L’agence Mobile Architectural Office (Mao) a livré en 2019 la rénovation du Centre socio-culturel Albert Schweitzer à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne). La façade en verre et acier inox brossé laqué agit comme une peau rassurante et signe le retour en grâce d’un équipement de quartier sensible.
Plaine du Lys, morne plaine ?
Inauguré en 1996, le centre de services Albert Schweitzer s’inscrivait dans la politique de désenclavement et de développement social de la Plaine du Lys. Cette ZUP construite trop vite dans les sixties* héberge 42 % de la population de Dammarie-les-Lys, petite ville de 22 000 habitants aux portes sud-ouest de Melun. Victime du zoning à grande échelle, le quartier tient alors davantage du magma urbain fait de nasses privées d’espaces publics intermédiaires, où tout ressemble à tout… sauf à une ville !
Au pied de deux tours, le bâtiment accueillait sur 6 000 m² un centre socio-éducatif, une bibliothèque (40 000 ouvrages), une crèche familiale et une halte-garderie, un espace emploi et un pôle associatif. Desservi par un accès unique, les circulations étaient un dédale. Les moucharabiehs métalliques équipant les ouvertures des façades préfabriquées en béton ne laissaient y pénétrer la lumière naturelle d’autant que les plantations périphériques non entretenues ont fini par constituer une jungle touffue.
Requalification urbaine et architecturale
La commande avait pour enjeux de réorganiser les flux intérieurs, optimiser et remettre aux normes les espaces et l’enveloppe extérieure. L’architecte Fabien Brissaud et le paysagiste Remi Algis vont en profiter pour revitaliser les abords et donner davantage de visibilité urbaine et sociale à l’équipement.
Trois grandes entités distinctes – une médiathèque, une maison des associations et un centre médico-psychologique/PMI – vont dès lors bénéficier d’un accès propre, clairement identifié architecturalement par un auvent incliné. Les circulations et le fonctionnement intérieurs s’en trouvent simplifiés.
Un grand parvis en béton désactivé relie les deux premières entités d’où un généreux emmarchement et une pente à gradins permettent désormais de rejoindre la place du 8 mai 1945 en contrebas, le reste du talus étant engazonné et arboré.
Si la structure en béton armé et la charpente tridimensionnelle en tubes d’acier sont conservées, l’ensemble des façades a été démoli. Sur un nouveau tracé plus linéaire – afin de faire disparaître les redans originels devenus insécures – une peau de métal et de verre (toute hauteur) ceinture désormais la construction.
Habillant les montants verticaux des menuiseries aluminium, des capots en aluminium thermo-laqué créent des ailettes en saillie de 25 cm qui génèrent un jeu cinétique d’ombre et lumière et protège non seulement du soleil mais aussi des dégradations. Des tôles d’acier brossé 15/10 – revêtu de trois couches de laque de couleur rouille** – habillent les auvents biseautés et les acrotères.
Les faux-plafonds ont été déposés afin de bénéficier de 60 cm supplémentaires sous plafond ; les installations techniques et la charpente métallique ont été peintes en blanc et des panneaux acoustiques suspendus. Tous les espaces ont ainsi gagné en luminosité naturelle et confort ; leurs activités sont dorénavant visibles depuis le nouveau parvis.
La remontée en flèche de la fréquentation dans les semaines suivantes atteste que le pari soci(ét)al a été gagné !
Article issu de la revue Matières (N° 8)
* 2359 logements bâtis entre 1965 et 1973
** Plus facile d’entretien et moins coûteux que de l’acier Corten®
ConstruirAcier, l’association qui valorise l’architecture acier depuis 2008
Un musée, un stade, un centre commercial, une gare, un aéroport, des logements, un pont, un immeuble de bureaux, une maison, un entrepôt, une passerelle, une école… Tout, décidément tout, peut être construit en acier. Et ce n’est incontestablement pas un hasard si ce matériau le plus utilisé dans les pays industrialisés depuis le XIXe siècle a franchi haut la main les étapes de la transition écologique de l’orée du XXIe siècle… Architectes et concepteurs ne s’y trompent pas et misent sur le matériau acier pour conjuguer à l’envi performances techniques, efficacité et sens de l’esthétique.
ConstruirAcier proposent ainsi les Trophées Eiffel, lesquels contribuent à faire connaître des œuvres architecturales variées et significatives, réalisées tout ou partie grâce au matériau acier. Ils sont attribués par un jury indépendant à des œuvres construites en France, conçues par des architectes sans restriction de nationalité.
Ces prix s’inscrivent dans une perspective de promotion de l’architecture métallique et de ses concepteurs, architectes et ingénieurs. Ils ont aussi l’ambition de souligner les savoir-faire des entreprises de construction métallique et de métallerie et toutes les qualités du matériau acier.
En 2020, dix projets ont été récompensés dans les catégories Franchir, Architecture et Ingénierie, Habiter, Travailler, Apprendre, Divertir, Voyager, Innover, Restructuration et International.
ConstruirAcier, c’est aussi la Revue Matières, magazine de référence de l’architecture acier.
En savoir plus : https://www.construiracier.fr