La Comédie de Saint-Etienne connaît sa première saison dans ses nouveaux locaux conçus par Studio Milou dans une ancienne usine de constructions mécaniques. Sur 8 000 m² et pour un montant des travaux de 21,1M€, l’héritage industriel est devenu un des équipements les plus performants de France au service de la création et de la transmission. Communiqué.
Pour la Ville de Saint-Etienne et EPASE, respectivement maître d’ouvrage et client, le projet de la Nouvelle Comédie de Saint-Etienne vise à installer dans une friche industrielle de la seconde partie du XXe siècle toutes les composantes d’une grande institution théâtrale, dédiée à la production, la présentation et à la formation théâtrale.
Le projet dessiné par Jean François Milou proposait de glisser les composantes du programme dans l’unité spectaculaire des volumes de l’ancienne usine, révélée et amplifiée par une monochromie rouge qui signe partout la reconversion du site.
En 2012, le studio Milou remporte un concours international portant sur la création d’un théâtre et d’une Ecole d’art dramatique dans les murs d’une ancienne usine de constructions mécaniques désaffectée construite par étapes entre 1910 et 1960. La Comédie de Saint-Etienne, le plus vieux Centre Dramatique National de France, est réputée pour le succès avec lequel elle réussit à faire venir en région un théâtre expérimental de haut niveau, elle est aussi respectée pour avoir su faire progresser l’intégration sociale au sein des arts du spectacle.
Le studioMilou a proposé la création d’un espace très interactif et multifonctionnel, composé de deux théâtres adaptés aux divers arts du spectacle, de généreux espaces pour le public, le tout intégrant au mieux les équipements pédagogiques, techniques et administratifs.
Le projet architectural se caractérise notamment par son respect des principes traditionnels de La Comédie, ce qui se reflète dans l’approche du studio visant à sauvegarder l’héritage industriel tout en créant des espaces infusés de chaleur, d’ouverture et d’intégration.
Dans la continuité du travail du studio sur la réutilisation du patrimoine industriel, le projet utilise le vide des grands espaces libérés sous les structures métalliques de l’usine, comme de grandes «artères» qui permettent au public de déambuler vers de grands jardins ouverts sur les paysages alentour. Les différentes nuances de rouge, le croisement des parcours des visiteurs au travers du site, la signalétique, ainsi que le paysage environnant sont autant d’éléments qui participent à cette image d’une vie nouvelle qui prend racine et s’insinue au sein du site.
La grande nef constitue un vaste espace de circulation pour le public, un passage couvert au sein du site, qui distribue tous les espaces publics. De larges structures en forme de boîtes sont placées à intervalles réguliers et marquent cette rue intérieure spacieuse, en soulignant l’ampleur du bâtiment tout en donnant accès aux divers espaces dédiés au public : les vestiaires, le bar, la librairie.
Depuis tous les espaces d’observation, le public peut voir le paysage, des étendues d’arbres allant de l’extérieur du site jusqu’à l’intérieur, créant de la fluidité et reliant l’espace à son environnement. Le public y circule comme dans les allées d’un jardin.
Un paysage industriel ouvert sur la ville
Le projet incarne la volonté de la ville de donner à la Comédie de Saint Etienne les moyens de poursuivre et de développer son projet théâtral. L’ouverture de la nouvelle Comédie sur l’extérieur, la fluidité créée par le projet entre les circulations du public et les paysages, reflètent l’ouverture spectaculaire de la nouvelle comédie sur la Ville.
Par son projet, ses nouveaux équipements et son architecture spectaculaire, la Comédie de Saint-Etienne devient un théâtre capable de rivaliser avec les plus grandes compagnies théâtrales européennes.
La réutilisation d’un élément du patrimoine industriel
L’intérieur de l’ancienne usine est conservé de façon à mettre en valeur son caractère industriel et monumental, la robustesse de ses formes et de ses matériaux inscrit la Comédie dans le temps. Partout, le bâtiment donne au visiteur une vue panoramique sur l’architecture métallique de l’ancienne usine, dont les rails autrefois utilisés pour acheminer les grues, les ponts roulants eux -mêmes, et la structure industrielles en acier du bâtiment.
Les ponts roulants de l’ancienne usine sont réutilisés : ils constituent, par exemple, le support de l’escalier menant au petit hall de la Comédie ou encore le socle de la signalétique intérieure. Ils soutiennent en outre, le grand écran parfois utilisé lors de projections, face aux escaliers de l’entrée.
L’espace réservé à l’accueil et à la billetterie se situe à mi-distance des façades nord et sud du bâtiment, et à l’opposé de la façade donnant sur le jardin. Surplombés par la silhouette des ponts roulants conservés, le traitement des murs, réalisé dans des nuances de rouge rappelant la brique existante du lieu, donne aux espaces un caractère à la fois chaleureux et industriel.