A Metz (Moselle), Richter architectes et associés a livré en 2017 un centre de soins psychiatriques pour adultes et enfants de 2 200 m² (coût 5,4 M€). Le projet tente de résoudre la contradiction entre ouverture sur la ville et préservation de l’intimité. Communiqué.
Ce projet avait pour but de regrouper sur un même site les entités de soins pour enfants et pour adultes, optimisant ainsi l’organisation du personnel, la lisibilité et l’accessibilité du soin au public. L’enjeu était aussi d’éviter tant que possible les contacts (y compris visuels) entre patients enfants et patients adultes, tout en permettant aux deux services de mutualiser les équipements techniques et les locaux du personnel.
Dans un paysage urbain distendu, manquant de repères, le projet tente de résoudre ce qui pourrait apparaître comme une contradiction : offrir une ouverture sur la ville tout en préservant l’intimité, faire écho au paysage tout en protégeant l’individu. Leitmotiv du travail de l’atelier, il prend ici une importance singulière, dès lors que la structure, destinée aux soins psychiatriques, s’adresse à un public fragile au ressenti souvent exacerbé.
Une coque, unitaire et protectrice, se développe de manière presque organique, embrasse patios et courettes, univers contrastés à l’échelle intime, repères structurants à l’abri des regards. Ainsi, les espaces intérieurs peuvent s’ouvrir largement sur l’extérieur, à travers une façade résolument technique, métallique et vitrée, dont le dessin acéré et la finition anodisée contrastent avec la matérialité du béton, pigmenté de vert, qui semble émerger de la terre et se fondre dans la frange boisée. L’atmosphère intérieure est fortement marquée par l’ouverture sur l’extérieur et le contact du végétal.
Le béton est soumis à un traitement archaïque, loin de toute recherche d’abstraction. L’artiste Grégoire Hespel, dont les peintures confèrent aux ciels et paysages une matérialité minérale, a été choisi pour travailler cette coque, qui représente l’ancrage et la pérennité de l’ouvrage. Découvrant la composition du béton, il a choisi d’en révéler la Nature, de l’attaquer, fraîchement décoffré, pour faire apparaître ses granulats, en surface ou en profondeur, le rendre rugueux, le percer.
Le bois très clair et le sol en résine rosée s’inscrivent en complémentarité, et participent d’une ambiance lumineuse, douce, apaisante, propice au soin. La rigueur dans le choix d’une matérialité réduite au strict minimum, sans autre ajout de couleur, renforce la continuité spatiale, qui permet aux résidents de s’approprier rapidement les lieux et de s’y déplacer avec aisance.