À Granby, Québec (Canada), pour le Centre de Service Scolaire Val-des-Cerfs maître d’ouvrage, l’agence Pelletier de Fontenay (Hubert Pelletier et Yves de Fontenay) basée à Montréal, avec Leclerc Architectes, a livré en 2024 l’école du Zénith. Budget : n.c. Communiqué.
Cette réalisation est issue de la série de concours lancés par le Lab-École en 2019. Premiers concours d’architecture scolaire depuis les années soixante, ce projet d’envergure marque un tournant dans le paysage éducatif québécois, renouvelant le programme, l’organisation et la façon de construire les écoles primaires au Québec.
Dans le paysage vaste et ouvert du site, l’école se pose comme une nouvelle ligne d’horizon, une ligne modulée par le jeu des volumes et des toitures. Les pavillons s’assemblent autour d’une cour intérieure qui cadre la magnifique vue du mont Shefford. L’ensemble propose une double lecture qui permet à la fois d’exprimer l’individualité de chaque cycle et celle de la collectivité plus large de l’école. Chaque élève peut s’identifier à son propre pavillon, sa propre “maison” et peut ainsi visualiser dans l’espace son parcours passé et futur au fil des cycles scolaires. À travers le travail des grandes baies vitrées, des débords de toit et des multiples points d’entrée, l’architecture tente de rendre la frontière, entre l’intérieur et l’extérieur la plus poreuse possible et ainsi connecter l’architecture directement avec le paysage.
Les élèves entrent toujours par la grande cour avant de se diriger vers leur vestiaire. La cour, bien qu’offrant d’amples surfaces minérales pouvant accueillir l’ensemble des élèves de l’école, intègre de nombreuses surfaces plantées combinant arbres matures, arbustes, plantes vivaces et fleurs sauvages, tous d’origine locale. L’îlot de plantation jouxtant la cuisine/cafétéria fait office de potager, sous la forme d’une forêt nourricière. Les enrochements naturels disséminés çà et là font office de bancs, de barrière, de chemins, d’éléments de transition, permettant une appropriation ludique de l’espace par les élèves. Les larges débords de toit des bâtiments se connectent les uns aux autres pour former une promenade couverte continue autour de la cour.
L’école doit à la fois être simple et complexe. Simple dans son expression, son organisation, mais complexe dans sa spatialité et la richesse de ses espaces. En coupe, les classes profitent de la pente de toit pour aller chercher une généreuse hauteur sous plafond. Ces pentes se prolongent et se rejoignent au-dessus des zones de collaboration, définissant un espace en double hauteur. Partagée entre 4 classes, la zone de collaboration se déploie en partie en double hauteur et en partie en mezzanine accessible par un escalier-gradin.
Le pavillon principal regroupe les fonctions d’accueil, l’administration, le service de garde et les équipements communs partagés entre les cycles. L’espace commun se déploie sous une généreuse double hauteur. Un gradin fait le pont entre une zone basse connectée directement à la cour et une partie plus intimiste placée en mezzanine. Depuis le gradin et la mezzanine, un grand lanterneau cadre la vue du mont Shefford par-delà les toits et le paysage.
Placé en sous-sol, on peut observer en contrebas l’action se déroulant au gymnase depuis la circulation commune qui le traverse. Dans ce corridor élargi, des éléments de mobilier fixe permettent de tenir des activités en plus petits groupes. La transparence permet d’avoir un contact visuel constant avec la forêt.
Les classes, avec leurs généreux ouvrants, sont conçues de façon à éviter les besoins en climatisation mécanique. Les débords de toit permettent de contrôler le rayonnement estival et de minimiser les gains solaires. Ponctuant chaque pavillon, de grandes cheminées triangulaires permettent de faire généreusement entrer la lumière zénithale. Ces cheminées servent également de dispositif bioclimatique, la forme des toits amenant naturellement l’air chaud vers ces puits d’où il peut être évacué.
Sans littéralement reprendre l’architecture vernaculaire des alentours, l’école, avec ses volumes bas et ses toits en pente, propose des formes archétypales qui renvoient aux maisons ou aux bâtiments de ferme avoisinants. Les enfants entrent donc dans un univers qui leur est familier; un univers chaleureux et accueillant.