
L’exposition Le musée bleu, une architecture couleur du temps célèbre les 30 ans du musée de l’Arles antique conçu lors du concours de 1983 et inauguré en 1995, une œuvre de plénitude de l’architecte Henri Ciriani. Jusqu’au 2 novembre 2025.
Associé à la couleur azurée des plaques qui habillent ses façades, le musée départemental Arles antique – surnommé le « musée bleu » par les Arlésiens – s’identifie de prime abord à l’Emalit, le verre émaillé qui capture dans son reflet le visage du visiteur, le paysage environnant, les nuages, le temps…
À l’occasion de son trentième anniversaire, le musée consacre une exposition rétrospective à l’histoire de ses prestigieuses collections archéologiques et de son bâtiment original, qui s’impose comme une référence dans l’architecture des musées. Des Alyscamps à la nef de l’ancienne église Saint-Anne, l’itinéraire des collections à travers les monuments de la ville d’Arles aboutit progressivement à l’idée d’un nouveau musée, dont Jean-Maurice Rouquette, conservateur en chef des musées d’Arles et directeur du musée, fut la pierre angulaire. Alors que le bâtiment connaît une nouvelle étape grâce à une importante campagne de rénovation, l’exposition retrace le parcours de son architecte, Henri Ciriani, figure majeure de la scène architecturale française durant le dernier tiers du XXe siècle, qui livre à Arles une de ses premières grandes commandes publiques.
Des collections dispersées
Les Arlésiens ont eu très tôt conscience de côtoyer un riche patrimoine et eu à coeur de le valoriser et le partager. Au gré des découvertes et des aléas de l’Histoire, les collections archéologiques, témoins du riche passé romain de la ville, ont connu simultanément différents lieux d’exposition et de stockage, faute d’un espace suffisamment vaste pour les accueillir. La cohérence de les réunir en un même lieu s’est imposée comme une évidence : l’idée du musée de l’Arles antique était née.
Le musée réinventé
Conçu lors du concours de 1983 et inauguré en 1995, le musée de l’Arles antique est une œuvre de plénitude de l’architecte Henri Ciriani. Lauréat du Grand Prix national d’architecture en 1983 et reconnu comme un spécialiste du logement collectif, il connaît la consécration alors qu’il remporte le concours arlésien. Dans le contexte de la décentralisation culturelle, ce bâtiment est moins un modèle qu’une démonstration d’architecture unique dans l’histoire des musées des années 1980 et 1990.
S’inscrivant dans la filiation des musées dynamiques de Le Corbusier et de Frank Lloyd Wright, l’édifice arlésien déploie, par sa forme triangulaire et son parcours en tension, une spatialité moderne, animée par les jeux de lumière et vecteur d’émotion. Un ensemble exceptionnel de dessins, croquis, maquettes et archives, provenant des collections de la Cité de l’architecture et du patrimoine restituent le processus de conception de l’architecte Henri Ciriani, entre précision et sensibilité.

Un musée et des collections qui inspirent
En prolongement, le public et la création contemporaine sont à l’honneur. En effet, comme suite à la collecte de témoignages organisée depuis le mois d’octobre, l’exposition donne la parole aux visiteurs en leur permettant d’évoquer leur perception du musée et de son lieu d’implantation : la presqu’île du cirque romain. Par ailleurs, dans une section intitulée « Mais pour qui la pierre se prend-elle ? », des étudiants de l’École nationale supérieure de la Photographie interrogent la manière dont les traces du passé interagissent sur notre présent. Enfin, le plasticien Smith fusionne les deux figures de Prométhée et Aiôn – le feu de la transgression et le temps cyclique – pour créer Earth Time Fabric, une enseigne lumineuse installée dans la salle Fernand-Benoit au 1er étage du musée.
Un parcours architectural
En conclusion à cette déambulation dans la mémoire et dans le temps, le jardin Hortus sert d’écrin à un retour en images sur quelques temps forts de la vie du musée.
En complément de l’exposition, un parcours architectural expose les caractéristiques majeures de cet édifice à travers plusieurs points de vue privilégiés, répartis dans le musée et dans le jardin Hortus. Au son des voix de l’architecte et des usagers, guidé par des visuels graphiques ou photographiques, le visiteur peut explorer le rapport à la ville antique, le triangle, la signification de l’Emalit, le dialogue avec le paysage, la recherche sur la lumière, la symbolique de la terre et du ciel ou encore les différentes ailes du bâtiment.
Exposition réalisée nn partenariat avec la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Le musée bleu, une architecture couleur du temps
Jusqu’au 2 novembre 2025
Musée départemental Arles antique
Presqu’île du Cirque-Romain BP 205
13635 Arles cedex
https://www.arlesantique.fr/agenda/le-musee-bleu-une-architecture-couleur-du-temps-0