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Accueil > Chroniques > De la faillite d’un électricien

De la faillite d’un électricien

15 novembre 2016

@Kerem Yucel
@Kerem Yucel

Sur un chantier ordinaire en France, un équipement public, une crèche, la région maître d’ouvrage. Le budget de 4 M€ est dangereusement ric rac et il y a des échéances pour les élus. Lors des appels d’offres, en corps d’état séparés, tout le monde voit bien que cet électricien est en difficulté et que le risque est grand qu’il fasse faillite. Mais son offre ridiculement basse permet de rentrer dans les clous du budget. Et le service communication prend le relais pour adresser la bonne nouvelle aux électeurs.

Il est étonnant à quel point dans ce pays chacun a pris l’habitude de dysfonctionnements de tous ordres. Ainsi a-t-on pris l’habitude en France qu’un lycée ou collège de taille moyenne soient livrés en quatre et cinq ans, et c’est déjà bien. Or le même est construit en deux ans aux USA. Nonobstant le fait que les architectes français sont bien plus subtils dans cet exercice que leurs confrères américains, le retard n’est donc pas du fait des hommes de l’art. Quand même, deux ans de différence… Prenons donc l’exemple de ce marché public ordinaire.

Paf, comme personne ne s’en doutait, l’électricien fait faillite durant le chantier, lequel est interrompu un an (au moins, parfois plus). Et si en conséquence la crèche coûte finalement 5M€, soit une augmentation de 25% du prix initial, l’architecte, qui n’a fait qu’alerter vainement ses mandataires, aura le bon goût de porter le chapeau : «ha ces architectes vous savez, ils ne savent pas faire un bâtiment sans en augmenter le coût ha ha ha». L’élection gagnée ou perdue, quelle rigolade en ville ! En tout état de cause, chaque architecte le sait, une faillite d’entreprise et c’est tout de suite la galère sur le chantier.

Dans une démocratie normale, avec des élus responsables, le problème ne se poserait même pas : ils auraient dès le début refusé l’offre foireuse quitte à repousser de quelques semaines la fin de l’appel d’offres afin d’augmenter quelque peu le budget là où ça coince, quitte à devoir expliquer aux électeurs les raisons du délai. Et encore, dans une démocratie normale, la première évaluation du budget de la crèche serait peu ou prou correcte sauf à la confier à Frank Gehry.

Par ailleurs, dans une démocratie normale, le gaspillage de l’argent public serait dénoncé. Mais, dans le cas décrit ci-dessus, l’imbécile qui a insisté et décidé malgré tout de retenir cet électricien et fait foirer le projet pendant un an avec un coût supplémentaire démesuré, le tout dans le cadre d’objectifs purement électoralistes ou de propagande, sera-t-il sanctionné ? Non bien sûr car les électeurs, s’ils se plaignent, ont la mémoire courte. Dans une démocratie normale, l’incompétent serait éjecté fissa ; en France il est seulement parfois tourné en ridicule et, chacun le sait, le ridicule ne tue pas. Aux architectes en attendant de se débrouiller avec les bâtons merdeux.

Cela écrit une question demeure. OK des politiciens sont suffisamment cyniques ou impécunieux pour manipuler les budgets pour des raisons politiciennes qui leur appartiennent et qui n’ont rien à voir avec l’efficacité et l’architecture ; OK, à la fin, les contribuables paieront la facture de l’incurie de leurs élus, supplément inclus. Mais, du strict point de vue du bâtiment et de l’acte de construire, pourquoi faut-il un an pour retrouver un électricien ? Comment la faillite d’un électricien – l’électricité, dans un tel ouvrage, ce n’est pourtant pas de la magie – peut-elle complètement geler un chantier si longtemps ?

Il n’y a bien évidemment pas une entreprise pour accepter l’enveloppe initiale du concurrent malheureux, pas à ce prix-là, surtout pour reprendre la merde d’un autre. Mais, puisque le chantier sera de toute façon payé, pourquoi alors, en France, faut-il UN AN pour retrouver une entreprise d’électricité apte à poursuivre et finir le chantier à un prix correct, sachant que le coût du lot électricité sur un tel projet est d’environ 200 000 € ? L’intérêt de la maîtrise d’ouvrage, normalement, n’est-il pas que le chantier reprenne au plus vite et soit exécuté selon les règles de l’art ? Alors, un an pour un électricien ? Qu’est-ce qui ne colle pas.

Certes il y a l’administration et la paperasse. Et les dépenses juridiques collatérales. Certes la pléthorique administration française n’est pas connue pour l’efficacité de son organisation et semble s’autonourrir de la pile de dossiers – plus il y a de dossiers, plus il faut de fonctionnaires (avant qu’ils ne soient bientôt, c’est déjà le cas, remplacé par des machines et des algorithmes) – et certes les avocats semblent eux aussi s’autonourrir de la pile de dossier mais, là encore, ni l’administration ni la justice n’auraient eu à intervenir si, au moment de l’appel d’offres, chacun avait fait son travail correctement. Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’on construisait une crèche en France. Les coûts d’un tel bâtiment, ce n’est pas non plus de la magie. D’ailleurs, souvenez-vous, tout le monde ou presque savait dès le début que l’offre pour le lot électricité était un œuf pourri.

Mais admettons : une erreur, disons, a été commise avec cet électricien. D’ailleurs des erreurs se produisent également sans que la bonne foi des membres du jury ne soit mise en question. Bref, puisque ça arrive, puisque chacun sait peu ou prou quelles sont les conséquences de cette erreur en termes de chantier, de délai et de surcoût financiers, autant se mettre tout de suite en quête d’un électricien qualifié, dès le lendemain, voire avant, de la réception de l’avis recommandé de faillite de l’entreprise, que le chantier puisse reprendre son cours au plus vite. Il n’y aura pas moins de paperasse au final mais c’est encore la solution la moins onéreuse (encore ne faut-il peut-être pas laisser aux mêmes la décision finale…). Pourtant, non, il faut un an pour que le chantier reprenne ! Et dans quelles conditions. Cela ne pourrait-il pas aller plus vite que ça, dans une économie normale disons ?

Certes, les artisans sont blindés de travail et ont depuis longtemps passé l’envie de se développer trop gros et ils ne disposent pas des ressources humaines pour prendre un nouveau chantier au pied levé. Certes, il y a bien quelques entreprises générales, souvent encore familiales, et qui connaissent bien leur métier, avec des artisans formés, mais détacher une équipe pour un bâton merdeux sans savoir quand le chantier va reprendre et, surtout, quand il sera payé, n’est pas une perspective encourageante, surtout que ces sociétés sont justement très occupées et leur trésorerie souvent tendue. Alors qui ? Les filiales des majors, bardés de services financiers et juridiques, finiront sans doute par répondre, à leurs conditions et au prix fort : il faut bien que le chantier reprenne et ces entreprises financières de construction ont le temps pour elles.

Bref, quand l’administration et les milieux financiers et juridiques partagent ainsi cause commune – la faillite de l’électricien justifie la nécessité de la première et devient une source de revenus pour les deux autres -, l’élu a parfois beau jeu de faire passer des considérations autres que celle du meilleur usage de l’argent public et de l’efficacité et rapidité du chantier au moment de valider un appel d’offres. Alors va pour l’électricien foireux. Vous connaissez la suite.

Christophe Leray

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Chroniques, Politique Mots-clés : Chantier, Délais

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