Tania Concko (TCAU) a livré en 2020, pour OPH Paris Habitat maître d’ouvrage dans le quartier Bruneseau à Paris (XIIIe), B1A4 (du nom du lot) un programme de 11 000 m² SDP comptant 64 logements familiaux, une résidence sociale de 60 studios, une crèche de 44 berceaux, 900 m² de Commerce et 400 m² d’activités diverses. Coût de l’ouvrage : 17 M€. Communiqué.
Le projet se saisit de l’opportunité de densifier « vers le ciel » pour en démontrer la pertinence sur les territoires spécifiques, à l’articulation de contextes multiples. Il conjugue densité et plaisir d’habiter, préservant les équilibres essentiels de la perception du vide et du plein. « Ses enjeux fondamentaux portent sur la qualité, la générosité des logements dans leur environnement et s’appuient sur une ambition forte : relever le défi du lien social et du partage des cultures avec la création, en plus des éléments de programmes définis, de lieux qui rassemblent les habitants autour des usages », explique Tania Concko.
Situation urbaine
Ce territoire d’articulation met en scène le nouveau quartier, dans une morphologie particulière définie par le plan urbain de l’Atelier Lion, de Macro-lots traversés par des passages, des « park-pockett » et jardins-paysage et qui s’ancrent sur une véritable « géographie » de dénivelés.
Entre la Seine, le Boulevard du General Jean Simon et le Périphérique, B1A4 s’inscrit comme un lieu de croisement d’intensités urbaines inédit, dans les turbulences du Grand Paysage des territoires de flux.
Attitude et concept
Intensifier les spécificités du futur Quartier, pour y puiser ses atouts majeurs. Dessiner le Skyline , la ligne du ciel… Transformer la « masse à construire » initiale. Penser la proportion des volumes pour épouser le sol et s’élancer avec élégance vers le ciel. Affirmer les échelles juxtaposées et les densités contrastées.
Valoriser ce qui préexiste, aux abords et dans l’ilot en cours, pour en tirer la propre valorisation urbaine, architecturale et paysagère du projet.
Renforcer la force du territoire, dans les principes architecturaux retenus. S’approprier ces territoires de flux, le mouvement, comme autant de « rubans » urbains… S’ancrer dans la géographie intense du lieu et construire entre « Ciel et Terre ». Infiltrer la vue, la lumière, l’espace dans les volumétries …
Dérouler alors une continuité d’espaces et les mettre en scène sur la ville, un « ruban », du sol au ciel, du dehors au dedans, des lieux partagés offerts aux usagers des différents programmes, des lieux collectifs apaisés tournés vers la ville…
Volumes sculptés
Imbriquer, emboîter les volumes. Évider et altérer les masses, pour mieux dialoguer avec la hauteur, les dénivelés et les bâtiments mitoyens du Lot B1A4.
Dans la densification du territoire, B1A4 intensifie les particularités du site pour y puiser ses atouts : la richesse de sa complexité d’interfaces urbaines, son imbrication sensible des programmes, sa géographie verticale de dénivelés en plateaux paysagers, ses parcours intérieurs vers des espaces sereins, sa juxtaposition d’échelles en dialogue avec la hauteur, ses proportions volumétriques épousant les sols pour s’effiler avec élégance vers le ciel.
Paysage unique
Infiltrer la densité paysagère de l’ilot dans le bâtiment. Amplifier le volume végétal. L’intensité végétale des jardins collectifs se découvre avec surprise, littéralement mise en scène comme autant de fragments d’un seul et même paysage, en balcon sur la ville et le territoire métropolitain.
Ecriture sobre et monolithe
Le « tissage » du béton blanc et lisse renforce la verticalité en se déclinant avec rigueur sur l’ensemble de l’enveloppe. Dans les mailles, la matière ondule comme un textile exposé aux vents et à la lumière.
Cet aspect unique est le résultat d’une étroite collaboration avec Laurent Gorecki sculpteur de la matrice originale de ce « plissé » permettant de réaliser les moules. La mise au point attentive de la qualité des bétons avec l’entreprise de préfabrication a contribué à parfaire la finesse du rendu des façades.