À La Rochelle (Charente-Maritime), pour la ville maître d’ouvrage, l’agence archi5 a livré en 2024 la restructuration/extension de la Cité des sciences et de la nature Lavoisier. Un projet low tech et bas carbone. Surface : 4 457 m². Aménagements extérieurs : 5 500 m². Coût : 11,40 M€ HT. Communiqué.
Conception durable : une école bas carbone
« L’approche environnementale est le premier vecteur de notre conception », souligne archi5.
Dès la visite du site, archi5 décide de réhabiliter les deux ailes périphériques du bâtiment et crée deux nouvelles extensions en bois et isolation paille pour unifier l’ensemble et fluidifier les circulations. Seule la partie centrale existante est détruite.
Réhabiliter, mais pas seulement : extensions neuves en structure bois, réemploi, ventilation naturelle, compacité du bâtiment, matériaux biosourcés. Tous les sols extérieurs ont été désimperméabilisés et des matériaux organiques comme des copeaux de bois ont été mis en œuvre. Relativement à une construction d’école « classique », l’impact carbone est réduit de 30 %, soit l’équivalent de 839 tonnes de CO².
Des passerelles sur la nature
Cette sobriété environnementale, écologique, et même technique, se retrouve dans le dessin du projet qui reprend l’épure du bâtiment des années ‘70. L’emprise au sol est réduite pour valoriser les espaces extérieurs.
Le projet crée un lien fort entre le milieu humide et les espaces récréatifs extérieurs afin de ramener l’eau au cœur de la sphère pédagogique et ludique. Dans l’emprise du groupe scolaire, les berges sont reprofilées pour favoriser le contact avec l’écosystème des marais, avec des satellites et des passerelles destinées à devenir des supports pédagogiques.
Le ponton, observatoire sur la nature, revalorise le plan d’eau situé à quelques mètres de là et offre aux enfants un espace de découverte et d’exploration du vivant.
L’expérimentation du réemploi
Une démarche de réemploi est menée conjointement par les maîtrises d‘œuvre et d’ouvrage : R-USE réalise un diagnostic permettant d’identifier les ressources du site et leur capacité de réemploi via des filières locales ou in situ. Par exemple, certains éléments de l’ancienne école se retrouvent dans les portemanteaux ou les assises du nouvel établissement, démarche à la fois d’économie de moyen et de transmission de la mémoire du lieu. Résultat : 34 tonnes d’émission de CO² évitées.
La place centrale des usagers
Durant la phase de chantier, un accueil du public, en particulier des futurs élèves et enseignants est organisé. Le projet est voulu participatif. Les équipes pédagogiques sont impliquées dans la conception architecturale à travers des ateliers de concertation pour appréhender au mieux leurs besoins et améliorer la polyvalence des espaces. Les enfants participent à des ateliers de plantation de la cour et des espaces extérieurs.
Des séances de dessin avec les enfants à propos de la biodiversité du site, accompagnées d’ateliers pédagogiques ont été le support de la grande fresque murale de la salle polyvalente ainsi que d’une partie de la signalétique de l’école déclinée en vitrophanie.