architecturestudio, (avec C3B) a livré en 2021 le nouveau Campus Métropolitain ESTP ESEO de Dijon (Côte-d’Or). L’ouvrage de 10 300 m² dédié à l’enseignement supérieur réunit autour d’un Atrium Scénique, lieu de nouvelles pratiques pédagogiques, deux écoles dans un seul bâtiment mutualisable et ouvert à des usages tiers. Communiqué.
Créer un nouveau lieu d’échanges, ouvrant l’incubateur et l’espace d’innovation sur le parc
Véritable catalyseur des nouveaux besoins du campus, le bâtiment sera l’une des nouvelles centralités de Dijon. Il marque une nouvelle entrée pour la ville et s’implante sur un territoire dont la dynamique se porte tant sur un patrimoine séculaire (gastronome) qu’actuel (numérique) pour renforcer son rayonnement national et international.
Le programme répond à l’initiative de la SPLAAD d’accueillir à Dijon, l’École Spéciale des Travaux Publics du Bâtiment et de l’Industrie (ESTP) et l’École Supérieure d’Électronique de l’Ouest (ESEO) dans une fédération de bâtiments connectés et communicants.
Le campus métropolitain constitue le développement de l’offre universitaire, plaçant la ville de Dijon sur le devant de la scène mondiale en matière d’enseignement supérieur et de R&D.
Le bâtiment s’insère dans le concept global du parc, composé de trois strates : une prairie (terre-plein enherbé avec des chemins de traverse) un bosquet arboré et une allée de promenade.
Plus globalement, le projet représente la mise en œuvre d’une politique volontariste depuis 2001 avec la création des grands équipements, un renouvellement dans l’offre des transports en commun, et un effort dans la construction de logements et d’activités.
L’ambition affichée pour ce projet doit développer un langage architectural distinctif et unique pour inscrire le campus dans l’ère numérique à travers un nouveau bâtiment emblématique. Il se lit comme une accumulation de « volumes programmatiques » qui s’adressent à plusieurs publics (étudiants, chercheurs…) et pointent vers différentes directions, créant à la fois un signal urbain et un lieu d’étude stimulant. L’enveloppe polymorphe de l’édifice joue sur différents niveaux de transparence, qui laissent entrevoir les activités et l’animation intérieure, et offrent des vues généreuses vers l’extérieur paysager.
Un programme ambitieux et moderne
Le projet inclut un bâtiment ERP destiné à accueillir deux écoles supérieures distinctes ainsi que des espaces partagés mutualisés. En tant que vitrine numérique et de l’innovation à l’échelle de la ville (showroom OnDijon), ce nouvel équipement propose la création d’espaces qui valorisent les pratiques pédagogiques et répondent aux modes de vie et de travail des nouvelles générations.
En se projetant sur 2030, le campus se densifie, s’ouvre sur la ville, répond aux nouveaux usages et aux modes d’étudier, et intègre de nombreuses innovations technologiques. L’enjeu de ce projet métropolitain est de créer un bâtiment symbole de cette nouvelle époque du Campus historique de Dijon, de son élan de reconnexion à la ville et d’ouverture à des usages multiples.
Pour valoriser son implantation, à l’angle d’un espace paysager apaisé et attractif, et d’un axe structurant de la Métropole (rue de Sully), la façade du bâtiment est positionnée en alignement de la place créée sur le parc Erasme, proposant ainsi un grand parvis d’entrée, en forte articulation avec le parc. Grâce à sa forte compacité, la parcelle est libérée pour offrir des espaces paysagers multi-usages et des potentialités d’évolution plus amples.
La hauteur du bâti, en R+4, présente un projet à la fois compact et à échelle humaine. Le bâtiment se déploie derrière une façade de 83 mètres de long, qui vient tenir et magnifier le parc, puis se décompose par des jeux d’avancées et de retraits en attique, où s’implantent des balcons et terrasses ouverts sur le parc et la ville. Les terrasses sont conçues pour être des espaces de convivialité, de rencontre et de repos. Les accès et fonctionnement des écoles restent indépendants, les espaces communs sont faciles d’accès et proches des terrasses partagées.
Le campus métropolitain propose la création d’espaces qui valorisent les nouvelles pratiques pédagogiques et répondent aux modes de vie et de travail des nouvelles générations, notamment par l’articulation d’espaces de travail et de détente de manière plus informelle, la mutualisation des espaces vitrine en « rez-de-ville », sur l’espace public, et la création de lieux de sérendipité ouverts, associés aux circulations.
Une programmation architecturale pour unir deux bâtiments en un
Par sa stratégie d’implantation compacte et regroupée des programmes, le projet ESTP / ESEO offre une expérience plus intense pour les étudiants et autres publics destinés à pratiquer ce futur lieu de du digital et de l’enseignement. L’axe nord-sud découpe la parcelle dans sa profondeur tandis que les axes est et ouest sont respectivement occupés par l’ESTP et l’ESEO, mettant en dialogue ces deux écoles.
Cette programmation offre la possibilité de penser un édifice hybride, d’une nouvelle génération, réunissant deux écoles en partie supérieure fonctionnant de manière indépendante et une strate publique en rez-de-chaussée. Cela permet de favoriser l’autonomie et l’indépendance de chaque école tout en favorisant leurs potentiels de dialogue, de coopération et de partage, mais aussi d’ouverture au public.
L’implantation de l’ESTP / ESEO offre une grande place augmentée sur le rue de Sully, répondant au retrait demandé au programme et permettant d’offrir une adresse noble à l’édifice sur un axe structurant et non pas sur le parc, traversé par la promenade Erasme. Cette place augmenté intègre les mobilités (mobiliers) pour intensifier l’image du parc et de ses aménités. Elle donne accès au vaste hall d’entrée partagé.
Depuis cette entrée, un socle public se déploie sur deux niveaux (RDC et R+1) et accueille : la vitrine numérique Fab-Lab, les bureaux de recherche, l’amphithéâtre, les salles de réunion partagées et les espaces associatifs de chaque écoles qui encadrent les zones de détente.
Afin de favoriser les potentiels de mutabilité du bâtiment et respecter l’idée de générer deux secteurs distincts et autonomes, le projet propose des plateaux libres. Ces derniers intègrent un principe de circulation verticale double avec un noyau à chaque extrémité (nord et sud).
Pour fédérer les deux écoles, un vaste atrium central a été évidé de la masse bâtie, au cœur de l’édifice et à la vue de tous. Il est entouré par les programmes traversant et mutualisés entre les deux parties de l’ESEO et de l’ESTP. Ce grand atrium scénique semble mettre en miroir les deux écoles qui se déploient de part et d’autre, et leur offre un espace d’interaction. Ses multiples potentiels, ses usages variés forment l’identité visuelle et architecturale du bâtiment.
La prise d’altitude progressive, en gravissant l’atrium, conduit à la zone de détente qui domine l’espace intérieur et le jardin arrière, à l’image d’un « piano nobile ». Cette confortable situation associée à une large ouverture vitrée permet de profiter d’une vue surélevée sur le jardin et plus loin sur le parc du campus.
Les fonctions hébergées dans l’édifice recherchent une trame rationnelle et fonctionnelle pour un programme conventionnel et des locaux banalisés. La structure poteaux-poutres permet une modularité dans le temps et une réversibilité des usages. Ces programmes agissent comme des ponts entre les deux écoles. Ils se composent, au nord, de l’amphithéâtre plat de l’ESTP, et au sud des trois étages de laboratoires / salles de projet de l’ESEO.
Le grand amphithéâtre placé au cœur du projet, accessible depuis les deux écoles, est rehaussé afin de dominer l’esplanade Berthault.
Ces volumes, comme suspendus, semblent enjamber l’atrium, ce qui intensifie sa frontalité et son atmosphère animée. Ils créent une expérience spatiale particulière, mettant constamment en relation les étudiants entre eux pour un sentiment d’expérience partagée.
Des espaces partagés surélevés
Dans les niveaux supérieurs, trois types d’espaces ouverts se développent les terrasses, les loggias tournées vers l’extérieur et les salons en balcon sur l’atrium. Ces espaces cherchent à maximiser le bien-être, créer des synergies et favoriser la sérendipité, les rencontres et échanges impromptus.
Les terrasses pédagogiques sont des espaces partagés. Leur volume important et leur ambiance « entre dedans et dehors » offrent des tiers-lieu en balcon sur le jardin et la promenade Erasme. Ces espaces tampon sont accessibles depuis les deux noyaux de circulation nord et peuvent ainsi bénéficier aux deux écoles. Ces terrasses sont des espaces en creux qui dessinent le contour du plein et du vide de la façade est. Elles proposent une déambulation et une possible flânerie dans l’espace, intensifiant l’expérience des parcours dans l’édifice. Leurs larges surfaces de 250 à 350 m² permettent des appropriations multiples et des redécoupages personnalisés, pour créer des espaces de travail en commun, des lieux de détente, des espaces de création… à l’écart des zones plus publiques du socle.