
À Toulouse, pour GreenCity Immobilier et Angelotti maîtres d’ouvrage, TAA a livré en 2023 Les Jardins de Pouvourville et Les Balcons de Pech-David, une opération de 84 logements. Surface et budget : 6 258 m² ; 10 M€. Les Jardins de Pouvourville, 51 logements : 2 995 m² et 5,20 M€ ; Les Balcons de Pech-David, 33 logements : 1 972 m² et 3,20 M€ (Le Parc du Vallon : 1 291 m² et 1,60 M€). Communiqué.
Dans le cadre de la reconversion des franges de l’Hôpital Larrey, le CHU de Toulouse a lancé une consultation auprès des promoteurs afin de céder le premier lot de foncier dit « Lot 1 ».
Des traces d’occupation, remontant à l’époque Néolithique, ont été retrouvées lors de fouilles réalisées en 1974 près de l’oppidum de Cluzel. À proximité de Pouvourville, Pech David n’est tout d’abord qu’un morceau de campagne toulousaine qui s’agrandira avec l’extension de Toulouse vers ses banlieues. Au XIXe siècle, Pech David n’est encore qu’une zone rurale, occupée essentiellement par des parcelles agricoles et des zones boisées d’avantage rattachée à Pouvourville qu’à Toulouse.


En 1973 la décision est prise de construire un nouvel hôpital militaire ultramoderne sur un terrain de 12 hectares sur les coteaux de Pouvourville en remplacement de l’hôpital militaire installé sur le Quai Saint-Pierre depuis 1781. En 1984 les travaux de l’hôpital Hippolyte Larrey sont achevés. L’hôpital soignera les militaires de 1984 à 2000 quand le CHU de Toulouse en fait l’acquisition.
Ancien bourg agricole et maraîcher, Pech David dispose aujourd’hui de zones résidentielles, commerciales et industrielles. Le quartier a connu un fort développement de son tissu urbain et de sa démographie avec l’extension de Toulouse vers ses banlieues et l’implantation des centres hospitaliers et universitaires. Le quartier est marqué par une topographie à fort dénivelé et se compose de nombreux grands espaces verts, plantés et boisés, pour certains classés.


Le tissu urbain reste aujourd’hui très lâche et pour l’essentiel constitué d’un maillage de maisons pavillonnaires avec jardins et de logements collectifs avec parcs verts qui s’organisent autour des axes majeurs de circulation. L’environnement du site étant constitué d’un bâti clairsemé et de nombreux espaces verts, la proportion de vide générée est donc très grande. Le site bénéficie donc d’une situation urbaine avec un caractère rural.
Le projet est composé de plusieurs plots jouant avec la déclivité du terrain, afin de s’insérer avec douceur et pas, à l’instar du programme en face, perpendiculairement et brutalement. Les plots ainsi disposés, créent des tensions entre eux qui permettent des vues alternées et créent un cœur d’îlot généreux et protégé.
L’organisation en plot permet d’avoir une individualisation des entrées pour chaque bâtiment. Ainsi, chaque palier dessert au maximum cinq logements. La distribution en plots à l’avantage d’offrir une double orientation à environ 70 % des logements tandis que 15 % jouissent d’une triple orientation. Les plots sont animés par des loggias traitées avec des brise-vues métalliques permettant de limiter les vis-à-vis. Une tôle perforée est placée à l’arrière pour renforcer ce dispositif. La variation des angles et des orientations des loggias anime les façades venant rompre la sobriété de l’ensemble. Les toitures du projet sont composées de toitures métalliques à quatre pentes formant un attique en retrait avec de larges terrasses.
Les jeux de niveaux et les plantations accompagnent à la fois l’implantation des constructions dans le coteau et soulignent le lieu de vie en cœur d’îlot. La palette végétale se compose de deux strates différentes : les arbres en bosquets et les arbres isolés. Ces deux strates dialoguent avec le parti architectural et organisent les espaces.


Les bosquets dessinent des limites qualitatives et redimensionnent les espaces à taille humaine. Leur échelle donne de l’ampleur aux bâtiments et crée un filtre visuel pour les logements des premiers étages. Les arbres en bosquet le long du Chemin du Vallon ont des branches basses permettant de protéger l’intimité des logements des premiers niveaux. En cœur d’îlot des Magnolias à fleurs marquent le lieu de vie.
Les arbres isolés dialoguent avec l’architecture en jouant sur les vues ou en cadrant des perspectives. Le parti architectural offre des espaces généreusement dimensionnés, favorable au développement des grands arbres.


En cœur d’îlot, le cheminement reliant les différents halls d’entrée épouse la topographie et permet une communication fluide. Dans la partie la plus plane on trouve une terrasse ouverte vers la vue, profitant de la respiration en cœur d’îlot. Le cheminement monte ensuite vers les bâtiments B et C. Les sols sont en béton, s’accordant aux matériaux de façade.
Les dénivelées et la gestion des eaux pluviales en surface demandent un dessin soigné des caniveaux et des détails précis des ouvrages et des escaliers. Cette écriture révèle la topographie et l’histoire même du site. C’est l’occasion aussi de diversifier la palette végétale et de créer des lignes de force dans le paysage.
