
À Châtenay (Isère), pour la commune maître d’ouvrage, l’agence Boris d’Archi, avec SPACES, architecte associé, a livré en 2025 une salle festive et culturelle. Entre la mairie et l’église, elle s’ouvre vers les prés où pâturent paisiblement des vaches et des génisses. Surface : 230 m² Su. Budget : 710 000 € Ht. Communiqué.
Le projet rénove et étend la salle des fêtes existante logée dans l’ancienne école du village. Un bâtiment comme point de départ et un paysage comme point d’arrivée. L’ancienne école construire en pisé a connu des séries d’extension et de modifications rendant confuse tant sa composition que son organisation. Le projet comme première décision prend soin de redonner au bâtiment historique sa forme originelle le débarrassant de ses appendices maladroits.

Le site retrouve une cohérence, la ruelle qui dessert par une pente la cour de la salle, le jardin ouvert et le pré qui domine l’ensemble. Le besoin programmatique appelle une extension qui se positionne comme un prolongement du pré voisin. Une prairie suspendue qui relie les dispositifs végétaux et couvre la nouvelle salle des fêtes. Le pré recouvre la salle et démultiplie les usages offrant un espace extérieur singulier et généreux.
La salle des fêtes se loge sous ce nouveau volume qui définit par son architectonique sa fonction, un pré posé sur un pont. La structure est l’expression littérale du lieu, il n’y a pas de point d’appui, la science est au service de l’espace, la salle est libérée de tout point d’appuis et s’ouvre de manière transversale sur l’extérieur. Elle est à la fois cour et le jardin, dans le ciel et sur la terre.



L’ancienne salle accueille les fonctions servantes, accès, salle complémentaire, cuisine, commodités et vestiaires. Son grand volume est conservé et met en scène les ouvertures historiques. Il peut être séparé de la salle principale pour que la commune dispose d’une salle plus réduite. Le plan en L le permet et offre un second espace au premier pour accueillir le buffet, la table des enfants ou le DJ.
« L’espace n’existe pas, il faut le créer mais il n’existe pas ».
Alberto Giacometti


Fabriquer un pont au-dessus d’une salle des fêtes. Un pré suspendu par une technique maîtrisée.
L’élément supportant le pré suspendu assume l’ambition architectonique de l’espace. Il convient de faire flotter la prairie au-dessus de la salle des fêtes.
Deux uniques poutres s’appuient dans le pré et contre la salle pour porter le plancher et assurer la fonction de garde-corps du fait de leur inertie. Le plancher alvéolaire précontraint permet de supporter une épaisseur de pleine terre tout en ayant un poids propre le plus bas possible. La mise en œuvre participe de la conception au même niveau que le calcul statique. La précontrainte apporte tout l’intérêt de la préfabrication pour bâtir dans ce site exigu.

Environ 200 m² posés en une journée avec un moyen de levage dédié. Plus de la moitié du projet est close en un laps de temps réduit. Une fois désétayé le volume est disponible et étanche. Le volume est réduit à son objectif, un pré volant qui coiffe la salle ouverte sur grands côtés sans point d’appui.
« On est tous à la recherche d’une frontière, une ligne claire entre le rêve et la réalité ».
Tahar Ben Jelloun


