Olivier Raffaëlli & Guillaume Sibaud – Triptyque ont livré en 2021 à Paris (XVe) la Villa M, un bâtiment manifeste qui se veut « la Villa Médicis des médecins et des Soignants ». Sur 8 000 m², l’architecture pour l’Homme ne s’oppose plus à la nature et au vivant. Communiqué.
La Villa M, un manifeste architectural naturaliste et projet hors-normes
Commande du Groupe Pasteur Mutualité, imaginé par Thierry Lorente et Amanda Lehmann, Triptyque signe l’architecture d’un bâtiment multifonctionnel tourné vers la santé et ouvert à tous. La direction Artistique et les intérieurs sont confiés à Philippe Starck.
La vocation de ce lieu atypique pour accompagner un « soigner mieux » et un « vivre mieux » est symbolisée par une ouverture sur l’extérieur. Conçue comme une grande infrastructure habitable et paysagère, elle accueille un espace de médecine corrective, un hôtel, un restaurant, un bar, un espace de conférences, un espace co-working et un showroom pour les startups du monde de la santé, de quoi favoriser de façon innovante le brassage, les échanges et l’entraide entre les différentes spécialités et les différentes générations de professionnels de santé.
Une rencontre entre architecte et paysagiste : la ville et la nature
L’idée du “manifeste architectural naturaliste” naît de la rencontre entre deux architectes et un paysagiste à Rio de Janeiro dans les années 2010 : Olivier Raffaëlli et Guillaume Sibaud de l’agence franco-brésilienne Triptyque rencontrent Pablo Georgieff de Coloco.
A l’occasion d’un événement artistique, le trio se promet un jour d’inverser les rôles : l’architecture se mettra au service du paysage et non le contraire – afin de concevoir – non pas un mur végétal – mais un vrai bâtiment jardin – une infrastructure de paysage.
Quelques années plus tard, une opportunité surgit : Thierry Lorente et Amanda Lehmann, du Groupe Pasteur Mutualité, leur proposent de collaborer sur un programme radicalement différent et inspirant : la Villa Médicis des médecins et des soignants. Philippe Starck sera l’Art Directeur et l’architecte d’intérieur. C’est l’occasion de réaliser leur projet rêvé.
Un manifeste naturaliste prend forme : La Villa M.
Un bâtiment paysage
Villa M a été ainsi conçue comme un manifeste naturaliste pour que l’architecture réintègre la nature à la ville. Pour endiguer un effet d’étalement urbain par nature anti écologique, la ville doit pouvoir proposer un autre rapport au vivant mais aussi un autre rapport intérieur – extérieur : un nouveau pacte désirable.
Sa construction relève d’une architecture low tech. Il ne s’agissait surtout pas de créer un mur végétal très artificiel, très high-tech et très coûteux. Les poutres extérieures du bâtiment se transforment en immenses bacs pour une végétalisation verticale. Les façades, jardins et terrasses sont constitués de plantes médicinales, vivaces, herbacés, d’arbres fruitiers et autres plantes autochtones sélectionnées par le paysagiste Pablo Georgieff de Coloco pour s’adapter au milieu parisien. Évoluant avec le rythme des saisons, le bâtiment sera vivant : Villa M sera dévorée par un jardin médicinal.
Il s’agissait pour Villa M d’exploiter toutes les surfaces disponibles pour potentialiser la végétalisation. Planter partout où cela était possible, tout en veillant à ne pas recourir à des technologies énergivores et peu pérennes. La façade a été pensée comme un exosquelette. Les poteaux porteurs sont réalisés hors-site et sont assemblés sur place.
Ouverte à toute la communauté du monde de la santé, aux riverains, aux voyageurs et à tous ceux qui font de leur santé et de leur bien-être une priorité. Un espace et une philosophie de vie.
« Nous avons conçu Villa M comme un manifeste architectural naturaliste, un bâtiment d’une époque nouvelle où l’Homme ne s’oppose plus à la nature et au vivant », souligne Olivier Raffaëlli.
Un nouveau modèle haussmannien
Une écriture stable et équilibrée inscrit de façon pérenne ce grand bâtiment sur un boulevard parisien. La conception du bâtiment puise son inspiration dans l’histoire moderniste du quartier ; le lycée Fresnel qui lui fait face et le bâtiment végétal de Sauvage rue Vavin. La composition structurelle trouve son rythme d’entre-axe suivant la largeur d’une chambre et d’un cabinet médical. Tout est fait pour permettre des transformations d’usage futures.
« Nous aimons penser que l’immeuble renouvelle et enrichit le modèle Haussmannien en proposant un empilement vertical de fonctions très diverses. Villa M est un remarquable manifeste architectural naturaliste qui actualise le modèle haussmannien, figure du style parisien, intégrant la Santé en cœur de ville », indique Guillaume Sibaud.