L’agence parisienne Graal (Carlo Grispello et Nadine Lebeau) a livré en septembre 2019 pour la Ville d’Athis-Mons (Essonne) la construction d’un centre de loisirs de 610 m² accueillant notamment des ateliers, une salle polyvalente et une cuisine pédagogique. Un équipement qui articule les différentes échelles du quartier. Communiqué.
La construction du centre de loisirs Jaurès a été l’occasion pour la ville d’Athis-Mons de se doter d’un équipement pour la petite enfance adapté à une pédagogie ouverte tout en permettant de pallier à l’augmentation démographique de la ville.
Caractérisé par une géographie de plaine alluviale très fragile entre la Seine et l’Orge qui a favorisée l’implantation d’infrastructures ferroviaires importantes et un développement urbain en longueur s’étirant du sud-ouest au nord-est, ce territoire est soumis à plusieurs servitudes l’exposant à des nuisances importantes, qui donnent au groupe scolaire Jaurès un rôle urbain stratégique de liaison avec le reste du quartier.
Le groupe scolaire est implanté dans un quartier résidentiel composé de plusieurs bâtiments d’époque et de typologies variées. «Les enjeux urbains du projet ont été de concevoir un bâtiment qui puisse à la fois identifier clairement le groupe scolaire dans sa globalité et de créer une entrée qualitative donnant sur un espace piéton s’ouvrant sur l’église Notre-Dame de la Voie», explique Graal.
Partant de ces constats, le projet s’envisage comme une opération de recomposition urbaine et architecturale au sein de laquelle le centre de loisirs joue le rôle d’articulation à différentes échelles. Imaginé comme un élément inscrit dans son territoire fluvial, le bâtiment est posé sur un socle fédérateur minéral d’environ un mètre de hauteur qui soustrait les enfants à une exposition visuelle depuis la rue tout en permettant aux espaces intérieurs de s’ouvrir généreusement vers l’extérieur.
«Transformant ainsi les contraintes du site inondable en opportunités projectuelles, ce socle permet de rendre la parcelle résiliente à la montée des plus hautes eaux», souligne Graal.
Bordant les voies de chemins de fer, la façade protectrice de l’équipement se déploie sur une longueur de 40m et lui confère une forte présence dans son territoire. Dans une logique d’intégration, la proximité avec la Seine a été considérée comme une véritable matière à projet. En effet l’enveloppe du centre de loisirs s’inspire du mouvement de l’eau et de ses reflets afin de créer une enveloppe changeante et harmonieuse.
Le projet développe une façade rythmée et cinétique à l’image des différentes temporalités du programme et en lien avec les activités des chemins de fer à proximité. Composée de voiles en béton courbés et teintés dans la masse de couleur gris rosé, la façade, quoique massive, vibre et interagit avec la lumière, le point de vue et les déplacements. «Il s’agit en définitive de dépasser l’imaginaire lié aux bâtiments de petite enfance pour mettre en place un élément qui rassemble et protège», poursuit Graal.
La courbe donnée aux voiles de béton permet également l’emboîtement des panneaux et de dissimuler les joints entre eux en conférant à l’ensemble un rythme élégant et léger.
Les ateliers sont des espaces au caractère simple afin de permettre également une très grande polyvalence. Conçues dans l’optique d’un entretien et d’une maintenance facilités, les salles sont des espaces sobres limitant les éléments de second oeuvre. Une cuisine pédagogique s’implante en contact direct avec la grande salle et l’extérieur afin de faciliter la gestion des déchets. Toutes les salles disposent de très grandes ouvertures vitrées qui permettent un éclairage optimal et un apport supplémentaire d’air neuf.
«Au regard d’un planning extrêmement serré dus aux impératifs scolaires, la conception des 54 panneaux de 120 cm de largeur par une hauteur variable entre 4,7 et 6,4 mètres, ont été montés en 35 jours», indique Graal. Le système constructif intérieur est conçu par un système de poteaux poutres en béton préfabriqués afin de permettre l’évolution des ateliers dans le futur.
Le bâtiment garantit un niveau de confort élevé grâce à l’inertie de ses murs en béton brut isolé par l’intérieur par de la laine de bois. La distribution de chaleur est garantie par un chauffage au sol sous une chape en béton quartz qui contribue à l’inertie du bâtiment tout en s’adaptant à l’usage des locaux. La toiture est végétalisée dans sa globalité afin de régler correctement l’hygrométrie intérieure des locaux tout en offrant une meilleure gestion des eaux de pluie.
Ce projet a été conçu comme un «équipement essentiel». «Loin d’une conception complexe et coûteuse, le centre de loisirs Jaurès mise sur l’économie du projet et une fine enquête territoriale et d’usage afin d’offrir à la ville d’Athis-Mons un équipement sobre, adaptable et durable», conclut Graal.