Après une carrière d’agent immobilier, entre autres, devenu photographe, puis photographe d’architecture, Alexis Paoli possède l’enthousiasme des nouveaux convertis. Sauf que cela fait plus de dix ans que ça dure, l’enthousiasme. Après tant de détours pour trouver sa voie, elle est forcément originale. Celle-ci, par pudeur, n’a pas vocation à tout montrer. Chronique-Photos.
2002, je me pose à Tokyo pour des vacances, à la découverte d’une culture qui me fascine depuis très longtemps. J’aime les arts, j’ai fait de la musique, du dessin, du Street-art, de la peinture. Mais c’est à partir de ce voyage que le médium photographique va prendre une place de plus en plus grande dans ma vie, au point de décider en 2008 d’en faire mon activité professionnelle.
Avant je travaillais comme conseil en immobilier d’entreprise : je louais et vendais des immeubles tertiaires. J’aime toujours découvrir les territoires que je sillonne, explorer l’Ile-de-France de long en large, des plus lointaines zones d’activité aux quartiers d’affaires de Paris ou la Défense. Ma curiosité pour les mutations urbaines m’amène naturellement vers la photo d’architecture.
Les hasards des premiers clients me font privilégier la photo d’intérieurs : espaces tertiaires, logistiques, commerces…
Je découvre un jeu fascinant. Il faut comprendre le lieu, ses fonctions, son esthétique. L’image se construit petit à petit, le cadre d’abord, les éléments de mobilier ensuite.
Traquer les éléments perturbateurs, inesthétiques ou qui ne participent pas au projet architectural. Je cherche à restituer le projet de l’architecte avec ma sensibilité.
Observer et réfléchir, créer une image qui a du sens. J’aime les cadrages soignés, les compositions au cordeau qui jouent avec les lignes et la géométrie des volumes. Les photos d’Andreas Gursky ou de John Davies me marquent profondément.
Mon approche artistique est nourrie par la diversité des paysages urbains. La ville est mon unique sujet. Mes photos personnelles sont d’abord des photos de rue, prises à la volée, pour saisir l’instant.
Le travail des photographes Saul Leiter, William Klein, William Egglestone m’inspirent par leur puissance, leur poésie et par leurs choix de sujets du quotidien. J’aime ces photos prises avec les tripes et le cœur, qui transfigurent le banal pour en faire ressortir la beauté tout en apportant une compréhension sociologique d’une société.
Enfin, le professionnel rejoint le personnel. Les deux approches se nourrissent l’une l’autre. Mon but est de trouver le juste équilibre entre l’esthétique que je recherche lors de la prise de vue et une restitution honnête de la réalité que je perçois.
Photo personnelle, de reportage, de commande, commerciale : pour chacune, j’ajuste ces deux variables de manière à produire la bonne image.
«Si je deviens un peu de ce que je photographie, l’image sera intéressante… si elle ne me modifie pas, elle ne sert rien, elle est ratée». Manu Larcenet – Le Combat Ordinaire
Alexis Paoli
Pour découvrir plus avant le travail d’Alexis Paoli
https://www.instagram.com/alexispaoli/