Atelier COMBAS Architectes (Sophie Delage, Pierre Le Quer, Mathieu Grenier, Éric Grenier), avec Atelier Regis Roudil, a livré en 2020 la cuisine centrale Allauch (Bouches-du-Rhône). D’une surface de 967,3 m² (Surface extérieure : 1 870 m²), l’ouvrage a utilisé la pente pour libérer le projet de ses contraintes. Communiqué.
C’est sur un terrain vierge de toute construction, une prairie nichée au sein d’un quartier en plein renouvellement, que la Mairie a décidé de programmer la construction d’une cuisine centrale innervant le territoire Allaudien.
En s’appuyant sur la pente douce du terrain, Atelier COMBAS a réussi à libérer le projet de ses contraintes. Le plancher du rez-de-chaussée aménage ainsi les quais de chargement de la plateforme de livraison à une hauteur de 1,20 m au-dessus du point haut de la parcelle, au nord. L’aire de manœuvre qui s’y articule s’ouvre sur le rond-point, organisant une petite cour technique devant le bâtiment.
À partir de cette façade, le bâti se développe sur une bande nord-sud traversant la parcelle. Grâce à la déclivité du site, un niveau souterrain crée un faux sous-sol rassemblant le stationnement et l’ensemble des organes techniques de la cuisine centrale tels que la chaufferie, les locaux techniques et de ventilation et le local déchets. Aux étages s’organisent la production, le stockage, et les espaces d’agrément, isolés et ouverts sur le ciel et le lointain.
À la volumétrie abstraite et monumentale de la cuisine répond un verger. Comme une évocation de la fonction alimentaire du bâtiment, ou plutôt comme une touche de légèreté et de poésie au sein de ce quartier, des arbres fruitiers complètent des aménagements en pierre de Vers. Ces derniers émergent du sol à la manière des deux grands murs monumentaux et dialoguent avec eux comme des éléments satellites.
Dichotomie
Les espaces de travail en rez-de-chaussée ainsi que les organes de maintenance en sous-sol vont habiter deux grands murs paysages en pierre massive. Enchâssés dans le sol, ils deviennent une émergence du terrain, s’intègrent à leur territoire tout en matérialisant la bande construite dans le site. Les deux niveaux correspondants finissent par appartenir au sol qu’ils habitent, conférant au projet sa dimension tellurique. Un claustra en brique initie à son tour les façades nord et sud entre les murs en pierre, en écho à la terre cuite utilisée en toiture.
Bien que telluriques, ces locaux profitent d’un généreux apport de lumière naturelle. La place qui est réservée à cette dernière dans ce projet est de premier ordre. La morphologie du bâtiment en manifeste le sens. La lumière devient prédominante et pondère la sculpture de ces volumes : le patio central se transforme en point bas pour cette toiture en double pente. Donnée programmatique du projet, la tuile ainsi dissimulée laisse place à une composition plastique générale décidément abstraite.
À l’image d’une sculpture, le volume immaculé de la toiture se pose simplement sur les deux murs en pierre pour former le couronnement du bâtiment. À l’instar des voiles en pierres qui émergent, la toiture se détache de son contexte par sa luminosité. L’échelle de l’ensemble sculptural est brouillée par sa morphologie abstraite et élémentaire. Les proportions ne permettent plus de distinguer les réelles dimensions du bâtiment, et en assoient la pureté au sein d’un quartier en plein renouvellement.
Patios
En plus d’être des lieux d’arrêt, de pause, de discussion, les patios sculptent la bande bâtie et articulent chaque partie de l’équipement, en y apportant une lumière et une ventilation naturelles omniprésentes. Ainsi, toutes les pièces trouvent leur place dans le bâtiment grâce aux fentes lumineuses, qui viennent, en creusant le bâti, créer des espaces semi-extérieurs.
Espaces extérieurs
La terrasse est un lieu de vie essentiel au projet, bien au-delà d’être une source lumineuse, c’est un lieu de partage ; les cuisiniers y organisent des buffets, discutent et échangent autour de leur passion commune, et de leur vie…
Lieu de travail
Les cuisines sont soigneusement équipées et gardent toujours un contact fort à l’extérieur, la végétation participe d’un cadre de vie essentiel au travail des cuisiniers.
Espaces intérieurs
Les bureaux, ouverts sur le patio bénéficient d’une lumière naturelle douce, qui vient dégager un patio au centre, créant des transparences entre le personnel travaillant d’un côté et de l’autre.