Situé dans le quartier de la Part-Dieu, le projet de l’école du Saint-Sacrement, conçu par l’agence lyonnaise AFAA et livré en juillet 2016, se décompose en trois phases : déconstruction de l’école, construction de l’école provisoire, construction du nouveau groupe scolaire et de bureaux. Communiqué.
Sobriété et insertion urbaine
Le projet est composé d’un socle haut de deux niveaux, occupé par l’établissement scolaire, surmonté de deux volumes de part et d’autre de la parcelle dédiés aux espaces tertiaires. Question matières, Béton lasuré, aluminium laqué et verre s’additionnent pour une formule d’ensemble soignée. Les volumes tertiaires sont évidés, retravaillés afin de s’accorder ou mettre en valeur le fronton ou le vitrail de l’église. Composées de fenêtres aux proportions verticales, les façades ordonnancées font référence à l’architecture de cette partie de la rue Garibaldi.
Un coeur vert et perméable
La nouvelle école est composée de trois classes de maternelles et de sept classes de primaires. Enjeu supplémentaire : redonner de la perméabilité à l’ensemble. Implanté en limite Est de la parcelle, le nouveau projet permet de créer une venelle traversante du nord au sud mettant en scène les accès à l’école. Cette venelle s’ouvre sur un espace vert le long de l’église ainsi que sur la cour de récréation qui constitue le coeur de l’îlot.
Le contexte : mixité des usages et intégration urbaine
Lorsque le diocèse de Lyon décide de détruire-reconstruire l’école maternelle et primaire du Saint-Sacrement, l’idée s’impose, dans cette partie historique d’un quartier de la Part-Dieu à dominante tertiaire, de financer l’opération en lui adjoignant des bureaux. Sur cette étroite parcelle de 1 200 m² reliant deux rues, il s’agit de faciliter la cohabitation entre tout petits et très grands. Ainsi, l’agence AFAA conçoit un socle traversant sur trois niveaux – l’école (1 450 m²), ses 10 classes et leurs espaces partagés en R+1, sa cuisine et son restaurant en R-1 –, coiffé à ses extrémités par deux corps d’immeuble d’environ 1 100 m² chacun, entre R+2 et R+6.
Une venelle dégage l’église, auparavant mitoyenne, et aère la cour logée en cœur d’îlot (300 m²). Volumes et façades font écho à la verticalité urbaine environnante en alternant minéralité et transparence.
Les enjeux : isolation thermique et acoustique
La conception veille à l’harmonie de cette cohabitation scolaire-tertiaire : systèmes de flux dissociés, entrées autonomes ou encore, côté cour, façades tertiaires en retrait. Malgré tout, le fait qu’une partie des bureaux donne sur l’espace de récréation exige une isolation acoustique ultraperformante.
Car, même ponctuellement, les jeux de 180 enfants peuvent en déconcentrer plus d’un ! Autre contrainte forte : l’isolation thermique et acoustique des façades de l’école, vitrées toute hauteur sur deux niveaux (6,20 m).
Les bénéfices : un chantier et un résultat harmonieux
Frédéric Prot, représentant de la SCI Saint-Sacrement, ne tarit pas d’éloges sur l’excellence du dialogue, du chantier et du résultat final : «les objectifs patrimoniaux sont atteints et le bâtiment est formidable !»
«Ce projet était très atypique de par sa mixité scolaire-tertiaire, sur une parcelle exiguë et contrainte. Nous avons donc conçu l’ensemble comme un meuble hyperfonctionnel, exploitant au maximum l’espace disponible et différenciant au mieux les deux fonctions. Dans un contexte urbain assez agressif, la minéralité du béton apporte de la pérennité au projet, tandis que les châssis des fenêtres des bureaux sont implantés de manière à produire, par le masquage des dormants, un effet de clarté maximale en façade. Quant au parti pris d’un socle vitré – l’école –, il permet aussi de bénéficier au mieux de la luminosité de la cour. Nous n’avons pas eu besoin d’adapter les murs-rideaux pour résoudre les problématiques de ponts thermiques», concluent Marc Favaro et Isaline Paccoud, Architectes d’AFAA.