Pendant trois mois, dans le cadre de la COP 21, le Pavillon de l’Arsenal a installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris le Pavillon circulaire conçu par Encore Heureux architectes. Architecture expérimentale, tous les matériaux sont issus du réemploi : portes en bois récupérées dans un immeuble de logement, anciennes cimaises d’exposition, plaques d’isolant de seconde main, mobilier issu des encombrants, luminaires urbains déclassés, etc. Communiqué.
«Petite construction singulière, le Pavillon circulaire n’a rien de rond. Mais son nom illustre le processus de fabrication qui l’a vu naître, suivant les principes de l’économie circulaire où les déchets des uns sont les ressources des autres», expliquent Julien Choppin et Nicola Delon, fondateurs d’Encore Heureux en 2001.
Implanté sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris d’octobre 2015 à janvier 2016 à l’occasion de la COP21, ce pavillon est une expérimentation architecturale autour du réemploi de matériaux de construction. Ici, la grande majorité des matériaux mis en oeuvre ont déjà eu une première vie. Qu’il s’agisse de déchets de chantiers de réhabilitation, de surplus de commandes ou de stocks divers, chacun de ces matériaux a sa propre histoire.
La façade est constituée de 180 portes en chêne, assemblées suivant un motif à chevrons. Elles proviennent d’une opération de réhabilitation d’un immeuble de logements HBM, dans le XIXe arrondissement. La laine de roche utilisée pour l’isolation intérieure a été déposée lors des travaux de la toiture d’un supermarché. Les éléments de la structure bois sont des restes du chantier d’une maison de retraite. Le sol et les murs sont faits de panneaux d’exposition, tandis que le caillebotis de la terrasse extérieure provient de l’opération Paris-plage.
En guise de mobilier, cinquante chaises en bois ont été collectées dans les déchetteries parisiennes, réparées puis repeintes, tandis que les quatre grandes suspensions lumineuses proviennent des stocks d’éclairage public. Hormis la charpente et l’étanchéité réalisées par une entreprise extérieure, les lots de second oeuvre ont été effectués en régie par les ateliers des services techniques de la ville.
Cette démarche expérimentale démontre que l’accès à ces nouveaux gisements de matériaux nécessite de nouvelles relation avec ceux qui démontent, déconstruisent ou récupèrent et ceux qui mettent en oeuvre, en détournant parfois. «L’attention à la matière déjà existante permet de diminuer la consommation primaire de ressources tout en évitant l’accumulation de déchets, à enfouir ou incinérer, à la recherche d’une architecture empreinte de sobriété et de justesse», concluent les architectes.
Durant les trois mois de son installation, ce pavillon circulaire est destiné à accueillir une exposition, des débats et des rencontres. Début 2016, Il sera démonté et réinstallé de façon permanente dans le XVe arrondissement de Paris pour devenir le club house d’une association de boulistes.