Sculpté dans le paysage de la montagne, l’hôtel Anantara Jabal Akhdar, conçu par Atelier Pod et livré début 2017 est un lieu unique culminant à plus de 2 000 mètres d’altitude, posé comme hors du temps, à la cime d’un paysage fait de roches et de ciel à perte de vue. Lotfi Sidirahal, architecte Franco-Marocain, a fondé Atelier Pod à Paris en 1999. L’agence est aujourd’hui présente à Casablanca et Dubai. Communiqué.
Longtemps inaccessible, Jabal Akhdar – «La Montagne Verte» – est un majestueux massif montagneux du vaste plateau «Saiq» au Sultanat d’Oman. Le site s’étend sur plus de six hectares à flanc de falaise et offre une vue panoramique exceptionnelle. Avec une superficie bâtie de 24 000 m², le ‘resort’ conçu par Lotfi Sidirahal compte 115 chambres et villas, six restaurants et lounges, un spa, une librairie, une salle de banquet, et plusieurs espaces de loisirs.
Il s’agissait d’imaginer un ‘resort’ de luxe, qui répondrait à tous les standards du groupe Anantara tout en s’inscrivant dans un cadre naturel d’exception, sans dénaturer le site. La première étape a donc été une immersion dans la région, pour mieux la comprendre et en apprécier les spécificités culturelles. Parti à la rencontre des communautés montagnardes, Lotfi Sidirahal peut alors réinterpréter les détails architecturaux et paysagers de Birkat al Mawz et des forts environnants, ainsi que la silhouette de villages abandonnés, accrochés au bord du Wadi (la vallée). Cette expérience lui permet aussi d’explorer les typologies vernaculaires primitives qui témoignent du mode de vie de la population locale.
C’est ainsi qu’inspiré par les anciennes forteresses environnantes et les villages de briques de boue, Lotfi Sidirahal rend hommage à la montagne qui offre par ses vues spectaculaires une toile de fond d’exception à ce projet. L’architecte designer perçoit comment les formes, les volumes, les jeux d’ombre et de lumière, l’utilisation des matériaux, la construction et les détails décoratifs de l’architecture et des intérieurs traditionnels d’Oman peuvent se compléter harmonieusement, allier fonction et esthétique, tout en reflétant le climat et la culture locale.
Interpréter des codes, créer une identité unique
Le parti pris adopté est une suite logique à cette étape immersive et le dessin exprime l’essence du patrimoine local, la cohérence et la rigueur d’exécution qui donnant naissance à un ouvrage sans précédent dans la région.
De la pureté du Fort de Bahla à l’élégance du Château de Jabreen, les éléments iconiques de l’architecture Omanaise sont intégrés et réinterprétés de manière contemporaine. Le concept reflète ainsi le langage de l’architecture des forts de la région de Nizwa, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco. L’Anantara Jabal Akhdar invite ses hôtes dans des remparts modernes inspirés par les citadelles de montagnes abruptes, aux intérieurs contemporains et sophistiqués.
Des séquences successives telles des images suspendues dans le temps
L’architecte découpe l’expérience des visiteurs en séquences afin de susciter des émotions inspirées par la vue, l’architecture et le paysage. «Nous avons conçu l’entrée en ayant à l’esprit l’idée d’une forteresse. L’extérieur, avec ses grandes portes en bois, inspire la force et la majesté et chacun est impressionné par la rigueur de ce premier abord. Mais une fois le visiteur entré, une rupture se produit grâce à l’évidente délicatesse des intérieurs et une certaine volupté qui se dégage des matériaux et motifs convoqués dans le projet», explique Lotfi Sidirahal.
Dans le lobby, les clients sont accueillis par une paisible fontaine en granit noir rappelant la pierre sombre du site, placée sous un dôme géodésique en bois plus de dix mètres de diamètre.
En traversant la cour centrale rythmée par des arcades omanaises revisitées, un long Falaj – canal – qui prend sa source dans la fontaine de l’entrée principale guide le visiteur jusqu’à la piscine «infinity» au bord de la falaise.
Au coeur du ‘resort’, un braséro prend place au milieu de la cour. Un cadre géant resserre la perspective du côté des montagnes, augmente la profondeur du paysage et du panorama, qui s’étendent au-delà des terrasses, des jardins et de la montagne. Le patio regroupe des boutiques, un café, la bibliothèque, ainsi que les chemins menant au restaurant et aux salles de banquet.
Une tour positionnée à l’ouest de la propriété campe un Burj – ancien donjon Omanais – et se distingue par sa courbure conique et la rampe qui l’encercle. Cet édifice abrite le restaurant gastronomique au rez-de-chaussée et le bar au 1er étage. Les deux espaces sont traversés par une constellation de luminaires suspendus au-dessus d’un bassin central. Le toit de la tour, observatoire privilégié pour admirer le ciel étoilé d’Oman, s’inspire des hautes plates-formes de tir de la forteresse de Nakhal, et de la cour supérieure du château de Jabreen.
Des intérieurs qui reflètent le patrimoine local
Conçus pour inspirer un sens d’intemporalité, les espaces intérieurs incarnent la culture environnante. Des couleurs chaudes et un style minimaliste évoquent l’art local, avec des lanternes arabesques et des poteries artisanales. Les rosiers, les grenades et les fossiles marins emblématiques de la région s’inscrivent comme des motifs récurrents dans le design intérieur.
Plus de 80 pièces de mobilier ont été dessinés sur mesure par Lotfi Sidirahal et son équipe comme des «interprétations contemporaines du design traditionnel omanais». Le designer a utilisé les motifs et les détails architecturaux trouvés dans les cadres des portes, les plafonds anciens et les coffres traditionnels afin de générer une ligne de meubles complète adaptée aux normes de l’hôtellerie de luxe.
«En matière de mobilier, nous nous sommes inspirés de détails ornementaux de l’architecture locale. Inventer une identité pour ce mobilier était clairement un challenge important du projet», souligne l’architecte.
Le ‘resort’ héberge un total de 115 chambres et villas de luxe avec vue sur la falaise ou sur les paisibles jardins. Les 82 chambres de l’hôtel, parmi les plus grandes du pays, disposent d’un balcon spacieux pour admirer la vue. De leur côté, les 33 villas à une ou deux chambres offrent une escapade intime, avec piscine privée à débordement donnant sur la falaise ou abritée dans un jardin exotique.
D’autres éléments de conception unique tels que le spa, mettent en valeur les canaux inspirés des Falaj, qui clapotent tranquillement dans le ‘resort’ et installent un bruit de fond idéal en connexion avec la nature. Au coeur du Spa, un mystérieux cube de pierre brute protège un Hammam sensuel. La tradition omanaise d’intégrer l’ancien système de canaux d’eau, appelé «Falaj», avec des espaces de purification a été adoptée pour offrir l’intimité aux zones isolées autour du Spa et des salles de relaxation.