer de conjuguer les forces de chacun plutôt que de chercher à diviser sur de mauvais concepts.

Stéphane Védrenne
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Par Stéphane Védrenne Rubrique(s) : Chroniques de Stéphane Védrenne

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