L’agence Antonio Virga Architecte a livré en décembre 2019 à Cahors (Lot) un cinéma de sept salles doté d’un espace muséologique indépendant (superficie totale 3 653 m²). Pour un coût de 8,7 M€ HT, y compris les aménagements intérieurs et extérieurs, une esthétique fidèle au territoire du Lot. Communiqué.
Le « Grand palais » cinéma à cahors
Antonio Virga architecte a réalisé un cinéma de sept salles, avec une capacité maximale de 1 051 personnes, intégré dans un plan global d’aménagement d’une place piétonne au centre historique de Cahors.
La place, globalement minérale, présente, au centre, un espace végétalisé très dense, nommé « l’oasis ». Au dernier niveau du bâtiment, avec une entrée distincte du cinéma, se trouve un espace où sera localisé le musée de la résistance (qui occupait précédemment un bâtiment sur la place démoli avant le chantier).
Le site
Le cinéma se positionne au nord du cœur historique de la ville de Cahors, à quelques pas des bords du Lot. Occupant un ancien site militaire (aujourd’hui place Bessières), le projet a permis de récréer et réinterpréter la symétrie de la caserne militaire préexistante, en occupant la place de l’aile est du complexe, détruite lors d’un incendie en 1943.
La place Bessières, précédemment utilisée en tant que parking de stationnement a été transformée en espace piéton généreux, protégé par une masse arborée existante, adaptée au projet. La place est bornée du côté ouest par un commissariat de police, par un bâtiment multifonctions (Espace Clément Marot) du côté nord, par un complexe sportif à l’angle nord-est et par le nouveau cinéma à l’est. La place s’ouvre au sud sur la place Charles de Gaulle et vers la ville historique.
Le projet
Dans la tradition des grands ensembles militaires et des équipements publics du XIXe siècle, les bâtiments et les espaces extérieurs qui les accompagnent s’organisent sur une logique rigoureuse et harmonieuse de tracé et de nivellement. Afin de restituer aux lieux leur échelle historique, l’ensemble des espaces est traité avec simplicité et une grande unité de matériaux, de mobilier et de végétaux.
Le jeu d’alignement du projet respecte une logique stricte : les deux bâtiments préexistants de la caserne sont des points de repère. Dans la recherche d’une esthétique contemporaine forte, l’architecture du cinéma vise à dépasser les objectifs de reconstitution de la morphologie de l’ancienne caserne, demandée par le maître d’ouvrage.
Le bâti se décompose en deux volumes distincts, créés méthodiquement puis affirmés visuellement : l’un en brique et l’autre en métal doré perforé, chacun jouant un rôle bien précis par rapport à l’espace public.
Le volume en brique, miroir des deux bâtiments de l’ancienne caserne est imaginé comme une réinterprétation contemporaine et identifiable des existants. Il s’agît de l’élément le plus remarquable sur la place, par la liaison directe qu’il propose avec l’histoire de la ville. Le choix de la brique est motivé par la volonté de toucher la mémoire collective des cadurciens, en évitant tout pastiche.
Le gabarit de ce volume et sa présence sont renforcés par le caractère unique du revêtement des façades et de la toiture. Révélant des façades imposantes et fortes, ce volume monolithique est allégé aux étages par un moucharabieh composé de petites perforations qui permet d’apporter de la légèreté à la façade et de créer un appel plus lointain dans son environnement.
Cette alternance de pleins et de vides suit une logique fonctionnelle. La peau perforée permet d’animer, de jour, les espaces intérieurs, avec un jeu d’ombre et de lumière et de nuit, la façade fait naître des petits scintillements lumineux.
Le gabarit de ce volume et sa présence sont renforcés par le caractère unique du revêtement des façades et de la toiture. Révélant des façades imposantes et fortes, ce volume monolithique est allégé aux étages par un moucharabieh composé de petites perforations qui permet d’apporter de la légèreté à la façade et de créer un appel plus lointain dans son environnement.
Le programme se poursuit dans le volume doré, imaginé comme une extension du volume en brique. Le contraste visuel avec la brique donne en effet l’impression d’un second bâtiment adossé au premier. L’accord chromatique entre la brique claire et le métal doré rappelle les nuances du centre historique de Cahors. Dans un respect de l’histoire architecturale de la ville, ce volume métallique présente une toiture en pente sur le pignon donnant sur la rue.
Le nouveau cinéma acquiert une esthétique fidèle au territoire du Lot à travers l’utilisation de la brique comme matériau de revêtement tant en façade qu’en toiture. L’emploi d’une brique en argile naturelle semblait nécessaire pour s’assurer de l’authenticité et de la pérennité du résultat.
La brique, que l’on retrouve souvent dans l’architecture de Cahors, comme la Tour du Pape Jean XXII située à quelques mètres du site, devient ainsi le trait d’union avec l’histoire cadurcienne, c’est un nouvel élément de liaison avec la ville. Ce matériau reflète une image qualitative par les aspérités naturelles qu’elle présente.