A Aubergenville (Yvelines), pour la Région Ile-de-France maître d’ouvrage, O-S architectes (Vincent Baur, Guillaume Colboc, Gaël Le Nouëne, Jade Maridort) a livré en 2022 la restructuration du service de la demi-pension du lycée Van Gogh. Surfaces : 315 m² créés – 1 049m² restructurés ; budget 3,6 M€ HT. Transformation par extrusion et dilatation latérales ? Communiqué.
Situé sur le plateau d’Aubergenville qui domine la Seine peu avant Mantes-la-Jolie, le lycée Vincent Van Gogh est implanté non loin du centre-ville entre des champs, une zone pavillonnaire et un grand ensemble de logements sociaux. Il a été conçu par l’architecte Jean-François Laurent et inauguré en 1991.
Le bâtiment émerge des plaines cultivées pour culminer vers le hall, point haut identifié par son parvis urbain.
Une organisation en étoile distribue trois antennes qui abritent successivement l’administration avec les pôles artistiques et linguistiques, le département scientifique, et une restauration de 600 couverts qui s’organise en sept salles à manger réparties autour d’une fontaine réfrigérée.
Le projet de restructuration de la demi-pension consiste en une nouvelle épaisseur habitable en périphérie de bâtiment existant d’une largeur de 2m. Elle intègre les entrée et sortie des élèves, ajoute plus de surface, et offre une nouvelle façade vitrée sur le parvis permettant des vues traversantes. Le projet se lit à travers les thèmes suivants : accès et organisation, rationalisation et hiérarchisation de l’espace, lumière et qualité spatiale.
La cuisine, la préparation et les stockages sont organisés sur la façade ouest dans une épaisseur servante. La cuisine profite des accès de livraisons et déchets existants sur la rue Pierre Legland. Cette organisation permet de libérer un large espace traversant pour la salle à manger élèves, qui profite d’un maximum de lumière naturelle. Ainsi le Lycée dispose d’une grande salle de restauration flexible pouvant s’organiser en différentes configurations, avec un cloisonnement flexible quitte à devenir temporairement une salle de conférence ou de réunion.
Afin d’optimiser les flux d’entrée et sortie qui aujourd’hui sont congestionnés en un seul point, le projet offre une extension d’environ 2m des trois façades au rez-de-chaussée, sous forme de galerie couverte et fermée.
Cette nouvelle épaisseur habitable permet :
– de régler les problèmes d’attente en canalisant les flux des élèves, pour une meilleure organisation et circulation ;
– de libérer le plan et de désenclaver les espaces de restauration ;
– d’offrir plus de surface que l’emprise existante pour un prix maitrisé ;
– d’offrir des façades largement vitrée aux deux extrémités de salle de restauration afin de compenser en lumière la profondeur de l’espace ;
– de donner une lisibilité et cohérence au projet.
La galerie en extension ajoute un socle au rez-de-chaussée du bâtiment. Le projet offre une transparence visuelle d’est en ouest, ainsi qu’une identité et une nouvelle lisibilité. En complément de cette transversalité, la galerie fait tout le tour du bâtiment pour offrir de la lumière et de l’espace, aussi bien pour les espaces techniques que pour les espaces actifs.
La lumière est la matière principale du projet. Le nouveau projet de demi-pension prend le parti de travailler sur la lumière naturelle, artificielle, directe ou indirecte. Ainsi la grande salle à manger profite d’apport généreux de lumière naturelle à ses deux extrémités (façades est et ouest), ainsi que par le puits de lumière existant qui est conservé et qui amène la lumière au cœur de l’espace. Le soleil pouvant entrer le matin avant le premier service par la façade est, des stores extérieurs seront remontés pour le déjeuner. L’hiver, la salle à manger pourra profiter de l’ensoleillement pour réchauffer la pièce.
Une trame de poteaux en acier rythme les nouvelles façades en périphérie du bâtiment existant. Les façades sont organisées suivant le programme, proposant de larges ouvertures qui dévoilent la volumétrie intérieure. Les façades est et ouest (salle à manger) sont entièrement vitrées afin de faire pénétrer la lumière en profondeur, tandis que la façade de la cuisine est habillée de panneaux en bardage métallique.
Un plafond actif constitué d’une alternance de sections de mélèze incrusté de baffle acoustique de type mélamine permet de régler autant l’acoustique (phénomène de diffraction et absorbions) que la luminosité par l’incrustation de ligne lumineuse. Ce plafond offre une surface légère et chaleureuse qui flotte au-dessus des élèves. Ce plafond technique intègre toutes les sortie et arrivée d’air.
Les parois verticales le long des espaces de restauration sont traitées avec un matériau translucide souvent utilisé dans les demi-pensions, offrant des effets de lumières et de réflexion qui permettent de donner de la profondeur à l’espace.
La cuisine et demi-pension entièrement restructurées permettent de répondre à une population de 850 convives, mais peut également faire face à l’accroissement de la population de demi-pensionnaire et convives.
Le projet réactive un volume bas manquant de lumière qui est étendu sur ses limites et augmente la surface de l’équipement, sans toucher aux étages. Il procède par dilatation latérale et extrusion, offrant l’épaisseur minimum mais nécessaire pour redonner du souffle aux espaces existants et les requalifier totalement. C’est une nouvelle enveloppe, un dispositif subtil qui fonctionne par contraste avec le bâti existant.