Un bâtiment qui n’est pas construit, dont le chantier commence à peine, peut-il déjà être multi-primé ? C’est apparemment possible puisque c’est le cas du futur Musée maritime et centre de recherches de Dubaï, un bâtiment dessiné par le Studio Niko Kapa, une agence dubaïote.
En effet l’ouvrage, en cours de construction, est déjà lauréat de pas moins de six prix internationaux (en anglais dans le texte) : Iconic Architecture Award (Germany, 2016) ; Spark International Award (New York, 2016) ; AAP / American Architecture Prize (New York, 2016) ; German Design Award (Germany, 2016) ; RTF Sustainability Award (India, 2016) ; A’ Design Award (Italy, 2015). Formidable, non ? Voici donc ce projet, qu’on en juge. Communiqué.
Sur un site de 41,200 m², se rapprochant à la fois de la mer et à la ville et en constant dialogue avec eux, le bâtiment est une extension de la ville à la mer et vice-versa. Conçu en tant que continuation et transition à travers le vaste espace public, le bâtiment plonge dans l’océan dans lequel il se fond. Il se développe en une flèche triangulaire, qui concentre les routes publiques au musée, et qui, au travers d’une forme tranchante, attire les visiteurs vers l’entrée avant de les redistribuer à l’intérieur.
Le musée en lui-même est une pièce d’exposition : un environnement artificiel sous-marin organisé sous un immense toit en verre. Ce toit a été conçu afin de montrer un maximum de l’océan et intensifier la sensation d’être en train de nager sous l’eau. En optimisant l’environnement maritime et en le combinant avec des vues sous-marines à couper le souffle, le musée reflète de façon sincère sa fonction.
Le bâtiment est en même temps un vaisseau qui sous-tend l’idée de voyage. L’espace intérieur est organisé à travers des plateformes en cascade qui se développent de manière continue, permettant aux visiteurs d’avoir une vue panoramique et claire sur l’ensemble de l’intérieur du musée, sous un toit d’eau. Une hauteur intérieure généreuse permet la perception de l’exposition d’objets de taille conséquente. Au sein de ce vaste espace, la collection est divisée en entités telles que la vie marine, la technologie marine et d’autres, ainsi que des projections vidéo et expositions de photographie sous-marine.
Puisque l’espace artificiel est entièrement intégré à l’environnement naturel sous-marin, la présentation de la collection du musée se fait en relation directe avec le cadre de l’océan. L’expérience évoque une descente aux abysses. La lumière naturelle pénètre le bâtiment à travers le toit de verre et, au fur et à mesure que le bâtiment coule, l’espace se réduit et l’intensité de la lumière diminue graduellement, détachant le bâtiment de la surface et en faisant une partie de l’océan. Une forme concentrique mène à une salle au plus profond du musée, ce qui permet aux visiteurs d’avoir l’impression d’être submergé par l’environnement et de voyager autour du musée comme avec un sous-marin.
Comme la température de l’eau est toujours plus basse que la température ambiante, le placement du bâtiment sous l’eau permet de minimiser la contrainte énergétique sur le système mécanique utilisé pour le rafraîchir. L’organisation générale suit un réseau triangulaire, lequel définit la morphologie principale et les aspects fonctionnels à la fois du bâtiment et du paysage. Ce réseau organise les cellules du toit qui sont supportées par des clés de voûtes en forme de diamant. Les circulations sont organisées avec des cages d’escalier, des rampes et des ascenseurs qui sont autant de points de communication entre les différents niveaux et guident les visiteurs à travers les expositions.
Le flux de personnes à l’intérieur du bâtiment suit une paterne spécifique de façon à ce que la circulation du public lui-même fasse partie du contenu expérimental. Le résultat est une relation profonde et une interconnexion des espaces qui aident à achever une atmosphère de continuité totale, comme le vaste environnement de la mer.
Le réseau s’étend à l’extérieur du bâtiment et organise les motifs des espaces publics, en diffusant ses fragments dans le paysage, créant des chemins pour les visiteurs et définissant des aires de repos qui ont une vue dégagée sur l’océan.
Traduction : A.L.