
Le titre de l’exposition, « Endgültige Form wird von der Architektin am Bau bestimmt », qui signifie « La forme finale est déterminée par l’architecte sur le chantier », propose une réflexion audacieuse et inédite sur l’histoire et l’avenir de l’architecture. Le projet interroge un scénario alternatif : « Et si Lisbeth Sachs, plutôt que Bruno Giacometti, avait conçu le Pavillon suisse ? »
Lisbeth Sachs (1914–2002) fut l’une des premières femmes architectes enregistrées en Suisse et une contemporaine de Bruno Giacometti, concepteur du Pavillon suisse dans les Giardini de la Biennale de Venise. En 1958, Sachs a conçu un pavillon pour l’exposition SAFFA de Zurich consacrée au travail des femmes, que les commissaires revisitent aujourd’hui, en faisant revivre son architecture éphémère dans un lieu symbolique : le Pavillon suisse.
Les commissaires placent l’inclusion au cœur de leur recherche, juxtaposant deux visions architecturales distinctes – celles de Sachs et de Giacometti – afin de stimuler une réflexion sur le rôle des femmes dans l’architecture et la nécessité d’élargir le récit historique. Le résultat est une installation qui revisite non seulement l’héritage du passé, mais se tourne également vers l’avenir, créant une mémoire spatiale fragmentée et immersive qui engage les visiteurs dans une expérience sensorielle et cognitive unique.
Un aspect innovant du projet réside dans l’introduction d’une installation sonore in situ qui transforme le pavillon en un espace dynamique et interactif. Les voix du passé et du présent s’entremêlent grâce à des enregistrements de terrain capturant les sons, les conversations et les interactions, transformant l’architecture elle-même en un récit sonore explorant des histoires cachées et oubliées, invitant les visiteurs à une expérience plus profonde et plus personnelle de l’environnement bâti.

À une époque où l’architecture est de plus en plus perçue comme un processus collaboratif et inclusif, le Pavillon suisse de la Biennale de Venise 2025 se veut un acte de bienveillance et de responsabilité sociale. La vision exprimée dans le projet s’inscrit parfaitement dans le thème de la Biennale, « Intelligens. Naturel. Artificiel. Collectif », et contribue au débat mondial sur l’architecture comme élément de bienveillance et d’équité, capable de lutter contre les inégalités et d’élargir les possibilités d’expériences spatiales partagées.
L’équipe du projet
Commissaires : Elena Chiavi, Kathrin Füglister, Amy Perkins et Myriam Uzor
Pour leur projet « Endgültige Form wird von der Architektin am Bau bestimmt », Annexe – Elena Chiavi, Kathrin Füglister, Amy Perkins et Myriam Uzor – collabore avec l’artiste intégrée Axelle Stiefel. L’équipe élargie est composée de Tobias Becker (coordinateur de projet), Ella Eßlinger (rédactrice de subventions), Emma Kouassi (graphisme) et Octave Magescas (conception sonore).

Endgültige Form wird von der Architektin am Bau bestimmt
La forme finale est déterminée par l’architecte sur le chantier
Pavillon Suisse
Giardini della Biennale
Venise