
À Nantes (Loire-Atlantique), l’ancien CAP 44 bardé de bleu, témoin de l’histoire industrielle et patrimoniale nantaise, deviendra la Cité des imaginaires – grand musée Jules Verne, un projet signé de l’agence néerlandaise Neutelings Riedijk Architects. Surface et coût : n.c. Livraison prévue : 2028. Communiqué de la ville.
« Le paysage exceptionnel au bord de la Loire et l’œuvre fantastique de Jules Verne nourrissent et inspirent nos réflexions sur la création d’espaces incarnant l’imagination. Nous souhaitons vivement que le projet devienne non seulement un nouveau signal sur les rives de la Loire mais également une nouvelle ancre pour le développement urbain de la ville, un lieu populaire et vivant, ouvert et accessible pour tous les Nantais et Nantaises », explique Michiel Riedijk (Neutelings Riedijk Architects).

Le projet architectural : un signal sur la rive, un dialogue avec les ciels de Loire, une identité unique
À fleur de quai, tel un mirage flottant, la Cité des imaginaires nous convie et nous attire vers des mondes inconnus. Depuis différents points de la ville, sa silhouette singulière apparaît.
Posé sur de grands poteaux, au-devant de la structure existante, un volume « ciel » dialogue avec les horizons changeants des bords de Loire. Sa matérialité réfléchira les couleurs des ciels nantais et aura de multiples nuances sous les effets du soleil et des nuages. Conçu à partir de panneaux d’acier recyclé inox avec un relief singulier, il donnera une identité unique au lieu.
Des « oculi », tels une métaphore des lentilles des instruments de voyage, ouvriront le « ciel » et amèneront des points de vue extraordinaires sur le paysage depuis l’intérieur. Ces percées mystérieuses inviteront à la curiosité et aux découvertes.

Les extérieurs
Les nombreuses rencontres entre urbanistes, paysagistes et architectes ont amené à développer les liens entre les espaces publics et la Cité des imaginaires. Celle-ci s’inscrira dans un grand jardin, en continuité du Jardin extraordinaire qui se reconnectera à la Loire et à la future promenade des quais en continuité de la promenade nantaise. De part et d’autre de la Cité, des continuités piétonnes viendront faciliter les parcours. Les actuels quais le long de la Loire seront désimperméabilisés.
Depuis la ville, des cheminements piétons jalonneront la Loire et seront généreusement plantés d’espèces ligériennes mais aussi « extraordinaires » pour des espaces propices à la déambulation, à la contemplation et à la détente.
Dans le prolongement du Jardin extraordinaire, les structures béton de l’ancien moulin sont mises en scène. Le vestige préservé amène un lien nouveau entre le jardin et la Loire, des vues et des perspectives s’ouvrent. Côté ville, la trame des poteaux et des poutres se poursuit avec une matérialité de terre compressée. Les nuances dans les textures et les tonalités gris-sable expriment deux époques, le XIXe et le XXIe siècles.
Dans « le ciel », un belvédère arboré dessine une ligne verte mouvante, en dialogue avec la ligne des pins du square Schwob. Accessible à tous et toutes, il s’inscrit dans la grande promenade panoramique des belvédères qui offrent des points de vue, sur la carrière et vers les lointains, uniques à Nantes.


Plus de place à la nature dehors et dans la Cité des imaginaires
L’entrée dans la Cité des imaginaires s’effectuera depuis la ville, dans la continuité de la promenade des quais. Le visiteur pourra également accéder au « jardin Hennebique » depuis le grand porte-à-faux, à l’entrée ouest, un espace unique où la nature dialoguera avec le patrimoine.
Les publics déambuleront au cœur d’une végétation luxuriante à l’image de celle décrite dans le Tour du Monde en 80 Jours ou dans Voyage au Centre de la Terre… Les palettes végétales par leurs graphismes, leurs couleurs et leurs contrastes amèneront des ambiances de forêts tropicales et foisonnantes, évocatrices des expéditions botaniques du XIXe siècle.

Le patrimoine révélé, une structure pont pour préserver des structures de la rue couverte
Pour révéler le patrimoine, l’équipe Neutelings Riedijk Architects – ARS conserve comme prévu une partie du bâtiment tel un vestige et développe les nouveaux usages dans des structures nouvelles. Les deux derniers niveaux du CAP 44 sont déconstruits ainsi que la partie est. La structure Hennebique est révélée de manière inventive : en enlevant les planchers, les éléments essentiels de la structure apparaissent. La « forêt des poteaux » et des poutres des premiers bétons armés se révèle. En plafond, la dalle Hennebique avec ses poutres et nervures est perceptible. Dans le cadre de la mise au point du projet, pour conserver une plus grande part de l’innovation Hennebique, une structure pont vient désormais les enjamber. De grandes poutres en acier recyclé sur 26 m de long et 11 m de haut sont portées sur des poteaux implantés de part et d’autre.
Les travaux de dépose des cloisons et plafonds en intérieur réalisés sur 2024 permettent aujourd’hui de mieux percevoir le patrimoine. Les traces du fonctionnement de l’ancien moulin et de sa salle des machines se dévoilent. Les échanges avec les ingénieurs et les historiens permettent d’enrichir la compréhension de ce lieu marquant. Le projet viendra révéler et raconter les vies du moulin et son lien avec le port.

Le « Belvédère dans le ciel »
Il permettra tout à la fois découverte, détente et contemplation à 360° du paysage. Il sera planté d’une palette végétale locale composée d’arbustes, de vivaces et de grimpants résistants aux vents d’ouest.
